Côte d’Ivoire – Banny chassé de la CDVR ! Mgr Ahouana refuse le PNCS

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Le PNCS va-t-il remplacer la CDVR ? Cette question a été l’objet de discussions dans les foyers tout le week-end. Le vendredi 10 mai dernier, le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) qui aura pour but de panser les plaies d’une décennie de crise et à ramener la cohésion sociale, a été lancé. Le PNCS doté d’un budget de 7 milliards FCFA ; et financé par l’Etat de Côte d’Ivoire et le PNUD, aura pour but de dédommager tous ceux qui ont subi des préjudices pendant la crise post-électorale. Mieux, la coordinatrice du PNCS, Mariatou Koné, une militante avérée de l’UDPCI, a annoncé qu’une campagne de sensibilisation sera lancée bientôt, pour aboutir au dialogue entre les Ivoiriens. Le PNCS, selon la responsable, inclura un projet d’assistance aux po-ulations en détresse et à la réhabilitation de biens détruits durant cette guerre. «Tous ceux qui ont perdu leurs logements et des biens, nous allons leur fournir une aide. Ceci est du concret pouvant consolider la cohésion sociale», souligne cette sociologue de formation. Voila qui est clair. Nul n’ignore que l’une des missions de la CDVR incluait la cohésion sociale. « Je ne suis pas en concurrence avec la CDVR», fait remarquer la nouvelle responsable en charge de ramener la cohésion entre les Ivoiriens. Et pourtant, la CDVR calquée sur le modèle sud-africain devrait dans ses missions s’occuper également de la cohésion sociale. En Afrique du Sud, le but de la Commission Vérité et Réconciliation(CVR) dirigée par Desmond Tutu était double : il lui revenait d’une part de dresser un inventaire des faits officiels et de l’autre, informer les proches des victimes sur ce qui était arrivé aux leurs et dans quelles circonstances. La Commission a dû entendre chacun de ces témoignages forcés, juger s’il s’agissait de violences politiquement motivées et révéler au public la vérité sur chaque cas. Et à travers tout ce processus, elle devait mettre en œuvre une forme de réconciliation. Au moins promouvoir le dialogue et rétablir la vérité historique. C’est à la fin du processus qu’on passe à la phase de réparation. En Côte d’Ivoire, alors que la CDVR n’a pas encore rendu son rapport, tous les analystes de la politique ivoirienne déclarent çà et là que la réconciliation est en panne. On met subitement un programme national de cohésion sociale (PNCS). Mgr Siméon Ahouana aurait été approché par les autorités pour coordonner ce programme. Mais, l’homme de Dieu a trouvé incongrue cette approche. « Comment voulez-vous qu’il dirige ce programme, lui, vice-président de la CDVR, une institution qui n’a pas encore terminé sa mission ; et qu’on lui propose d’autres tâches», s’est interrogé un acteur de la vie politique ivoirienne. Du côté de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, c’est motus bouche cousue pour l’instant. En attendant la réaction de son président, Charles Konan Banny, certains observateurs s’accordent à dire que la mise en place de ce Plan national de cohésion sociale est une façon de mettre fin à sa mission qui devrait s’achever en septembre 2013, selon les termes du décret présidentiel qui l’ont fondée.

Konan Kan
Le Mandat

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