Affaire «Ouattara-Banny, le clash» Voici le discours vérité de Banny qui a tout gâté

Bannyouattara

Affaire « Ouattara-Banny, le clash » : Voici le discours vérité de Banny qui a tout gâté. « J’avais deux ans pour accomplir ma mission. Sans obligation de résultat »

« En lançant ce vendredi 10 Mai, le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS) qui aura pour but de panser les plaies d’une décennie de crise et à ramener la cohésion sociale, tout indique qu’Alassane Ouattara aurait signé l’acte de la fin de la Commission Dialogue –Vérité et Réconciliation (CDVR) » peut-on lire sur la toile depuis ce lundi 13 mai. Selon le site internet koaci.net « Le président de cette commission Charles Konan Banny très en verve ces dernières semaines dans les medias, et dont il ne cache plus ses intentions politiques même s’il manque encore le courage de le dire haut, devrait tirer les conséquences de la création du PNCS… Ce programme qui vient marcher sur ses plates bandes parce que étant emmenés au même but que la CDVR et doté d’un budget 7 milliards de FCFA à travers sa dirigeante Mariatou Koné qui annonce que le programme national de cohésion sociale (PNCS) va entreprendre à travers le pays une campagne de sensibilisation, pour aboutir au dialogue entre les ivoiriens ».
Mais qu’en était-il de la mission de la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation ?

Pour comprendre les limites de la mission de Charles Konan Banny et ses déboires avec Ouattara, il convient de nous référer à cette dernière sortie de l’ancien Premier Ministre de Laurent Gbagbo (2005-2007). Eventnews Tv qui a suivi la dernière mission du président de la CDVR en Europe (Bordeaux-Paris-Londres) vous propose ici cette mise au point concernant l’objet et le cadre temporel de la CDVR. Elle a été faite dans un chic Hôtel du 1er arrondissement à Paris le 15 avril dernier lors de la cérémonie d’investiture de la plate-forme CDVR-France, en présence de SEM Charles Gomis, ambassadeur de Côte d’Ivoire en France.
« Du point de vu temporel, je vous rappelle que toute mission a un objet, a une feuille de route et toute mission s’inscrit dans un espace temporel. La mission qui a été assignée à la Commission n’a pas échappé à cela » avait introduit Charles Konan Banny avant de préciser :
« Et du point de vu temporel, la mission qui nous été assignée, le temps qui nous a été imparti est de deux ans (…)

« Et du point de vu temporel, la mission qui nous été assignée, le temps qui nous a été imparti est de deux ans (…)
Evidemment, l’ordonnance ne nous indique pas, ne nous donne pas une obligation de résultat. Car personne ne peut donner comme obligation de résultat à un homme de réconcilier deux hommes, personne

Et l’ordonnance du Chef de l’état dit qu’au bout de deux ans, nous devons faire des recommandations, après avoir répondu à un certain nombre de questionnements qui ont jalonné notre histoire : Les crises répétées. Après que nous ayons recherché les solutions aux questions suivantes : Qui a fait quoi ? Je résume. Qui a fait quoi ? Quand ? Et Pourquoi ?
Toutes les crises passées et récentes. Toutes les violations de droits humains que le pays a subies, l’ordonnance nous oblige à établir la liste des victimes, à faire la typologie des violations des droits humains, à obtenir la reconnaissance par les auteurs des crimes commis et à obtenir leur repentance. Obtenir des victimes qu’elles pardonnent et pour cela que les victimes reçoivent réparation. Voici l’essence du travail qui nous ait donné.
Le deuxième volet, c’est qu’à partir de là, nous sommes chargés de faire des recommandations pour fonder la cohésion sociale nouvelle.

Sous entendu, pour que cela ne se répète pas. Nous sommes chargés de faire des recommandations pour une nouvelle démocratie, pour que priment les valeurs, un certain nombre de valeurs sur ce qui est considéré comme nos valeurs.
Nous devons lutter contre le tribalisme, le népotisme, le favoritisme, tout ce qui est de nature à mettre en mal l’harmonie sociale et la cohésion sociale…

C’est un volet important de notre mission. Nous devons faire des recommandations. Et c’est l’ensemble de tout cela, quand nous aurons fait la typologie, quand les auteurs des violations auront eu le courage de reconnaitre, quand les victimes auront peut-être eu eux aussi le courage de pardonner, nous sommes une justice de pardon, alors l’engagement que nous prendrons tous devant la nation, c’est de refonder la Côte d’Ivoire. De récréer une nouvelle Côte d’Ivoire sur les valeurs que nous allons proposer. Voici la mission.
Tout cela au bout de deux ans. Si je compte bien, si je pars du 28 septembre 2011, disons que le 28 septembre 2013, je souhaite que nous puissions rendre notre rapport.

Je ne dirai pas en ce moment là, mission terminée. Je dirai mission accomplie.

C’est différent. Mission accomplie, terminée ou pas, ce n’est pas la question. Car au fond, la réconciliation peut prendre des années et des années, en fonction des comportements nouveaux et que le travail que nous aurons fait aura induit en chacun d’entre nous. C’est au fur et à mesure qu’en ce moment là on pourra dire si les mesures que nous préconisons sont appliquées non seulement par le gouvernement mais par chaque ivoirien, que nous pourrons dire que notre société est réconciliée.
Donc dans six mois, nous devons être en mesure de remettre notre rapport.
Préparons-nous à cela. Préparons-nous à cela. Il appartiendra à celui qui nous a nommé de dire, le rapport est insuffisant, en ce moment là nous dirons voilà ce que nous avons pu faire au bout de deux ans. Peut-être qu’il est insuffisant parce que nous sommes incompétents ? Peut-être qu’il ya d’autres qui auraient pu faire le travail ? Vous voyez, il ne faut pas confisquer les missions(…) Il faut mettre tout le monde à l’aise.
Ainsi dit, que reste-t-il à faire ?
Le travail de la Commission nationale d’enquête ouvre le grand tribunal où les victimes seront face aux bourreaux (…)
Les victimes sont connues. Leur liste est disponible. Certaines victimes connaissent leurs bourreaux. La question est de savoir si ces bourreaux auront le courage de venir devant la nation.

Voilà ce qui reste à faire. Enfin, je vous invite vous de la diaspora à réfléchir sur les causes profondes des crises successives en Côte d’Ivoire. Voilà votre mission à compter d’aujourd’hui jusqu’au 28 septembre 2013 date de remise de notre rapport final au Chef de l’état et donc la fin de notre mission » dixit, Charles Konan Banny.
De Philippe KOUHON/ Eventnews Tv

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