Xinhua
ABIDJAN — Le Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) dénonce un « enlèvement sous anesthésie » après la reconduction mercredi de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo, dans sa résidence surveillée d’Odienné (nord-ouest, 800 km d’Abidjan) alors qu’elle avait été transférée depuis une semaine dans une clinique d’Abidjan pour des soins.
« Ce jour, mercredi 8 mai 2013, Simone Ehivet Gbagbo a été emmenée sous anesthésie vers une destination inconnue par des hommes en armes, sans aucun document officiel approprié », dénonce le FPI qui, dans une déclaration transmise à Xinhua, dit détenir l’information du Conseil de Mme Gbagbo.
Selon des sources concordantes, Mme Gbagbo a été reconduite à Odienné où elle est détenue depuis la fin de la crise post-électorale de 2010 et 2011.
« L’appareil judiciaire légal lui-même n’a aucune idée de la destination de Mme Gbagbo », indique le FPI qui cite encore un avocat de l’épouse de l’ex président Laurent Gbagbo.
Le FPI « dénonce avec force ces agissements d’une autre époque » et élève « les plus vives protestations contre ces méthodes de gestion du pouvoir d’Etat » qu’il assimile à « la dictature ».
Le 30 avril, Mme Gbagbo a été transférée à la Polyclinique sainte Anne-Marie (Pisam) d’Abidjan pour des soins médicaux à la demande de ses avocats.
Simone Gbagbo est poursuivi par la justice ivoirienne pour génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et infractions économiques lors de la crise qui a fait quelque 3.000 morts après le refus de son époux de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010.
Elle est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui la soupçonne de crimes contre l’humanité.
Laurent Gbagbo est en détention depuis fin 2011 à La Haye où il est poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité.
Le FPI qui fustige une « dictature » et une « justice des vainqueurs » depuis l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 demande « avec insistance » à la communauté internationale de « convaincre le régime Ouattara de rompre avec la dictature ».
« Car, la coupe est presque pleine, il ne faut pas qu’elle déborde », prévient le FPI.
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