• Le Cadre permanent de dialogue (CPD) est utilisé par M. Ouattara à des fins communicationnelles, pour induire l’opposition, l’opinion nationale et internationale en erreur sur la volonté de réconciliation et de démocratie du chef de l’Etat.
• Les engagements initiaux du CPD ont été piétinés dès le départ : date et conditions des élections locales décidées de manière unilatérale par le gouvernement, dilatoire au sujet du statut de l’opposition, mensonge au sujet du recensement général de la population etc.
• Le chronogramme et la liste des questions à discuter n’ont été adoptés que six mois après le conclave de Grand Bassam, malgré l’urgence notée au conclave et l’insistance des partis de l’opposition.
• Les propositions de l’opposition sont systématiquement ignorées :
o Le recensement de la population avant la tenue des élections n’a pas été effectué, alors que le dernier RGP date de 1998.
o Le CEI, devenue illégale depuis la fin des élections législatives, n’a pas été reformatée. Le décret instituant la CEI disposait pourtant que: «Le mandat des membres de la CEI expire à l’issue de l’organisation des élections générales».
o La liste électorale n’a pas été actualisée pour inclure tous les exclus, entre autres tous les nouveaux majeurs depuis 2009.
o Le statut de l’Opposition, qui sécuriserait les droits de l’opposition (accès à l’information, aux médias et financements…), n’a pas été adopté, malgré un avant-projet commun signé par tous les partis d’opposition et soumis au gouvernement depuis plusieurs mois.
o La réforme foncière n’a pas été réalisée, bien que la question des terres soit à l’origine de la plupart des conflits en Côte d’Ivoire.
o Le désarmement qui devrait être une priorité du gouvernement, a complètement disparu de l’agenda de ce dernier…
Exclusif: L’intégralité de la communication du Pr. Mamadou Koulibaly à l’UCAO:
L’impact de la tolérance dans la communication et l’engagement politiques. Lecture recommandée
Extrait: « Dans l’engagement politique, l’on retrouve plus d’ambitieux que d’engagés par conviction. Pour ces ambitieux, les populations sont des masses qu’il faut conduire et sur lesquelles ils peuvent faire des expériences sans conséquences pour eux. Elles n’ont rien à dire et doivent subir les errements de la politique économique comme des cobayes de laboratoire. Peu importe que ceux qui conduisent se trompent, qu’ils fassent des erreurs ou même des fautes. Ils ne subissent aucune sanction, bien au contraire, les conséquences de leurs erreurs sont payées par les populations qu’ils utilisent pour conduire leurs ambitions. L’intolérance cultive l’impunité. Les principes politiques ne sont d’aucunes valeurs aux yeux de l’ambitieux. Tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir ou pour s’y maintenir. Ces élites n’abordent pas les questions cruciales de la pauvreté, de la justice et de la propriété ou les abordent avec de faux instruments ou encore posent mal le problème. Elles sont plus avides de pouvoir que de services à rendre aux populations. Elles améliorent leur qualité de vie et maintiennent les populations en quasi servage, enserrées dans la trappe à pauvreté. Les bénéfices restent dans les mains des élites et les charges sont réparties sur les populations. Depuis 1960, aucune opposition à ces élites gouvernantes n’est autorisée. L’intolérance est fille du parti unique. De 1960 à 1990, le parti unique officiel n’a ni toléré le multipartisme, ni toléré la démocratie, ni toléré les opposants qui pouvaient lui signaler ses erreurs de conception, de politiques, de gouvernance. La propagande de l’époque portait l’intolérance. Les députés étaient nommés par le président de la République et la communication politique présentait cela comme de la sagesse. Le parti unique s’appuyait sur une radio unique et une télévision unique. L’éducation publique enseignait qu’il fallait, avec soumission, glorifier les hommes qui gouvernaient l’Etat. L’intolérance à l’école enseignait la soumission à l’autorité politique, là où il aurait fallu s’en émanciper et la contrôler. Cette période d’intolérance aura coûté deux guerres civiles à notre pays. Une période de crise grave, dite «la conjoncture», va ensuite approfondir la pauvreté dans les programmes d’ajustement structurel. L’intolérance de cette époque portée par la confiscation des droits et des libertés a semé les graines de la division.
A partir de 1990, le multipartisme est introduit, mais sans Etat de droit, sans démocratie et cela a transformé les injustices initiales en source plus virulente d’intolérance. A défaut de régler les problèmes nationaux de la propriété, de la liberté, de la responsabilité et de la justice, les élites politiques engagent la Côte d’Ivoire sur la voie du multipartisme sans démocratie. La tolérance devient alors un mot creux. Accepter ce que l’on désapprouve normalement parce que contraire à nos convictions suppose que nous ayons des convictions affirmées. Or, si nous n’avons pas de convictions idéologiques et que l’engagement ne s’explique que par l’ambition personnelle d’être au pouvoir, d’avoir du pouvoir, de profiter du pouvoir de l’Etat pour nous enrichir et assouvir nos désirs égoïstes, la tolérance ne peut vouloir dire qu’une chose : renoncer à nos ambitions pour laisser la place et les opportunités à d’autres. Pour l’ambitieux engagé en politique, la tolérance implique l’acceptation de l’ambition d’autrui que nous désapprouvons. Mais comment faire pour taire nos convoitises politiques au profit de ceux que nous pouvons considérer comme nos concurrents politiques ? Comment abandonner nos cupidités, nos envies politiques et pécuniaires et supporter que nos adversaires politiques assouvissent les leurs ? Comment être tolérant avec ceux qui nous insupportent ? Comment renoncer à nos ambitions et tolérer les ambitions des autres ?
Lorsque l’engagement est marqué par l’ambition personnelle chez les élites politiques, la tolérance signifie se faire hara-kiri. Or, par définition, l’ambitieux en politique veut devenir quelqu’un ou quelque chose. La tolérance est donc pour lui une négation de ses ambitions. Elle correspond pour lui à une fin politique. Ce dilemme est inacceptable et ne peut prospérer. Dans ce contexte, l’ambitieux ne peut qu’être intolérant, même s’il attend des autres qu’ils renoncent à leurs ambitions et tolèrent la sienne. Comme tous les ambitieux en politique raisonnent ainsi, si la proportion d’hommes ou de femmes d’ambition est supérieure et dominante par rapport à celle des hommes et des femmes de conviction, le choc des ambitions sera le ferment de la guerre. L’ambition en politique est totale et ne laisse la place à aucune autre ambition concurrente qui ne lui soit soumise. L’ambitieux en politique préfère le totalitarisme à la société de liberté. Il refuse la tolérance pour ne pas subir le totalitarisme des autres ambitions. »
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