Le Point.fr
Par Emilien Lacroix et Marc Leplongeon
« Singe congolais », « négresse », « ministre bonga-bonga »… : les surnoms racistes proférés à l’encontre de Cécile Kyenge Kashetu, première ministre d’origine africaine dans l’histoire politique de l’Italie, ne manquent pas, lorsqu’elle a été accueillie par les députés pour sa première apparition à l’assemblée. « Je ne suis pas de couleur, je suis noire, et je le répète avec fierté », a déclaré la ministre de l’Intégration, souhaitant couper court à la polémique que sa nomination a suscitée dans la péninsule.
Depuis son élection, cette ophtalmologiste originaire de la République démocratique du Congo fait face à une avalanche d’insultes provenant de la Ligue du Nord. « Nous sommes fiers d’avoir Cécile Kyenge dans notre gouvernement », ont aussitôt répondu le Premier ministre Enrico Letta et le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano. « L’Italie n’est pas un pays raciste », a souligné la ministre-victime, « surprise et blessée « par ces injures.
Un symbole
Originaire d’Émilie-Romagne, mariée à un ingénieur et mère de deux filles, Cécile Kyenge est arrivée en Italie à l’âge de 18 ans et a obtenu la nationalité par le mariage. Sa nomination est un symbole pour une péninsule qui peine à prendre en compte ces Italiens venus d’ailleurs. En Italie, l’immigration est souvent présentée sous le prisme des étrangers exploités par la Mafia dans les champs d’orangers du sud du pays ou encore des communautés sikhs qui travaillent à la production du grana padano (fromage) dans le Nord.
L’Office national contre les discriminations raciales a organisé en mars une semaine contre le racisme dans les stades. Le gouvernement a ouvert une enquête concernant les insultes lancées à l’encontre de Cécile Kyenge.
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