Côte d’Ivoire – Le parti de Gbagbo met en garde contre une crise de surendettement

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Le Front populaire ivoirien (Fpi) a posé un diagnostic sévère de la gouvernance Ouattara samedi. L’ex-parti au pouvoir a mis l’actuelle équipe dirigeante en garde contre le danger de « l’endettement massif ».

L’ex-parti au pouvoir prévient : « la Côte d’Ivoire est menacée d’une nouvelle crise de surendettement ». A l’ex-Qg de campagne de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (Fpi) a consacré un séminaire à la perspective économique du pays et passé au crible la gestion actuelle de la Côte d’Ivoire. Quatre panélistes ont partagé leurs analyses respectives de la situation économique. Blaise Djégba Kottro, ex-maire de Fresco succédant à Maurice Lorougnon, journaliste, a déploré l’ « endettement massif », et le risque de « surendettement ». Sa communication répond, a-t-il indiqué d’emblée, à la préoccupation suivante : « Sous la gouvernance Ouattara, la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un important allègement de la dette qui n’est pas de son fait mais qui est du fait des créanciers de la Côte d’Ivoire ». Parti donc sur la base de presque zéro endettement, le gouvernement devrait engager une « politique prudente » de la dette. Que non, constate le conférencier, qui dit observer « une course effrénée » à l’emprunt. « Mais, ce que nous observons, c’est une sorte de course effrénée vers une reprise de l’endettement ; un endettement massif», a-t-il critiqué. Il a concédé cependant que l’emprunt à l’extérieur est un outil de financement. Aussi a-t-il expliqué que cela se justifie quand les capacités financières (épar­gne intérieure) d’un Etat sont faibles ou insuffisantes pour financer les investissements. De ce point de vue, « la dette se rembourse » et l’emprunt, a-t-il fait observer, oblige le débiteur à rembourser. Vu que celui qui donne est celui qui ordonne, en fixant les conditions, les taux et les délais de remboursement, le frontiste s’est interrogé de savoir si la Côte d’Ivoire est à même d’honorer ses créances. En effet, va-t-il clarifier, le pays engagé dans une relance économique, après une crise postélectorale qui l’a éprouvé, peut-il faire face à ses créanciers en temps opportun ? « Il faut se préoccuper des conditions dans lesquelles on contracte la dette, de telle sorte à être capable de rembourser », a-t-il argumenté, soutenant qu’il y a un risque à « sacrifier les générations de demain ». Celles d’hier, l’ont été par les générations antérieures, a accusé Blaise Djégba pour qui une « crise de surendettement peut survenir ». Avant lui, Maurice Lorougnon a présenté la gestion de la dette extérieure par le régime de la ‘’Refondation‘’. Il a expliqué que les argentiers d’alors sont parvenus à alléger la dette par la mise en œuvre d’une politique de remboursement. Ils ont ainsi remboursé les 18 milliards de l’Union européenne, une dette héritée du régime Bédié. Puis, a-t-il poursuivi, ils se sont attaqués à l’acquisition du point d’achèvement Ppte. Sur les treize points des conditions d’acquisition du système d’effacement de la dette extérieure, huit ont été mis à profit par le régime Gba­gbo, a-t-il noté. Il ne restait plus que les cinq au­tres à parfaire, quand la ‘’Refondation‘’ est tombée, regrettera Maurice Lorougnon. Ces cinq points ont été accordés par « dérogation » à l’actuelle gouvernance, selon son analyse. « Le point d’achèvement ramène la Côte d’Ivoire dans le giron glacial de l’endettement », va-t-il s’inquiéter.

Bidi Ignace

Nord-Sud
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