Deux FRCI condamnés dans le premier procès de membres de la nouvelle armée

FRCI

AFP

ABIDJAN, La justice ivoirienne a condamné jeudi deux soldats à de la prison ferme et en a acquitté cinq, poursuivis pour le meurtre de civils fin 2011, lors du premier procès important contre des éléments des Forces républicaines (FRCI), la nouvelle armée créée après une grave crise politique.

Après de longues heures de délibérations, le tribunal militaire a déclaré « Doumbia Amara, chef de sécurité (à l’époque des faits, ndlr) à Vavoua (centre-ouest), et Daouda Bazémon co-auteurs des crimes de meurtres et de tentatives de meurtres », selon le verdict prononcé par le juge Koffi Kouadio.

Ces deux éléments des FRCI ont été condamnés respectivement à dix ans et sept ans de prison ferme pour la mort d’au moins cinq personnes survenue le 18 décembre 2011 à Vavoua.

Daouda Bazémon, dont la nationalité burkinabè avait suscité des commentaires dans la presse vu son appartenance à l’armée ivoirienne, est également frappé d’une « interdiction du territoire de la République de Côte d’Ivoire pendant cinq ans ».

Le tribunal a en revanche relaxé cinq FRCI, dont un autre Burkinabè, déclarés « non coupables des faits qui leur sont reprochés ».

Ouvert le 11 avril, ce procès était le premier pour violences meurtrières organisé contre des éléments des Forces républicaines, l’armée mise en place par le président Alassane Ouattara après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts.

Son régime est régulièrement accusé de favoriser une « justice des vainqueurs », aucune figure du camp Ouattara n’ayant été inquiétée pour les graves crimes commis durant la crise de 2010-2011.

L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), tout en saluant l’ouverture du procès des crimes de Vavoua, avait d’ailleurs de nouveau reproché en avril au gouvernement de ne pas avoir honoré sa promesse de justice impartiale pour les crimes d’il y a deux ans.

Les FRCI sont constituées en partie d’ex-rebelles nordistes qui ont aidé Alassane Ouattara à accéder au pouvoir en 2011, après le refus de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010.

ck/tmo/et

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