Nord-Sud
«Pas de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire»
Le ministre ivoirien de la Justice s’est prononcé, hier, sur la suite à donner au cas de l’ex-première dame, Simone Gbagbo, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (Cpi).
L’Etat ivoirien est en train de réfléchir sur la suite à donner au transfèrement de l’ex-première dame, Simone Gbagbo arrêtée le 11 avril 2011, en même temps que son époux, Laurent Gbagbo. L’information a été donnée par le ministre de la Justice, Mamadou Gnénéma Coulibaly, au cours de la conférence de presse qu’il a animée à l’immeuble Sciam, au Plateau. « Nous sommes en train de réfléchir sur la réponse à donner à la Cpi, sur la question du transfèrement de Mme Gbagbo. Mais sachez qu’il n’y a aucune animosité contre personne», a-t-il assuré, précisant que la justice ivoirienne et la Cpi étant deux juridictions complémentaires, Mme Gbagbo ne pourrait être jugée par la juridiction internationale que si la Côte d’Ivoire n’en a pas la volonté ou la capacité. «Or ce n’est pas le cas pour l’instant», a souligné le ministre.
La question des prisonniers politiques
Outre le cas Simone Gbagbo, le garde des Sceaux s’est prononcé sur la notion de prisonniers politiques en Côte d’Ivoire en rapport avec les proches de l’ancien pouvoir, aujourd’hui incarcérés dans des geôles au Nord du pays. « Il y a à ce jour zéro prisonnier politique en Côte d’Ivoire », a déclaré le conférencier. Le ministre Gnénéma Coulibaly a fait savoir que les détenus pro-Gbagbo ne sont pas des prisonniers politiques, parce qu’ils ont été pris « en cas de flagrance », dans le cadre de la crise postélectorale et non dans le cadre d’activités politiques. Le garde des Sceaux a aussi fait la lumière sur la question des Burkinabè dont le decret de naturalisation a été signé par l’ex-président Bédié. « Le Président Ouattara n’a signé aucun décret de naturalisation portant sur des populations de Koupéla, ni de la région de la Marahoué », a-t-il expliqué.
Duékoué et Nahibly,
les enquêtes avancent…
Le ministre a par ailleurs levé un coin du voile sur l’opération d’exhumation des corps des victimes de la crise postélectorale, lancée le 4 avril dernier. Les résultats des autopsies, confiera-t-il, ne seront pas disponibles avant les 12 du mois à venir. Ce sont au total 460 corps qui seront déterrés pour la seule ville d’Abidjan, a fait savoir le conférencier. Les évènements de Duékoué et de Nahibly, où des personnes ont été jetées dans des fosses communes, étaient également au centre de ces échanges avec la presse. « Les enquêtes avancent », s’est félicité le ministre qui a relevé la découverte de nouvelles fosses communes dans la région. Aussi a-t-il tenu à rassurer, sur la suite judiciaire concernant ces évènements. « Les juges d’instruction ont émis des mandats d’arrêt. Ils n’ont pas encore mis la main sur les présumés coupables qui sont pour la plupart en fuite», a-t-il regretté. S’il y a un autre évènement qui a créé l’émoi au sein de la population ivoirienne, c’est bien la bousculade de la Saint-Sylvestre de 2012. Le juge d’instruction, aux dires du ministre, a déjà entendu 300 personnes. Gnénéma Coulibaly est optimiste, quant à la mise aux arrêts des auteurs de cette tragédie : «le parquet et le cabinet d’instruction sont en phase avec les personnes à poursuivre». Il a précisé que le procès des mis en cause du drame de la Saint sylvestre va débuter avant la fin de l’année judiciaire, en juin 2013.
Danielle Tagro
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