La bataille de 2015 a-t-elle commencé ? Tout porte à le croire avec l’annonce de la candidature du président de la République, Alassane Ouat-tara et celle murmurée de Charles Konan Banny. Selon des sources bien informées, une opposition des deux gros poissons du marigot politique ivoirien n’est pas à exclure.
Le Mandat
La Présidentielle de 2015 se prépare déjà, à travers une bataille de positionnement par médias interposés. Il y a peu, l’hebdomadaire panafricain, Jeune Afrique révélait une possible candidature de Charles Konan Banny, l’actuel président de la Commission Dialogue Vérité Réconciliation (CDVR).
Dans son édition de cette semaine, notre confrère donne l’occasion au président de la République, Alassane Ouattara de dévoiler ses ambitions pour 2015. Le champion du Rassemblement des républicains (RDR) ambitionne de solliciter à nouveau, le suffrage des Ivoiriens à la Présidentielle prochaine. Du coup, deux candidatures de poids se signalent au sein de l’alliance des Houphouëtistes. Charles Konan Banny alias CKB, banquier de formation. Ex-gouverneur de la BCEAO et ancien premier ministre, actuellement président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) n’a pas abandonné son ambition de diriger la Côte d’Ivoire, un jour. Discrètement et secrètement, CKB tisse sa toile et se prépare sérieusement pour la Présidentielle de 2015.
Révélations sur la machine Banny
Au plan international, Charles Konan Banny a un puissant réseau tant politique que financier. En mission en Europe, Charles Konan Banny a réactivé son réseau politique. Selon des sources, CKB aurait rencontré son parrain politique, l’ancien Chef de l’Etat français, Jacques Chirac. Ce dernier a une forte admiration à l’endroit du Président de la CDVR. L’on se souvient qu’en 2005, Charles Konan Banny avait bénéficié d’un soutien aveugle de Chirac dans sa bataille contre Laurent Gbagbo. Pour Jacques Chirac, CKB a les aptitudes de diriger la Côte d’Ivoire. Digne fils du centre comme Félix Houphouët-Boigny, l’ancien gouverneur de la BCEAO sera un bon acteur de réconciliation nationale et de cohésion sociale. Son passage à la Primature (Décembre 2005-mars 2007) a permis à CKB de tisser de solides relations avec des hommes politiques français notamment Thierry Breton, Michèle Alliot Marie, respectivement ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, et ministre de la Défense sous Jacques Chirac. CKB a été reçu à l’Elysée par l’ex- président français, Jacques Chirac le 11 avril 2006.Dans le milieu des finances internationales, ses 30 ans passés à la BCEAO lui ont permis de tisser un puissant réseau dans le monde. En Côte d’Ivoire, l’homme est connu pour être un conciliateur, disposant d’amis dans toutes les familles politiques ivoiriennes. Son objectif est de récupérer le PDCI-RDA. A ce niveau, CKB a ses hommes. Son commando est prêt. Il a le soutien de plusieurs cadres du parti sexagénaire. « Voyez-vous qui comme candidat du PDCI aux Présidentielles de 2015 ? » Voici la réponse du président de la jeunesse du PDCI, Konan Kouakou Bertin dit KB dans une interview accordée à un confrère. « C’est trop précoce. C’est trop prématuré. Le principe est que le PDCI, de notre point de vue, doit avoir son candidat en 2015. Pour vous, il n’est pas question d’avoir un candidat unique au sein du RHDP ? « L’accord du RHDP dit que celui qui arrive au second tour, il a le soutien des autres. C’est comme ça que le RDR, arrivé au second tour, a eu notre soutien. Moi, je rêve aussi de voir le PDCI, en application de ses accords, venir au second tour et avoir le soutien des autres alliés pour reprendre le fauteuil (présidentiel). Les jeunes du PDCI-RDA, encore une fois, seront en avant-garde de ce combat pour que nous ayons notre candidat en 2015. Parce qu’un parti sérieux comme le PDCI ne peut s’abonner à accompagner ou être absent au second tour et être habitué à appeler ses militants à voter pour les autres à tout moment. Si au bout de 5 ans, 10 ans, 15 ans, vous avez habitué vos militants à voter pour les autres, quand est-ce que vous espérez récupérer (le fauteuil présidentiel) ? », répond KB. Les propos du président des jeunes du PDCI rappellent clairement le contenu des accords des Houphouëtiste et indiquent que rien n’empêche un cadre de son parti à présenter sa candidature à la présidentielle contre l’actuel président de la République. L’alliance ne devant pas être actionnée qu’au second tour. Mieux, CKB, bénéficie aussi d’un atout important. Le soutien de plusieurs militants de l’ex-majorité présidentielle. Selon, nos sources, le FPI se dit favorable à un soutien de la candidature de CKB à la Présidentielle de 2015. Sonné par la crise post-électorale, le FPI ne disposant pas de moyens financiers, ne serait pas prêt à présenter un candidat à la Présidentielle de 2015.
La machine CKB
Son plan est de se mettre à la disposition du candidat du PDCI-RDA, en l’occurrence Charles Konan Banny. Conscient du danger que représente une candidature du PDCI contre lui et surtout celle d’un dinosaure comme CKB, Ouattara décide de mettre les pieds dans le plat en révélant déjà ses intentions pour 2015. « Oui, vraisemblablement, je serai amené à solliciter un deuxième mandat », a répondu le Président Ouattara interrogé sur ses intentions par Jeune Afrique de cette semaine. « Quand on décide de s’engager en politique, c’est parce qu’on a des objectifs. Le mien était d’être président pour apporter ma contribution au redressement de mon pays. (…) Et à priori, je ne pense pas qu’il soit possible de redresser la Côte d’Ivoire comme je le voudrais dans les trois ans à venir », explique-t-il. Alassane Ouattara veut poursuivre sa mission de redressement de la Côte d’Ivoire. Et cela passe par les élections présidentielles de 2015.Peut-être que cette déclaration active peut émouvoir son ‘’ainé ‘’ Henri Konan Bédié qui pourrait étouffer les candidatures au PDCI à son profit. En ce qui concerne Charles Konan Banny, sa mission à la CDVR n’est pas encore terminée. Mais, il l’a dit dans une interview à ONUCI-FM qu’il ne souhaite pas prolonger son mandat au-delà de 2013. « Je suis contre le report de délai. Quand on vous fixe un délai, vous devez tout faire pour le respecter. Je ne demanderai pas de prolongation. A l’issue du délai qui nous a été fixé, je ferai tout pour que le rapport qui nous a été demandé, soit remis au Chef de l’Etat. Je souhaite ardemment la réconciliation des Ivoiriens. Mais, il n’est pas question que je prolonge le délai. Parce que dès le départ, je n’étais pas persuadé qu’il fallait fixer un délai. La réconciliation est une œuvre de longue haleine, ce n’est pas non plus le temps d’une éternité. Nous n’avons pas la prétention de dire qu’en deux ans, nous allons réconcilier les Ivoiriens, ni dire qu’en deux ans nous n’avons pas proposé ce que nous pensons bien, pour œuvrer à la réconciliation des Ivoiriens », a-t-il indiqué. Son ambition de diriger la Côte d’Ivoire se dévoile donc de plus en plus. Pour y arriver, CKB sera obligé d’affronter Alassane Ouattara. Le duel des Houphouëtistes aura certainement lieu.
Konan Kan
Le Mandat
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook