France – Claude Guéant rattrapé par les affaires

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Par Caroline Politi, lexpress.fr

Selon le Canard Enchaîné, l’ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire du financement par la Libye de la campagne de Nicolas Sarkozy serait liée à la découverte d’un virement de 500 000 euros sur le compte de Claude Guéant. Le nom de l’ancien ministre est cité dans d’autres affaires.

L’éminence grise de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, est dans le viseur de la justice. Selon Le Canard enchaîné , les perquisitions faites chez l’ancien ministre de l’Intérieur, dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, n’ont pas été vaines: les enquêteurs auraient découvert un versement de 500 000 euros depuis l’étranger sur un de ses comptes et de « nombreux et conséquents paiements de factures en liquide ». La première somme provient d’une vente de tableaux en 2008, assure ce mardi l’ex-locataire de la place Beauvau, et des primes ministérielles seraient à l’origine de l’argent liquide. Des justifications qui ne semblent pas avoir convaincu les juges: selon le journal satirique, ces découvertes et la décision par le parquet de Paris d’ouvrir une information judiciaire sont intimement liées. Le nom de l’ancien secrétaire général de l’Elysée apparaît dans plusieurs affaires.

L’affaire démarre en mars 2011: un des fils de Mouammar Kadhafi accuse Nicolas Sarkozy, alors président en exercice, d’avoir reçu de l’argent de la Libye pour sa campagne présidentielle de 2007. Un an plus tard, le site Mediapart publie une note datée du 20 décembre 2006 qui étaye ces accusations. Ce document indique que les modalités de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy auraient été réglées lors de la visite en Libye de Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux le 6 octobre 2005, pour un total de 50 millions d’euros.

Le nom de Claude Guéant n’apparait qu’un an plus tard, dans la bouche de Ziad Takieddine. Entendu par le juge Renaud Van Ruymbeke, il affirme détenir des preuves de la « générosité » de l’ancien dictateur envers la France. L’homme d’affaires, qui a servi d’intermédiaire dans de nombreux contrats, confie au magistrat que plusieurs rencontres ont eu lieu avant l’élection présidentielle de 2007, entre Bachir Saleh, alors secrétaire particulier de Mouammar Kadhafi, et Claude Guéant, alors directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Mais Ziad Takieddine ajoute un autre angle d’attaque: il affirme que le fils de l’ancien ministre serait le « dirigeant et actionnaire » d’une des trois sociétés françaises qui « ont bénéficié en Libye de contrats pour des prestations fictives ». Total de l’opération selon lui: « plus de 100 millions d’euros ».

Claude Guéant a annoncé ce mardi qu’il comptait porter plainte contre Ziad Takieddine pour diffamation au micro de RTL. « Je revois mon avocat pour fignoler les plaintes, je dépose deux plaintes contre monsieur Takieddine et non pas une, pour les mensonges qu’il profère et la diffamation qu’il témoigne à mon égard. Deux plaintes, l’une pour les déclarations qu’il a faites sur France 24 et l’autre pour les déclarations qu’il a faites sur BFM TV », a-t-il déclaré.

Une information judiciaire contre X a été ouverte le 19 avril pour « corruption active et passive », « trafic d’influence », « faux et usage de faux », « abus de biens sociaux », « blanchiment, complicité et recel de ces délits ».

L’affaire Lagarde-Tapie

A la fin du mois de février, le domicile et le bureau de Claude Guéant ont été perquisitionnés dans le cadre d’une autre affaire, dite « Lagarde-Tapie « . Trois juges d’instruction enquêtent sur la décision prise en 2008 par l’ancienne ministre de la justice de recourir à un arbitrage pour solder le contentieux opposant depuis 1993 Bernard Tapie et le Crédit lyonnais sur la vente d’Adidas. A l’époque, Claude Guéant était secrétaire général de l’Elysée et le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy. Or, les deux hommes ont rencontré à de nombreuses reprises Bernard Tapie. Les enquêteurs tentent donc de savoir si l’Elysée est intervenu dans la résolution de ce conflit. Au lendemain de la perquisition, Bernard Tapie a assuré dans Libération que « Claude Guéant ne connait rien au dossier ».

Mais pour l’heure, même si le nom de l’ancien ministre a été cité dans les deux dossiers, il n’a pas encore été entendu par les juges. J’imagine que je serai invité à être entendu un de ces jours, je ne sais pas quand mais pour l’instant rien », a-t-il déclaré ce mardi au micro de RTL.

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