ABIDJAN (Xinhua) – Le porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo) Richard Kodjo a déclaré mercredi à Abidjan que cette formation politique ne reconnaîtra pas les résultats des élections locales qui se sont déroulées dimanche dans le pays.
M. Kodjo qui intervenait lors d’une rencontre avec la presse a fait état de violences et d’irrégularités perpétrées dans plusieurs localités du pays.
« La fraude s’est manifestée sous diverses formes, il y a des commissaires électoraux qui ont été épinglés en pleine forfaiture », a noté le porte-parole du FPI.
Pour le parti de Gbagbo, ces élections locales avec un faible taux de participation ont « immanquablement produit des élus locaux illégitimes ».
La Côte d’Ivoire a organisé dimanche les élections municipales et régionales couplées qui constituent un pan du processus de normalisation après la crise post-électorale qui a secoué le pays cinq mois durant.
La proclamation des résultats partiels des scrutins a été émaillée de violents incidents qui ont fait plusieurs blessés, des partisans de plusieurs candidats ayant manifesté dans les rues pour dénoncer des fraudes.
Les élections locales ont été boycottées par le parti pro- Gbagbo qui avait reproché au gouvernement d’avoir fixé de façon unilatérale la date des scrutins, sans que les conditions de transparence, de justice et d’équité ne soient réunies.
Lors d’un conseil des ministres dans la mi-journée, le gouvernement a condamné les violences et appelé à l’apaisement.
La Commission électorale indépendante a également dénoncé les violents incidents et annoncé une réunion extraordinaire pour déterminer la conduite à tenir face à la situation.
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Conférence de Presse: le FPI se prononce sur les élections du 21 avril
Mercredi 24 avril 2013, Abidjan. Les responsables FPI ont animé une conférence de presse à leur QG de Cocody Angré pour faire connaître leur réaction, après la tenue du scrutin dont ils ont appelé au boycott. Photo: Richard Kodjo, SG et porte-parole du FPI
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Merci d’avoir répondu à nouveau à l’appel du Front Populaire Ivoirien,
Le sujet qui nous réuni ce jour est consacré exclusivement à la mascarade électorale du Dimanche, 21 Avril 2013, relative aux élections couplées Municipales et Régionales.
Je tiens tout d’abord à remercier toutes les militantes, tous les militants et sympathisants du Front Populaire Ivoirien pour avoir mis en œuvre le mot d’ordre de boycott des élections.
Mes remerciements vont également à l’endroit des patriotes, des démocrates, des républicains de tous bords, en un mot, au peuple de Côte d’Ivoire pour avoir confirmé leur indéfectible attachement à leur président, injustement détenu à La Haye, en violation de la Constitution Ivoirienne, notre loi fondamentale.
Pour comprendre cette parodie électorale dès sa conception, sa mise en œuvre et la proclamation des résultats, rappelons qu’à l’issue du 2ème tour des élections présidentielles du 28 Novembre 2010, le Conseil Constitutionnel, se conformant à la Constitution Ivoirienne, en sa séance du 3 Décembre 2010, a déclaré vainqueur le candidat Laurent GBAGBO, avec 51,45 % des suffrages exprimés.
Mais, la France de Nicolas SARKOZY, avec le contingent de l’ONUCI, les forces nouvelles et des mercenaires venus de la sous région ont perpétré le coup d’Etat du 11 Avril 2011, en installant monsieur Alassane OUATTARA par les bombes.
Donc, le pouvoir actuel, comme l’a toujours dénoncé le Front Populaire Ivoirien, du point de vue de notre Constitution, est illégitime et illégal.
Conscient de sa minorité, de son illégitimité et de son illégalité, le régime OUATTARA a choisi de régner par la terreur. Jusqu’à ce jour, on dénombre environ Sept Cents (700) prisonniers politiques civils et militaires, Quatre Vingt Mille (80 000) exilés, la confiscation des biens privés, l’occupation illégale de domiciles privés, des tueries. A cela, il faut ajouter le non respect des règles du jeu démocratique (l’interdiction de rassemblements publics, les répressions violentes des meetings, le gel des avoirs, la caporalisation des médias d’Etat et de la justice, le harcèlement des journaux proches de l’opposition, le refus de financer les partis politiques comme le prévoit la loi. Cette volonté manifeste de régner par la dictature vient d’être concrétisée par le vote, à l’Assemblée Nationale, d’une loi d’habilitation que rien ne justifie si ce n’est de permettre à monsieur OUATTARA de détenir à lui seul les pouvoirs de l’exécutif et du législatif.
C’est pour normaliser cette situation de crise politique que vit la Côte d’Ivoire, que le Front Populaire Ivoirien a sollicité un dialogue direct avec le pouvoir en place.
En son temps, le régime était resté sourd aux préoccupations du Front Populaire Ivoirien et avait organisé les élections législatives dans des conditions opaques, non équitables et exclusives. Conséquence, le Front Populaire Ivoirien avait lancé un mot d’ordre de boycott qui avait été suivi par l’électorat à 85 %. Ce faible taux de participation de 15 % fut qualifié par les médias internationaux de « Désert Electoral ». Le régime Ouattara aurait dû en tirer les leçons. Il ne l’a pas fait. Pire, il est resté sourd aux interpellations et a poursuivi sa politique de répressions tous azimuts.
Avant la tenue de cette parodie d’élections couplées Municipales/Régionales, le Front Populaire Ivoirien, toujours soucieux de la normalisation de la situation socio-politique et du bien-être des ivoiriens, a de nouveau interpellé le pouvoir pour engager un dialogue direct. Cette fois ci, contre toute attente, le régime OUATTARA a répondu favorablement à l’appel. Mais, pendant que les deux (02) parties étaient en discussion, le pouvoir, balayant du revers de la main les préoccupations du Front Populaire Ivoirien, a de façon unilatérale fixé la date des élections locales, sans que les conditions de transparence, de justice, et d’équité ne soient réunies. Le gouvernement a même fait fi de la résolution 2062 de l’ONU, lui demandant de créer les conditions d’élections justes, transparentes, équitables et inclusives qui aboutiraient à la fixation d’une date consensuelle après la nécessaire réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI).
Face à cette volonté manifeste du régime OUATTARA d’exclure le Front Populaire Ivoirien de la compétition électorale, le FPI a de nouveau lancé un mot d’ordre de boycott républicain qui a été amplement entendu et suivi par l’électorat avec un taux de participation qui oscille entre 13 % et 15% au cours de cette parodie de scrutin du reste émaillée de violence extrême entre alliés du RHDP. Démontrant ainsi la nature intrinsèque de ce régime qui se nourrit à la sève de la violence et de la fraude.
Concernant la violence, elle s’est manifestée dans plusieurs localités du pays, pendant la campagne, pendant le scrutin, au cours de la proclamation des résultats et surtout après.
(Ferkessédougou, Adjamé, Koumassi, Treichville, Yamoussoukro …)
Quant à la fraude, elle s’est manifestée sous diverses formes dans de nombreuses localités, bien souvent de la manière la plus grossière. Par exemple, il n’est pas rare de voir des cas où le nombre d’inscrits est 20 fois moins élevé que le nombre de votants. Pire, des commissaires CEI ont été épinglés en pleine forfaiture. De toutes ces fraudes et de cette violence inouïe entre alliés, la presse s’est largement fait l’écho.
Il y a lieu de s’interroger aujourd’hui de ce qui serait advenu, si le Front Populaire Ivoirien avait participé à cette mascarade électorale en tant qu’adversaire authentique.
Pour clore mon intervention, il faut retenir Trois (03) choses essentielles :
1. La violence n’a jamais été du côté du Front Populaire Ivoirien qui a toujours choisi les urnes comme moyen unique d’accession au pouvoir d’Etat.
2. La violence politique en Côte d’Ivoire a toujours été historiquement du côté des tenants actuels du pouvoir d’Etat.
· Ce fut le cas en 1990, lors de l’irruption de monsieur OUATTARA sur la scène politique ivoirienne où il a instrumentalisé les loubards pour empêcher l’avènement du multipartisme et de la démocratie ;
· Ce fut le cas en Février 1992, à l’occasion d’une marche pacifique, consécutive à la violente répression des étudiants endormis dans les cités universitaires de Yopougon, les 16 et 17 Mai 1991, le gouvernement OUATTARA avait armé les loubards pour perpétrer des casses et incendier des bâtiments et des véhicules, servant de prétexte pour une tentative d’assassinat de Laurent GBAGBO, alors Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien.
· Ce fut aussi le cas après le 28 Novembre 2010 quand, refusant sa défaite, Alassane Ouattara a appelé à la violence sur tout le territoire national démontrant ainsi, comme l’a dit le Président Laurent GBAGBO, que « c’est celui qui a perdu les élections qui sème le trouble ».
3. Avec ces dernières élections, Le peuple vient ainsi de confirmer qu’il reste fidèle à son choix opéré, depuis, le 28 Novembre 2010, à savoir son attachement au président Laurent GBAGBO et à son parti, le FPI.
La communauté internationale a donc désormais à sa disposition tous les facteurs objectifs démontrant que le Président Laurent GBAGBO et son parti sont et demeurent à ce jour largement majoritaire dans l’arène politique ivoirienne.
Le Front Populaire Ivoirien invite par conséquent la communauté internationale à tenir compte de cette réalité.
L’élection présidentielle de Novembre 2010, a donné le candidat Laurent GBAGBO, vainqueur, mais la communauté internationale a imposé son adversaire par les bombes, cela donne un exécutif illégitime.
Les élections législatives de Décembre 2011, avec un taux de participation de 15 % ont produit à leur tour un parlement illégitime et déjà au chômage.
Enfin, les dernières élections locales avec un taux ridicule de participation de 13 % ont immanquablement produit des élus locaux tout aussi illégitimes.
C’est pourquoi
1. le Front Populaire Ivoirien déclare solennellement, ici et maintenant, qu’il ne reconnaitra pas les résultats de la parodie électorale du 21 avril 2013.
2. Le Front Populaire Ivoirien lance un appel à tous les démocrates et toutes les forces de progrès afin qu’ils s’unissent sur une plate-forme de lutte contre le régime liberticide de M. Alassane Ouattara.
Mesdames et messieurs des médias nous vous remercions
Abidjan, le 24 avril 2013
Le Secrétaire Général par Intérim & Porte-parole.
Dr KODJO Richard
NB: le titre est de la rédaction
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