Voici les statistiques qui confondent le FPI

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En matière de propagande et de manipulation, le FPI reste imbattable. Dimanche dans la soirée, tous les bureaux de vote n’étaient même pas encore fermés que le Front populaire ivoirien s’est mis à crier victoire. Dans un communiqué signé de la main de son secrétaire général par intérim, Richard Kadjo, le parti de Laurent Gbagbo s’est félicité d’une participation qui s’annonce plutôt faible. Selon le FPI, le taux participation oscillerait entre 13% et 15%. Pour Miaka Oureto et ses camarades, ce taux imaginaire serait le fruit de leur appel au boycott des élections régionales et municipales. D’abord, le taux de participation donné par le FPI n’est pas vrai. La Commission électorale indépendante, par la voix de son porte-parole, Diomandé Inza, avait situé hier à midi, le taux de participation autour des 30%. Un taux, il est vrai, plus ou moins faible. Mais qui respecte la tradition en la matière. Car, dans l’histoire des élections en Côte d’Ivoire, à part l’élection présidentielle, les élections législatives et locales n’ont jamais réellement intéressé les Ivoiriens. Dans une interview accordée à la RTI au lendemain des élections législatives de 2000 et les municipales de 2001, Laurent Gbagbo l’avait reconnu. Les élections législatives ne passionnent pas les électeurs ivoiriens pour la simple raison qu’ils considèrent l’Assemblée nationale comme une caisse de résonnance de l’Exécutif. Quant aux municipales et autres élections locales, ils estiment qu’il n’y a pas d’enjeu réel. Comme c’est le cas pour l’élection présidentielle à cause du régime présidentialiste en vigueur en Côte d’Ivoire. Depuis que les élections ont été instaurées en terre ivoirienne, cette tradition n’a jamais failli. A preuve, depuis 1990, le taux de participation aux élections législatives, oscille entre 25% et 40 %. En 1990, année de la réinstauration du multipartisme, les législatives auxquelles Laurent Gbagbo a participé, le taux de participation était de 32%. En 1996, il était aux mêmes élections législatives de 45%. C’est le plus fort taux dans l’histoire des élections législatives. Car en 2000, le taux de participation est retombé à 32,7%. Le même phénomène est observé dans les élections municipales. Celles de 2001 n’ont enregistré que 41% de taux de participation. Plus grave en 2002, sous Laurent Gbagbo, les élections des conseils généraux ont connu un taux de participation de 28,1%.

Le plus bas taux de toute l’histoire des élections en Côte d’Ivoire. Mieux, il faut rappeler qu’en 2000, lors de l’élection présidentielle d’octobre, face au général Robert Guéi, Laurent Gbagbo n’a été élu qu’avec 33% des voix. Quand on a toutes ces statistiques, on ne peut pas dire que le mot d’ordre de boycott a été pour beaucoup dans le taux élevé d’abstention constaté au cours des dernières locales. Soutenir le contraire, c’est faire preuve de mauvaise foi. Et en la matière, le FPI qui est un parti abonné à la propagande et à la manipulation. Miaka Oureto et ses camarades, qui n’ont pas pu convaincre une quinzaine de leurs camarades qui ont effectivement pris part à ces élections et qu’ils ont d’ailleurs suspendus, ne peuvent pas aujourd’hui se targuer d’avoir réussi à faire chuter de façon drastique la participation des Ivoiriens à ces élections. Au contraire. La véritable leçon que l’on peut tirer du taux de participation du scrutin du dimanche dernier, c’est que ce taux révèle le vrai poids du FPI dans le marigot politique ivoirien. C’est-à-dire autour de 10% de l’électorat ivoirien. Puisque la seule élection à laquelle tous les partis politiques ont participé en 2001, le taux était de 41%.

Jean-Claude Coulibaly
Le Patriote

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