Par Gbansé Douadé Alexis, présent à Londres pour Connectionivoirienne.net
Certains Ivoiriens et Ivoiriennes sont-ils si indisciplinés, désesprérés ou remontés qu’ils n’ont plus d’oreilles pour l’hymne national de leur propre pays ou pour une minute de silence en la mémoire des nombreux morts causés par les différentes crises politico-sociales en Côte-d’Ivoire depuis 1999 ? Où encore la Côte-d’Ivoire n’existe-elle plus pour certains de ses fils et filles, comme il nous l’a été donné d’entendre à Londres ? Il faut le dire tout net, le pire a été évité à Londres. Un drame a été invité ! En effet, l’ex premier ministre de Côte-d’Ivoire, Charles Konan Banny, le président de la commission vérité et réconciliation était ce mercredi 17 avril 2013 à Londres en Angleterre, dans le cadre de l’installation de la représentation locale de la commission qu’il dirige depuis septembre 2011. Ce qui devait être une rencontre entre Ivoiriens et Ivoiriennes sensés, être venus débattre des problèmes de leur pays, s’est vite transformé en cafouillage. N’eut été le calme des autres participants à cette rencontre, le clash aurait été sanglant. A peine la cérémonie a-t-elle débuté avec plusieurs heures de retard, qu’au moins deux groupes identifiés de manifestants se réclamant de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo, commencèrent à hurler à tue-tête « libérez Gbagbo, libérez Gbagbo ! Banny assassin ! Gbagbo président». Certains manifestants grimpant sur les tables, d’autres debout avec des tracts se mettant à taper sur verres et assiettes, dans une cacophonie indescriptible et une ambiance électrique. Coup de froid, consternation, gêne, étonnement, colère, cris de joie ou satisfaction se lisaient immédiatement sur les différents visages présents dans la salle, où pas moins de 250 personnes étaient présentes en ce jour ouvrable. Restez assis durant une quinzaine de minutes face aux propos les uns aussi acerbes que les autres, le premier ministre Konan Banny, se sentira obligé de monter sur le podium avec pour intention de calmer les esprits. Mais rien n’y fit face à la détermination des activistes d’un soir à faire échouer vaille que vaille, cette rencontre entre Ivoiriens et Ivoiriennes. L’appel de Banny aux plus virulents à venir monter sur le podium, afin d’exposer leurs griefs restera lettre morte. Les différentes tentatives entre autres du pasteur Ahipeaud, pour ramener le calme et la sérénité, afin que les échanges se fassent en dehors de la cacophonie générale, n’arrivèrent à arranger les choses. Sur les conseils de la police anglaise appelée à la rescousse par l’organisation dirigée par Roger Tebily Loué, le premier ministre Konan Bany et sa délégation, un peu moins d’une heure après le début du cafouillage décidèrent de quitter les lieux avec la promesse de revenir. Ce départ restera définitif face à la détermination des activistes de Londres, qui continuèrent de plus belle à crier et à taper sur verres et assiettes. Il faut le dire tout net, ce qui s’est passé à Londres est une énième manifestation de l’échec de la classe politique ivoirienne de l’après Houphouët, à rassembler les populations ivoiriennes derrière un idéal commun. Point de dialogue, point de d’échanges constructifs, armes de guerre, meurtres, assassinats, injures, insubordination, incivisme, extrémisme, défiance de l’autorité, pouvoir de l’argent-roi, semblent s’être durablement installés dans le vivre ensemble entre ressortissants d’un même pays. Qui a fait quoi à Londres ? Qui sont les activistes ? Pourquoi ? Des questions auxquelles nous tenterons de répondre dans dans des publications ultérieures. Aident-ils ou desservent-ils la cause de Laurent Gbagbo et de ses camarades emprisonnés ? Rappelons que Jean-Claude Grébé de la Coordination des Ivoiriens du Royaume Uni, Patrice Kouté du Cojep Europe et l’Ambassadeur de Côte-d’Ivoire à Londres, étaient présents dans la salle du 9-11 Cottage Green Camberwell SE5 7ST. Tous trois sont restés calmes.
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