Plus de 5,7 millions d’électeurs ivoiriens aux urnes pour élire leurs conseillers régionaux et municipaux
APA-Abidjan (Côte d’Ivoire)
Quelque 5 725 721 électeurs ivoiriens votent depuis dimanche matin pour élire leurs conseillers régionaux et municipaux, au cours d’un scrutin couplé boycotté par le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 h00 (heure locale et gmt) sur l’ensemble du territoire national ivoirien, les électeurs étant répartis dans 20 073 bureaux de vote. Cependant, quelques retards dans certains bureaux de vote, liés à l’acheminement du matériel électoral, ont été constatés selon un membre de la Commission électorale indépendante (CEI).
Ces élections locales censées clore le cycle du processus électoral ivoirien ouvert par la présidentielle d’octobre 2010, suscitent beaucoup de passion sur le terrain.
‘’Nous attendrons jusqu’à 17h00 (gmt) pour constater le boycott effectif de ces élections par les militants et sympathisants du FPI », a expliqué à APA, Fabrice Kouadio, membre de la Convention de la société civile ivoirienne, retenue par la CEI pour observer ces élections.
Pour lui, le taux de participation, le parti politique qui sortira vainqueur et l’atmosphère (violence ou calme) de ce scrutin chargé d’élire les animateurs du développement local, sont autant d’enjeux. Les résultats seront connus au plus tard en milieu de la semaine prochaine.
Le Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir) et son grand allié, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-parti unique), ont laissé entrevoir par moments des ‘’violences verbales et physiques » en certains endroits du pays lors de la campagne électorale achevée vendredi à minuit de manière ‘’satisfaisante », selon le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, qui s’est déplacé dimanche à Agboville pour observer le déroulement du scrutin dans cette localité à 79 km au Nord-Est d’Abidjan.
Selon un communiqué de la présidence ivoirienne, le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, votera au lycée Sainte-Marie de Cocody (quartier des ambassadeurs) à 11 h 00 gmt. L’ancien président, Aimé Henri Konan Bédié, par ailleurs leader du PDCI, votera également à 11 heures gmt au même lieu de vote que son allié, Alassane Ouattara.
Quelques 30 000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour la sécurisation de ces élections. Ils sont appuyés par les forces de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).
Une violente crise postélectorale a suivi les élections présidentielles ivoiriennes du 28 novembre 2010, faisant plus de 3000 morts, rappelle-t-on.
Plusieurs observateurs du scrutin de ce dimanche qui enregistre au total 84 candidats pour les 32 conseils régionaux du pays et 659 candidats pour les 198 communes, redoutent des violences similaires. Des appels à des élections ‘’apaisées » se sont multipliés ces dernières heures.
Le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo, a décidé de boycotter ces élections locales qu’il qualifie de ‘’mascarade » pour dénoncer le choix unilatéral de la date du 21 avril par le gouvernement.
Ce parti qui avait déjà boycotté les élections législatives de décembre 2011, largement remportées par le RDR, le parti du président Alassane Ouattara, estime par ailleurs que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue d’un ‘’scrutin juste, inclusif et transparent ».
Pour le FPI, la Commission électorale indépendante (CEI), ‘’caduque et illégale » après les législatives de 2011, est par conséquent ‘’incompétente et illégale » pour organiser ces élections locales.
LS/APA
2013-04-21 07:21:56
La Côte d’Ivoire aux urnes pour un scrutin local boycotté par le camp Gbagbo
ABIDJAN (AFP) – Deux ans après la fin d’une crise post-électorale sanglante, les Ivoiriens retournaient aux urnes dimanche pour des municipales et régionales boycottées par le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, symbole d’une réconciliation en panne.
A Abidjan, les opérations de vote ont démarré parfois une demi-heure ou une heure après l’ouverture officielle fixée à 07H00 (locales et GMT), en raison de retards dans l’installation du matériel ou des agents électoraux. Plusieurs dizaines de personnes attendaient leur tour devant certains centres.
Premier à voter dans une école primaire du quartier populaire d’Adjamé (nord), Kolotialaman Coulibaly, étudiant, a indiqué à l’AFP chercher un maire qui « donne de l’emploi aux jeunes car le chômage est très très fort ».
A Bouaké, la grande ville du centre du pays, Robert Kouladé, chef communautaire, a voté avec un espoir: que « les Ivoiriens tirent les leçons du passé pour éviter tout dérapage afin qu’on puisse emprunter la voie de la démocratie vraie ».
Après une campagne émaillée de quelques échauffourées, de dérapages verbaux et d’actes d’intimidation dénoncés par l’ONU, quelque 5,7 millions d’inscrits sont appelés aux urnes jusqu’à la clôture du vote à 17H00 dans la première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone.
A Adjamé, Zakaria Touré, un jeune chauffeur, a voté pour le candidat du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, installé au palais présidentiel depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011 ayant fait quelque 3.000 morts.
Mais ce partisan du pouvoir regrette l’absence des fidèles de Laurent Gbagbo. « Franchement ça me fait mal », a-t-il confié, las des « palabres ». « Il faut qu’on ait la réconciliation, on n’a qu’à se parler, nous tous ».
« Mascarade » pour le parti de Gbagbo
Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien chef de l’Etat qui avait déjà boudé les législatives fin 2011, a vu dans ces locales une « mascarade ».
Il exigeait une réforme de la commission électorale ainsi qu’une amnistie pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011 et la libération de ses leaders emprisonnés, à commencer par Laurent Gbagbo, détenu à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l’humanité.
Le parti a toutefois dû annoncer la suspension de 15 de ses membres, dont plusieurs maires sortants, qui ont participé à la campagne en dépit de ses consignes.
En l’absence du FPI, la crispation a concerné surtout durant la campagne les relations entre les alliés au pouvoir, le RDR et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, qui concourent en rangs dispersés en de nombreux endroits.
Pour le vote, les craintes de troubles concernent notamment Abidjan, Séguéla (nord-ouest) et l’Ouest, région la plus instable et de nouveau en proie en mars à des attaques meurtrières d’hommes armés.
Selon une source onusienne, la mission des Nations unies dans le pays (Onuci) s’est aussi inquiétée du fait que certains hauts cadres de l’armée ivoirienne aient « soutenu de façon flagrante des candidats du RDR » ces derniers jours.
Le taux de participation sera l’un des enjeux des élections, les dernières avant la présidentielle de 2015 à laquelle, sauf surprise, Alassane Ouattara devrait se représenter.
Le chef de l’Etat se flatte d’avoir en deux ans replacé la Côte d’Ivoire sur la scène internationale après une décennie de tourmente, fait largement progresser la sécurité et redémarrer l’économie.
Mais la pauvreté tarde à reculer, l’ampleur de la corruption est régulièrement dénoncée et le régime est accusé de privilégier une « justice des vainqueurs », aucune figure du camp Ouattara n’ayant été inquiétée pour les graves crimes commis durant la dernière crise.
La commission électorale estime pouvoir annoncer les résultats complets du double scrutin d’ici le milieu de la semaine prochaine.
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