Le bras de fer gouvernement-enseignants ivoiriens se durcit

546125_158422917652892_684302477_nABIDJAN (Xinhua)

Le bras- de-fer entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants se durcit avec la grève qui perdure depuis plusieurs semaines.

La pomme de discorde entre les deux entités se présente en plusieurs points dont notamment le paiement des indemnités de logement, le paiement des bonifications indiciaires, le paiement des indemnités du Certificat d’aptitude pédagogique (CAP) et de diverses primes.

Avec la nouvelle donne, la rétrocession des salaires ponctionnés et la libération des enseignants arrêtés sont devenus d’autres points de revendications.

Pour la ministre ivoirienne de l’Education nationale Kandia Camara, le gouvernement a déjà consenti plusieurs efforts au profit des enseignants.

« Le problème des indemnités de logements a été réglé, une partie des indemnités du Cap a été payée en 2012, une bonne partie des bonifications indiciaire a été également payée en 2013, reste à patienter pour le paiement de l’autre tiers en 2014 », a expliqué la ministre.

Les grévistes de l’Intersyndicale du secteur éducation- formation (ISEF) par la voix de leur responsable David Bli Blé exigent le paiement des restes d’accessoires de salaires et de primes pour cette année 2013.

Par ailleurs, alors que le gouvernement fait état de ponctions légitimes sur les salaires des grévistes, les enseignants réclament le remboursement des montants prélevés.

« Concernant les arrestations intervenues dans les rangs des enseignants, cela s’est passé selon la loi car il ya eu des violences et voies de fait. Des enseignants encagoulés se sont attaqués à leurs collègues qui voulaient dispenser les cours », a soutenu le directeur de cabinet du ministre de l’Education nationale Assoumou Kabran.

LES ÉLÈVES « PRIS EN OTAGE » ?

Pour les autorités éducatives, les cours doivent reprendre car il faut penser au bien-être des enfants.

« Les élèves sont pris en otage dans cette grève. Nous appelons les enseignants au sens de la responsabilité », a insisté le directeur de cabinet.

Dans la même optique, la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) s’est inquiété de ce blocage de l’école engendré par le mouvement d’arrêt de travail des enfants.

« Ce blocage de l’école à un mois seulement des examens, c’est l’avenir des enfants, et par ricochet l’avenir de toute la nation qui est en danger », a relevé le président de cette structure Henri Legré.

La LIDHO a par ailleurs appelé les deux parties au dialogue, en vue de garantir la tenue des examens scolaires et sauver l’école.

Les parents d’élèves ont ainsi été appelés à s’impliquer dans le dénouement de la crise, afin que l’école ivoirienne reprenne ses droits et retrouve ses lettres de noblesse.

LE GOUVERNEMENT LÂCHE DU LEST

Les autorités ivoiriennes ont décidé vendredi du paiement des indemnités de correction des enseignants, l’une des revendications des grévistes.

Selon un haut responsable de l’administration, le gouvernement a consenti à faire ce sacrifice dans un souci d’apaisement, pour faire baisser la tension sociale et sauver l’année scolaire.

Dans un communiqué diffusé à profusion, les enseignants ont été invités à se rendre dans des guichets des services du Trésor public pour percevoir leurs indemnités de corrections dont le paiement avait été promis depuis plus d’un an.

Le dernier acte posé par le gouvernement qui a lâché du lest semble aller en faveur d’une décrispation, mais les enseignants n’ont pas encore mué leur position et la grève connaît toujours une poursuite voire un durcissement.

La balle se trouve ainsi dans le camp de ceux-ci qui décideront dans les prochains jours de la poursuite ou non de ce bras-de-fer aux conséquences multiples en milieu scolaire.

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