Sangaré, Kuyo, Bro Grébé…2 ans après la crise, il n’y a plus de pro-Gbagbo à la prison de Katiola

brokuy

Le sort réservé à Sangaré Aboudramane, Kuyo Téa, Bro Grébé

FRANCIS N’GORAN
L’inter

Ils étaient quatre, notamment Aboudramane Sangaré, 1er vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi, ancien parti au pouvoir), Geneviève Bro Grégbé, chef des femmes patriotes sous l’ancien régime, Kuyo Téa Narcisse, chef de cabinet de l’ex-président Laurent Gbagbo, et Jean-Jacques Béchio, ancien ministre.
Ces personnalités membres du défunt régime dirigé par Laurent Gbagbo, étaient détenues à Katiola depuis leur chute, le 11 avril 2011. Deux ans après leur transfèrement à la prison de la capitale du Hambol, il ne reste plus personne dans le pénitencier de cette ville située dans le nord du pays.

Si le départ de Jean Jacques Béchio de cette prison revêt un sceau officiel d’autant qu’il a bénéficié des mesures de liberté provisoire accordées à certains détenus de l’ancien régime, au mois de décembre dernier, le sort des trois autres détenus est véritablement différent. Ils n’ont pas eu droit à cette faveur judiciaire et pourtant, ils ne sont plus dans la geôle de la cité du peuple Tagbana.

Ces rumeurs circulaient depuis un certain temps et pour en savoir davantage, nous nous sommes rendu ce mardi 16 avril 2013 dans la ville de feu le Gal Ouattara Thomas d’Acquin. Le soleil était au rendez-vous et l’ambiance des campagnes électorales donnait à Katiola, l’allure d’une ville ordinairement bouillonnante. Cap sur la prison civile, une bâtisse implantée en plein cœur de la ville et dont la clôture est en pleine réfection. Ce qui nous a aussitôt fait penser au renforcement du dispositif de sécurité surtout à cause de la présence des détenus de la crise post-électorale.

Mais, le fait qui va infirmer cette appréhension, c’est l’absence des éléments des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et des policiers. Eux qui formaient aux premières heures de la chute de l’ex-régime, le second cordon sécuritaire de la prison depuis le transfèrement des détenus de l’ex-majorité présidentielle dans cette cité, ont plié bagages. Mais cette baisse de garde, qui est certes un premier indice majeur, ne suffit pas à elle seule pour confirmer le départ des bagnards du régime de la refondation.

C’est une source bien introduite au sein du milieu carcéral qui va définitivement faire la confidence du départ des prisonniers Pro-Gbagbo. « Pour des problèmes de santé, les détenus pro-Gbagbo en l’occurrence Bro Gbrégbé et Kuyo Téa Narcisse ont été transférés depuis le 12 avril 2013 à la Pisam à Abidjan pour des soins. Pour ces mêmes raisons, Aboudramane Sangaré est quant à lui parti il y a plus de quatre mois. Ils souffrent de maladies diverses comme des maux de dent, de tension artérielle et même de fièvre typhoïde », a confié notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat. Il a, en outre, précisé que des quatre détenus, seul Jean Jacques Béchio a bénéficié de la mise en liberté provisoire.

Pour ce qui est de leur retour dans la prison de la capitale du Hambol, notre interlocuteur n’y croit pas du tout. Aboudramane Sangaré est parti, il y a longtemps et depuis le 12 avril, les deux prisonniers restants sont, eux-aussi, partis. Je crois que c’est un regroupement en cours en vue de leur libération. Vous savez que depuis un certain temps, le président s’inscrit dans le sens de la décrispation en procédant à la libération des détenus de lacrise post-électorale », a indiqué notre source. A l’évidence, douze mois après leur détention, il n’y a plus de prisonnier pro-Gbagbo à Katiola.

Francis N’Goran, correspondant à Bouaké

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