30 juin pour les législatives en Guinée

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La date qui referme le débat Dadis

Pendant ces derniers jours, la presse guinéenne s’était focalisée sur la venue du capitaine Dadis à la faveur des obsèques de sa maman. A propos, beaucoup de confrères sont actuellement à N’Zérékoré pour couvrir cette inhumation qui est tout sauf ordinaire. Eh bien, bien malgré eux, ils vont devoir refermer très vite cette page. Parce qu’une autre vient d’être ouverte avant que la cérémonie de N’Zérékoré ne soit allée à son terme. Il s’agit bien de la fixation de la date des élections législatives par le président Alpha Condé lui-même. Ce sera le 30 juin prochain. C’est ce que le numéro un guinéen vient de décider, à la surprise générale, et avant même que le dialogue politique ne prenne forme. Une décision qui, bien entendu, ne manquera pas de faire jaser dans la cité. « Je viens de prendre le décret convoquant le corps électoral pour le 30 juin 2013 pour les législatives. A banan ! ». C’est par ces mots que le chef de l’Etat lui-même a annoncé sa décision sur son compte twitter. La dernière expression « A banan » qui, en français, signifie « c’est fini », est évocatrice du sentiment qui habitait le président Alpha Condé au moment où il apposait sa signature au bas du décret. Une espèce de soulagement ou d’agacement. C’est selon…

D’une certaine façon, cela veut autrement dire que cette fois, il est résolu à aller jusqu’au bout. Cela quelque soit le prix qu’il faille consentir. C’est un peu un défi qui est lancé à l’opposition.

Tout se passe comme si le président Alpha Condé en aurait subitement eu marre des atermoiements qui, depuis deux ans, entourent la tenue de ces législatives. Et qu’il aurait décidé de rectifier la donne, selon laquelle il serait affaibli par l’opposition.

C’est ce qui transpire de ce « forcing ». Parce qu’il s’agit bien d’un passage en force !

Justement, en raison du climat politique dans lequel intervient cette décision, elle risque de déboucher sur des conséquences imprévisibles pour le pays. Déjà, le dernier communiqué du gouvernement à propos notamment de l’implication des experts de la Francophonie et de l’Union européenne dans la gestion du processus électoral guinéen, avait été perçu comme une remise en cause subtile du Cadre de concertation dont on attendait la mise en place formelle.

L’opposition prévoyait même de convoquer incessamment une conférence électorale pour dire ce qu’elle en pensait. Désormais cette conférence de presse pourrait bien se transformer en une tribune d’annonce des prochaines actions de protestation.

Des actions d’autant plus risquées que derrière l’acte que vient de prendre Alpha Condé se cache une fermeté et une détermination à ne point reculer. On pourrait assister au choc des extrêmes.

© 2013 Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

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