Ce que devient la police militaire de Zakaria ?

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Sécurité et défense: Koné Zakaria retire ses hommes

Yacouba Doumbia Source: L’inter

Si aucune note officielle n’a dissous la Police militaire (PM), c’est tout comme. L’unité créée par le président de la République, Alassane Ouattara, quelques mois après la crise post-électorale et dirigée par le Commandant Koné Zakaria, n’existe quasiment plus.

Et les populations ont pu le constater d’elles-mêmes, puisqu’aucune patrouille des casques blancs estampillés  »PM » n’est visible sur les artères de la capitale économique ivoirienne. En vérité, cette unité a été  »subtilement » remplacée par le Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), la nouvelle unité de l’armée chargée de lutter contre le grand banditisme.

Compte tenu du fait que désormais, le CCDO joue à peu près le même rôle que la Police militaire, les hommes de Koné Zakaria font actuellement le mort pour éviter des conflits de compétence. D’ailleurs, une source au sein de la Police militaire nous a confirmé cette situation, indiquant que leur unité n’existe pratiquement plus. « Avec la présence du CCDO, la Police militaire n’existe presque plus. Le Commandant Koné Zakaria a demandé à ses éléments de regagner les casernes pour laisser la place à la nouvelle unité. Donc la mission de la Police militaire semble avoir pris fin », a indiqué ce collaborateur du Commandant Zakaria, que nous avons joint au téléphone hier mercredi 10 avril 2013.

Faut-il le savoir, la Police militaire a été créée par le président de la République, Alassane Ouattara, le lundi 19 décembre 2011, pour  »traquer dans les rues les éléments incontrôlés, les véhicules et motos estampillés Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ». Si dès les premiers mois de sa création, la PM a joué un rôle capital dans la sécurisation de la ville d’Abidjan et ses alentours, après, elle a fait l’objet de plusieurs critiques de la part des organisations internationales de défense des droits de l’Homme.

Human Rights Watch (HRW) avait même produit un rapport intitulé :  »Bien loin de la réconciliation : répression militaire abusive aux menaces sécuritaires en Côte d’Ivoire », dans lequel il indexait les militaires, notamment ceux de la Police militaire  »d’avoir torturé et exécuté sommairement des personnes considérées comme proches de l’ancien président, Laurent Gbagbo ».

Ce rapport, publié le 19 novembre 2012 et repris dans les journaux ivoiriens, avait provoqué une onde de choc au sein de l’appareil gouvernemental. Puisqu’il venait appuyer celui d’Amnesty international, qui se faisait l’écho, au mois de septembre,  »des cas de torture et de traitement inhumain sur des personnes supposées appartenir au camp Gbagbo ». C’est dans la mouvance de ces dénonciations que le chef de l’Etat a pris de nouvelles décisions, fin octobre 2012, affectant des chefs d’unité dont Koné Zakaria, à un nouveau poste.

Le faisant, Ouattara avait voulu stopper la série d’attaques perpétrées par des hommes en armes contre l’armée ivoirienne. Celui qui dirigeait la Police militaire, devenait du coup Commandant en second du Bataillon d’artillerie sol-air (Basa). D’aucuns avaient interprété cette nouvelle affectation comme  »une sanction » contre le mythique chef de guerre, au temps de la rébellion armée. Koné Zakaria s’en était défendu et disait avoir la main sur son unité. Mais avec le temps, les moyens mis à sa disposition se sont rarefiés, de même que les patrouilles de ses éléments. On en était là quand les Ivoiriens découvrent, au mois de mars, une nouvelle unité dénommée CCDO, et qui bénéficie actuellement de grands moyens dans l’accomplissement de sa mission. Satisfait du travail qu’il a abattu sur le terrain à une période très difficile, Koné Zakaria a invité ses éléments à regagner les casernes. Puisque dans l’armée, tout comme dans l’administration, on peut servir à tous les postes, pourvu qu’on soit compétent.

Y.DOUMBIA

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