La Côte d’Ivoire a enregistré un taux de croissance de 9,8% en 2012

duncan

ABIDJAN (Xinhua) – La Côte d’Ivoire a enregistré en 2012 une croissance de 9,8%, moins de deux ans après la grave crise post-électorale qui a fragilisé le tissu économique du pays, a indiqué jeudi à Abidjan le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, qui table sur des performances « très bonnes » pour 2013.

« Le taux de croissance pour 2012 est de 9,8% contre prévision initiale de 8,1% en mars 2012 révisé à 8,6% en septembre 2012 », a déclaré Daniel Kablan Duncan lors d’échanges avec la presse sur le programme de travail du gouvernement pour l’année 2013.

Une mission conjointe FMI-Banque mondiale en Côte d’Ivoire du 13 au 27 mars avait mis en exergue « quelques divergences » avec le gouvernement, estimant le taux de croissance à 8,6%.

Pour M. Kablan Duncan, ces résultats « remarquables » traduisent l’amorce d’une « ère de prospérité » à l’image de l’époque « glorieuse » de l’histoire de la Côte d’Ivoire dans les 20 premières années de son indépendance acquise en 1960.

En comparaison, a-t-il indiqué, le taux de croissance entre 1960 et 1980, la période du « miracle économique ivoirien », le taux de croissance a oscillé entre 5% et 7% avant de chuter à 0,6% en 1999 puis à -5% en 2011 après la crise post-électorale qui a fait plus de 3 000 morts dans le pays.

Le Premier ministre ivoirien annonce pour 2013 un taux de croissance de 9% qui devrait atteindre en 2014 « les deux chiffres », dans l’ordre de 10%.

Face aux interrogations des journalistes sur l’impact de ces chiffres dans la vie quotidienne des Ivoiriens, le Premier ministre a appelé à la « patience ».

« La croissance est à ses débuts, c’est la première année, attendez la deuxième année et vous verrez », a-t-il répondu convaincu que « dès la fin de 2013, le nombre des Ivoiriens qui sentent les effets de la croissance va augmenter ».

« Après 10 années de crise, on ne peut pas demander en une seule année que tout change », a-t-il ajouté indiquant que « les gains vont se faire sentir de plus en plus » dans l’amélioration des conditions de vie des populations, dans leur accès aux infrastructures socioéconomiques de base.

« Le travail se fait, les choses s’améliorent, laissez le temps au temps », a conclu Daniel Kablan Duncan qui a appelé les Ivoiriens à se mettre au travail pour construire leur pays.

Le programme de travail du gouvernement pour l’année 2013 se décline en trois axes majeurs relatifs à la paix et la sécurité, à la réconciliation nationale et la cohésion sociale et à la relance économique et la reconstruction post-crise.

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Kablan Duncan fait le bilan de ses 120 jours à la primature

(Agence Ecofin) – Nommé mercredi 21 novembre 2012 par le président Alassane Ouattara comme premier ministre, Daniel Kablan Duncan (69 ans) a délivré hier en conférence de presse les principales orientations de l’action gouvernementale, des projets majeurs qui en découlent et des résultats déjà obtenus.
Principaux extraits de l’intervention du premier ministre Duncan :

L’action gouvernementale en matière de paix et la sécurité

Le gouvernement mobilise toutes les ressources nécessaires aussi bien matérielles que diplomatiques pour gagner la bataille de la paix et de la sécurité.
C’est, par exemple, dans le souci d’une plus grande sécurisation des personnes et des biens que le président de la République a mis en place, le 8 août 2012, le Conseil National de Sécurité (CNS). Le CNS a déjà consenti beaucoup d’efforts financiers à l’équipement de nos forces (Armée, Gendarmerie et Police) tant en moyens d’interventions qu’en matière de mobilité et de communication afin de les rendre plus opérationnelles.
La mise en place récente du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO) vient, à point nommé, pour contribuer à lutter plus efficacement contre l’insécurité et le grand banditisme. En outre, pour le Gouvernement, la question de la sécurité doit être traitée en liaison avec le processus du Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration des ex-combattants.

C’est ce qui explique la création d’une structure unique, l’ADDR (Agence pour la Démobilisation, le Désarmement et la Réinsertion) qui traduit l’ambition du Gouvernement de régler au mieux et en urgence cette importante problématique qui concerne plus de 64 500 personnes.

Politique du gouvernement en matière de réconciliation nationale et la cohésion sociale

La réconciliation nationale n’est pas une option, mais bien une obligation de bon sens.
Des actes majeurs ont été déjà posés dans ce sens qu’il convient de prolonger et amplifier.

Ainsi, la mise en place par l’ordonnance 2011-167 du 13 juillet 2011 de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR) vise-t-elle à créer les conditions du pardon et de la réconciliation, mais sans impunité. D’un autre côté, le gouvernement est soucieux de consolider les conditions du dialogue politique.
Le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, on s’en souvient, en a fait une question essentielle et montré la voie en maintes occasions :
d’abord, pendant toutes ses visites d’Etat tant à l’intérieur de la Côte d’Ivoire que hors de nos frontières, il n’a de cesse d’inviter les exilés à rentrer au pays et à prendre leur place dans la reconstruction de la patrie. Ensuite, le 29 septembre 2011, il a reçu en audience une délégation du FPI/CNRD conduite par le Président par intérim du FPI, pour poser les jalons du dialogue politique.

De nombreuses autres initiatives ont suivi telles que la tenue du Conclave de Grand-Bassam, les 27 et 28 avril 2012, la mise en place du Cadre Permanent de Dialogue (CPD) sans compter toutes les rencontres que nous avons eues depuis janvier 2013, avec les partis du CPD et le FPI dans le cadre du dialogue direct souhaité par ce parti.

Action du gouvernement en matière de relance économique et la reconstruction post crise

Le Plan National de Développement couvrant la période 2012-2015 traduit la grande ambition du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, de « faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».

Pour y parvenir, l’objectif visé est de réaliser une croissance économique forte et inclusive dont l’investissement constitue un des piliers. Le niveau de 11 076 milliards FCFA projeté sur la période 2012-2015 est nécessaire pour remettre à niveau nos infrastructures économiques et sociales devenues vétustes et insuffisantes du fait notamment du manque d’entretien pendant la longue et difficile décennie de crise que notre pays vient de traverser.

En outre, la mise en œuvre et l’approfondissement des réformes devrait permettre d’améliorer la transparence et l’efficacité de nos finances publiques, ainsi que des secteurs clés de notre économie. Il s’agit notamment de la réforme de la filière café cacao qui a permis d’améliorer significativement le prix bord champ à hauteur de 60 % du prix international (CAF).

Les réformes sont également en cours au niveau des mines, de l’énergie ainsi que des autres filières agricoles (coton, anacarde, vivriers) afin d’attirer plus d’investissements et de créer des emplois. Comme vous le savez, le secteur privé a toujours été le moteur de la croissance en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le Gouvernement met en priorité l’amélioration de l’environnement des affaires pour favoriser l’Investissement tant intérieur qu’extérieur.
A cet égard, nous pouvons nous féliciter des résultats très prometteurs du Groupe Consultatif qui s’est tenu à Paris les 4 et 5 décembre 2012 : ainsi, pour ne citer que cet exemple, alors que notre objectif de mobilisation pour le financement de nos projets publics était fixé à 2 017 milliards de FCFA, les annonces recueillies auprès de nos partenaires ont totalisé la somme de 4 300 milliards de FCFA.

Evolution du Taux de croissance en Côte d’Ivoire entre 1960-2012

Période Taux Observations
1960-1970 8% Miracle ivoirien
1970-1980 7,4% Poursuite du miracle ivoirien
1980-1993 1,0% Crise des matières premières, de la dette et programmes d’ajustement structurel
1994-1999 5,6% Relance économique après la dévaluation du FCFA et réformes structurelles
2000-2010 0,6% Crise militaro-politique et stagnation économique
2011 -4,7% Crise postélectorale
2012 9,8% La renaissance économiqu

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