Côte d’Ivoire réduction sans effets des prix du gaz et du super ? [Explications]

Baisse du coût des produits pétroliers, ADO soulage les ménages

Le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Energie, Adama Toungara a annoncé une réduction du coût de produits pétroliers, applicable sur toute l’étendue du territoire national, à compter d’hier lundi. Dans un communiqué lu dimanche sur les antennes de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), lors du principal journal (20H), le ministre a expliqué que, conscient de l’impact social sur les populations de l’augmentation du coût de produits pétroliers effectuée en janvier, le Président de la République, Alassane Ouattara a instruit le Gouvernement à l’effet de trouver des solutions en vue de soulager les ménages. Aussi, le prix de la bouteille de gaz B28, auparavant fixé à plus de 18 mille, passe désormais à 13.000 FCFA. Quant au coût des bouteilles de gaz B12 et B6, il reste maintenu respectivement à 5.200 et 2.000 FCFA. En outre, le Gouvernement a décidé de l’uniformisation du prix du gaz domestique sur toute l’étendue du territoire, en subventionnant le coût du transport. Quant au litre de l’essence (Super sans plomb), il passe de 792 à 782 FCFA. Le ministre Adama Toungara a annoncé, désormais, l’ajustement automatique du coût des produits pétroliers en Côte d’Ivoire, en fonction des cours mondiaux.
A.A.
Le Jour Plus

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Le ministre de l’Energie

Réduction sans effets des prix de la B28 et du super
Le plan diabolique que Ouattara cache

Le régime Ouattara vient d’annoncer une mesure de réduction des prix de deux produits pétroliers : le prix de la B28 passe de 18.669 FCFA à 13.000 FCFA, et celui du super de 792 FCFA à 782 FCFA le litre à la pompe.
Analysons. La baisse du prix de la bouteille de 28 kg (la B28) ne répond à aucune mesure sociale. Cette catégorie de bouteille est utilisée, selon le ministre Toungara, en grande partie «surtout à des fins commerciales, dans la restauration et par certains cadres ». (Fraternité Matin du 03 janvier 2013). Et en plus, elle n’est plus subventionnée. Donc sa commercialisation ne pèse pas sur les finances de l’Etat. En baissant le prix de la B28 qui est soumis au prix du marché, Alassane Ouattara ne fait que satisfaire à la volonté de ses amis industriels qui lui rappellent constamment qu’il leur a fait du tort en augmentant de 10% le tarif de l’électricité industrielle. Il lui fallait réparer ce tort. Il vient de le faire. C’est une affaire entre capitalistes.
Si Alassane Ouattara affichait une réelle « détermination à réduire le coût de la vie et à améliorer le quotidien de chaque famille de Côte d’Ivoire », comme le souligne le communiqué, il se serait plutôt préoccupé à réduire les prix des bouteilles les plus utilisées par les ménages : la B12 et la B6. Or les prix de ces deux produits sont restés en l’état. Avec seule consolation pour les ménages de l’intérieur du pays que les prix sont uniformisés. Mais là encore, il faudrait convaincre les revendeurs de ce qu’ils soient plus « sociaux » que le gouvernement.
Concernant le super, il est à s’interroger sur les réelles motivations qui ont prévalu à la baisse du prix à la pompe. En janvier dernier, le chef de l’Etat déclarait que « l’augmentation du prix du gaz et du super n’est pas une mesure surprise ». C’est donc en toute conscience que Alassane Ouattara avait pris ces premières mesures. Que s’est-il passé pour que seulement trois mois après, il procède à une réduction du prix du super ? Le communiqué souligne que «les ajustements des prix des produits pétroliers seront effectués de manière automatique en fonction notamment de l’évolution du marché et du cours du dollar». Or, le ministre Toungara avait rejeté cette option en janvier dernier, en indiquant ne pas s’attendre à voir les prix changer mensuellement, alors qu’ils sont indexés sur le cours du brut, du dollar et du fret, comme cela a été le cas de 2009 à 2010. En plus, le super est subventionné à hauteur de 40 milliards FCFA. Il va sans dire, ceteris paribus, que la baisse du prix à la pompe va entraîner une hausse de la subvention.
Se préparer à un lendemain d’enfer Et c’est là où se trouve le piège dans cette politique démagogique de réduction des prix. Alassane Ouattara se prépare à donner un coup de massue à ce qui reste du pouvoir d’achat des Ivoiriens. Il compte rattraper dans d’autres secteurs ce que l’Etat perd dans ces mesures. Notamment dans celui de l’électricité.
La dernière mission du Fmi a relevé, en effet, « des retards dans l’adoption du code de l’électricité ». C’est la deuxième fois que le Fmi réclame au gouvernement Ouattara le réajustement du prix de l’électricité. La dernière mission conjointe Fmi-Banque mondiale-Bad est venue rappeler à Alassane Ouattara que le code de l’électricité est une priorité assignée à son gouvernement, qu’il a intérêt à se conformer à leurs conclusions, lui le « bon élève ». Surtout en ce moment où le gouvernement cherche désespérément des solutions au délestage électrique. Il est connu que pour le régime Ouattara la fin justifie les moyens. On ne sera donc pas étonné que dans les jours à venir, l’exigence du Fmi soit satisfaite. C’est pourquoi Alassane Ouattara, comme une souris domestique, souffle d’abord sur la peau des Ivoiriens à travers ces mesures de réduction de prix, avant de les mordre en augmentant le prix de l’électricité pour éviter qu’ils sentent la douleur. Mais, pour paraphraser l’artiste Petit Denis, cette douleur risque de ne pas passer.

J-S Lia
Notre Voie

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