Côte d’Ivoire – de la nationalité à la terre, le pouvoir brade le pays

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Céder de façon massive et collective la nationalité. Et brader les terres de la Côte d’Ivoire. Alassane Dramane Ouattara a une bien curieuse façon d’incarner «l’unité nationale», d’être «le garant de l’intégrité du territoire». Et d’aimer son pays. Car ce qui se passe dans le grand ouest et particulièrement dans le pays wè est inimaginable. Cette partie du pays est littéralement envahie illégalement par des Burkinabé, des Maliens et autres communautés venus de la sous-région. Selon les rapports des organisations de défense des Droits de l’Homme, ces non-Ivoiriens, depuis 2003, tuent, volent, accaparent et exproprient les populations ivoiriennes de leur patrimoine forestier. Mais leurs violences connaissent une recrudescence depuis qu’Alassane Dramane Ouattara est au pouvoir. Des bandes armées multiplient des expéditions contre les populations, dont l’essentiel est contraint à l’exil au Libéria et au Ghana. Et le pouvoir laisse faire et encadre même les opérations d’expropriations massives des Ivoiriens au profit des Burkinabé et autres. Le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, vient de reconnaître que ce qui se passe à l’ouest concerne les problèmes de terres. Et pourtant, les individus armés qui sévissent dans ces zones sont des ex-combattants. C’est-à-dire des personnes qui ont aidé le régime actuel à accéder au pouvoir d’Etat en combattant Laurent Gbagbo. Pour la plupart, les ex-combattants n’ont pas été casés et le pouvoir encadre l’expropriation des Ivoiriens à leur profit en guise de récompense. C’est un véritable SOS qu’il faut lancer pour cette partie de la Côte d’Ivoire, en particulier, et le grand ouest, en général. Idem pour la question de la nationalité. Ici encore, le pouvoir a procédé à la naturalisation massive et collective. La nationalité du pays a été offerte sans enquête, parce que le pouvoir du Rassemblement des Républicains (Rdr) estime que certains originaires de pays de la sous-région sont des apatrides. En offrant ainsi la nationalité et la terre aux étrangers, c’est la Côte d’Ivoire qu’Alassane Ouattara brade. Et l’amour du parti de Ouattara pour les étrangers intrigue véritablement. Le Rdr a réussi à complexer les Ivoiriens sur le problème et la situation des étrangers. Il suffit d’aborder la question pour que les journaux pro-Rdr crient à la xénophobie et que l’on te traite de xénophobe. Il faudra bien que ce parti explique un jour aux Ivoiriens cette drôle de façon d’aimer et d’être jaloux de son pays.

Armand Bohui
Notre Voie

Que valent les promesses de Ouattara ?

«Ils appellent (…) pour dire : « On a volé vos terres. Si vous devez de l’argent, on va venir faire la guerre et on va vous redonner vos terres ». Ils mentent. C’est de la manipulation, c’est de l’instrumentalisation de vos problèmes. Vous voulez vos terres pour vivre en paix. Et c’est à ça que le gouvernement va s’atteler. » Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, reconnaît clairement, à travers ses déclarations, qu’il y a un problème de terre à l’ouest du pays. Le peuple wê, ainsi qu’on l’a maintes fois répété à travers nos écrits, est victime de l’expropriation de ses plantations et ses terres par les communautés burkinabé qui sont arrivées en masse dans la localité ces derniers temps. Comme le ministre de l’Intérieur le dit, si certaines personnes éprouvent le besoin de s’organiser pour récupérer leurs terres, c’est bien parce que, quelque part, elles leur ont été expropriées injustement! Cette reconnaissance de l’expropriation des terres des populations de l’ouest par le pouvoir, il faut le souligner, est une première. Jusque-là, la position du gouvernement a consisté à dire que ce qui se passe à l’ouest est le fait des pro-Gbagbo qui se livrent à des activités subversives en vue d’opérer un changement politique. En clair, il y a des troubles répétés à l’ouest, pour la simple raison que des partisans du président Laurent Gbagbo cherchent à renverser le pouvoir. Aujourd’hui, on peut donc dire que les choses sont claires : l’ouest ivoirien est confronté à un problème foncier. Dans son intervention, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur a promis d’apporter une réponse afin de permettre aux populations de l’ouest de vivre en paix. Hamed Bakayoko promet en quelque sorte de prendre les dispositions qui s’imposent pour que les Wê injustement expropriés retrouvent leurs terres. En l’écoutant, on croirait que c’est maintenant que ce problème est né. C’est loin d’être le cas. L’insécurité à l’ouest dure depuis plusieurs mois. Elle s’est aggravée avec la crise postélectorale qui a été marquée par des affrontements très meurtriers de ce côté-ci. Selon les rapports des organisations de défense des Droits de l’Homme, c’est dans cette zone qu’il y a eu même le plus de morts. Aujourd’hui les choses ont pris l’allure d’un vrai chaos. Mais, jusque-là, le pouvoir, à l’opposé du discours, n’a eu aucune réaction concerte. Au point où les populations sont désemparées, livrées à elles-mêmes. Venir à Duékoué aujourd’hui, après la survenue des centaines de morts et promettre de faire en sorte que les Wê retrouvent leurs terres, c’est vraiment se comporter en médecin après la mort. Cette promesse ne peut donc susciter la confiance des populations, abusées, traumatisées. Car, il faut bien le souligner, les Wê ont été frustrés par l’attaque du camp des réfugiés Nahibly pour laquelle elles attendent que la lumière soit faite. Alors que le ministre d’Etat avait promis de sanctionner les auteurs, jusque-là, aucune arrestation n’a été signalée. Plusieurs organisations l’ont relevé, sous le régime Ouattara, l’impunité règne.

César Ebrokié
Notre Voie

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