Les gendarmes ne sont pas contents. Ils grognent contre l’ouverture du concours d’entrée à la gendarmerie aux femmes. Les raisons? L’annonce de l’arrivée des femmes à la gendarmerie le lundi 25 mars dernier par le général de brigade Nicolas Kouakou, chef du cabinet militaire de la Primature, a provoqué le courroux des hommes du général de division Gervais Kouassi, commandant supérieur de la gendarmerie. « Le prétexte qu’ils avancent pour intégrer les femmes ne tient pas la route. Selon eux, au Sénégal, les femmes sont à la gendarmerie. Ce n’est pas le même contexte, ni le même environnement. Notre formation est très rude. Dès que les femmes seront introduites parmi nous, la formation ne sera plus de qualité », présume le Mdl Richard K. en service à la caserne de gendarmerie d’Agban. Son collègue y ajoute quelques récriminations. «Il y a combien de femmes à la police ? Dites-nous qu’est-ce que les femmes ont apporté comme changement positif à la police ? Au contraire, elles sont venues gonfler les rangs des policiers, et la formation est au rabais. Elles ne font pas la formation physique et les combats, sous prétexte qu’elles sont des femmes. Il y a problème», fulmine le frère d’arme de Richard. Tout cela se déroule au mess des sous-officiers le 26 mars dernier. Selon nos interlocuteurs, c’est l’ensemble des gendarmes qui n’est pas content de cette décision. «Si vous voulez, allons à l’escadron commando de Koumassi et de Yopougon pour prendre la température », suggère-t-il. Nous prenons la direction de la caserne en face de la Brigade antiémeute (Bae), et du terrain de football. Notre interlocuteur nous attend en bordure de route pour nous donner des informations. Selon lui, depuis un certain moment, on veut rattacher la gendarmerie au ministère de l’Intérieur comme en France. «Voilà pourquoi ils suscitent tous ces problèmes, sinon ce n’est pas un problème de genre. Tout compte fait, elles ne pourront pas faire la formation commando », affirme un adjudant chef. L’expérience de la police lui donne raison. « Nous avons la même formation théorique que les femmes. Mais au plan physique, elles sont épargnées par beaucoup d’activités. Quand elles sortent de l’école, elles sont affectées aux renseignements», a-t-il conclu. On le voit, la colère provoquée par la future entrée des femmes à la gendarmerie est loin de connaître son épilogue.
Bahi K.
Nord-Sud
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