Marie-Josée Djéhoury est communicatrice et promotrice de spectacles. Après l’expérience des Afro-Musiques, elle vient de mettre sur pied un nouveau concept: Les Afro-Cultures. Marie-Josée Djéhoury s’est confiée à L’Intelligent d’Abidjan pour donner les motivations de cette nouvelle trouvaille, qui sera marquée, en juillet prochain par « La Nuit des Afro-Cultures ».
Les Afro-cultures, un nouveau concept que vous venez de mettre sur pied. C’est quoi exactement cette nouvelle trouvaille?
Le concept des Afro-cultures est né après l’échec des Afro-Musiques, et l’annulation du Masa (Ndlr, Marché des Arts et du Spectacle africain). Ma rencontre avec CEGACI Productions de Marc Lenoir, a été déterminante. Ayant tous les deux participé au Festival mondial des Afro-Musiques, nous avons mené la réflexion sur une suite à proposer à ces rendez-vous manqués. C’est ainsi qu’est née la Nuit des Afro-Cultures qui a pour but de promouvoir les valeurs culturelles africaines. Les premiers chantiers sont : la mode, la musique, la danse, le cinéma, etc. Nous avons voulu asseoir une plateformes d’expressions culturelles africaine pour faire la promotion de la culture dans sa globalité. Quand je parle d’Afro, c’est une vision dans la totalité de l’Art africain.
Les Afro-Cultures seront marqués bientôt par un rendez-vous : «La Nuit des Afro-Cultures ». Comment l’évènement se prépare ?
Le rendez-vous que nous donnerons bientôt aux amoureux de la culture africaine, c’est le lancement en juillet prochain de «La Nuit des Afro- Cultures ». Et nous le ferons de façon éclatée. A Londres, en France et à Abidjan, au Palais de la Culture. Je suis là (Ndlr, en Côte d’Ivoire) pour la promotion du lancement de ce festival. Les Afro-cultures, c’est un festival qui connaît déjà beaucoup d’engouement. J’ai été reçue hier, (Ndlr, lundi 11 mars 2013) par le ministre de la Culture et de la Francophonie qui a même promis de nous aider à la réussite de ce festival.
A quoi doit-on s’attendre à la nuit des Afro-Cultures qui marquera ce nouveau départ de Marie-Josée ?
La nuit des Afro-Culture, c’est une espèce de package composée de spectacles vivants, d’un colloque et d’un dîner-gala. Il y aura une trentaine d’artistes africains à Abidjan. Souffrez que je n’en dise pas plus au risque de me retrouver confrontée aux impodérances de certains artistes. Au mois de mai prochain, nous allons donner toutes les précisions sur ce festival. Toutefois, il faut savoir que pour ce premier rendez-vous, nous entendons réussir le pari du rassemblement. Nous souhaitons que tous les artistes se donnent la main afin de saisir cette perche qui leur est tendue pour parler de leurs œuvres. Les artistes doivent se rassembler pour créer des espaces leur permettant de mieux s’exprimer et faire la promotion de leur art.
Les Afro-Cultures, quel bénéfice pour la culture ivoirienne?
Les Afro-Cultures mettront en valeur la Côte d’Ivoire. Notre pays sera à l’honneur et pourra saisir ce rendez-vous annuel pour remettre en valeur son art. Cette rencontre va se dérouler sur trois continents à la fois: l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. C’est donc un festival international. Très bientôt, depuis les Etats-Unis ou l’Europe, des artistes lanceront des messages de participation. C’est un festival dont la renommée ira au-delà de l’Afrique. Ce rendez-vous sera tournant avec une particularité, la Côte d’Ivoire aura son étape chaque année.
Votre regard sur cette culture ivoirienne que vous entendez promouvoir ?
Il y a de l’innovation. Cependant beaucoup reste à faire et à développer dans la culture ivoirienne. Hier (Ndlr, lundi 11 mars 2013), le ministre de la Culture et de la Francophonie, nous a assuré que le Masa renaîtrait de ses cendres. Et c’est une très bonne nouvelle. Parce que nous voyons ce qui se passe au Burkina. Ce pays connait un essor économique grâce au Fespaco. Notre souhait, c’est de faire de la culture ivoirienne un flambeau de renaissance de son art et de son développement.
Vous parlez à l’instant du Fespaco. La 23ème édition s’est achevée récemment. Votre commentaire sur ce rendez-vous culturel et cinématographique? Et comment expliquez-vous le retour sans gloire des cinéastes ivoiriens ?
Le Fespaco a fait son petit bonhomme de chemin. La première fois que j’y ai pris part, j’étais étudiante à l’Ecole française d’Attachés de presse. Aujourd’hui, c’est un Festival qui connait un engouement important. Je suis heureuse de constater que les Ivoiriens participent de plus en plus à ce Festival. S’agissant du retour sans gloire de nos cinéastes, je pense que ce n’est pas parce qu’on ne revient pas avec des trophées qu’on n’a pas de valeur. Il est important pour les cinéastes ivoiriens de participer à ces différents festivals pour faire parler d’eux, pour se faire connaître. Et c’est cette promotion de notre culture notamment le cinéma que nous voulons soutenir à travers les Afro-Cultures. Un rendez-vous qui ouvrira plusieurs pistes de développement de l’Art ivoirien. Toute chose qu’on ne peut demander à un autre pays de faire à notre place.
Un mot sur Le Magnific, désigné il y a quelques semaines, meilleur humoriste de l’Afrique de l’Ouest.
Depuis quelques temps, partout où Le Magnific passe, c’est un engouement, c’est une réussite. C’est un humoriste qui a le sens des affaires. Il sait comment gérer sa carrière. Je suis convaincue qu’il nous réserve d’autres surprises. Je l’encourage à aller plus loin dans ce qu’il fait. Et je crois qu’il sera au rendez-vous des Afro-Cultures. Très bientôt, nous allons le contacter pour parler de sa participation au festival.
DJ Arafat a été également désigné, lors des Koras Musics Awards 2012, meilleur artiste africain…
Je suis fière du succès de DJ Arafat. C’est un jeune qui a de l’avenir. Il mérite nos encouragements.
A propos, quelle appréciation pouvez-vous faire de l’édition 2012 des Koras Musics Awards organisée en Côte d’Ivoire ?
Les organisateurs des Koras Musics Awards 2012, je pense, n’ont pas pu atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Et ce, parce que les Ivoiriens ne se sont peut-être pas sentis concernés.
Hier c’était les Afro-Musiques, ce rendez-vous n’a pas donné les résultats escomptés. Aujourd’hui, ce sont les Afro-Cultures. Quelles sont les garanties pour le succès de cette nouvelle expérience ?
Le projet des Afro-Musiques était une organisation gouvernementale, une initiative d’essence politique tandis que les Afro-Cultures sont par opposition, d’essence privée. Toutefois, l’expérience des Afro-Musiques nous sert d’inspiration. Nous sommes plus avertis. Vous savez, nous fonctionnons un peu comme des sportifs avec des objectifs à atteindre. C’est en cela que nous souhaitons que la population ivoirienne nous accompagne. Un sportif en compétition, il va certes pour gagner, mais il est réaliste. On peut gagner des médailles comme revenir sans trophée. Nous entendons atteindre nos objectifs et nous mettrons tous les moyens pour la réussite des Afro-Cultures. Nous n’allons pas abattus parce que les Afro- Musiques n’ont pas marché ou que le Masa a connu un frein. Nous nous lançons dans les Afro-Cultures avec la foi que nous allons réussir.
Des observateurs estiment que ce genre de concept est conduit généralement par des personnes qui ont pour seule ambition de se faire de l’argent. D’où leur mort prématurée. Que répondez-vous ?
Il y a des personnes qui ont engrangé beaucoup d’argent pour organiser des évènements, mais qui n’ont pas réussi à le faire. Le tout c’est de mettre du sérieux dans ce que l’on fait. Et s’il n’y pas de volonté et de sérieux, on ne peut pas aller de l’avant.
Nous allons nous quitter…
Je veux saisir l’occasion pour traduire toute ma satisfaction et ma reconnaissance face à l’engouement suscité autour des Afro-Cultures. Il n y a qu’à voir sur les réseaux sociaux et la presse nationale qui en fait un large écho. Les artistes, les sponsors, les Ivoiriens en général manifestent leur soutien au projet et entendent participer à ce rendez-vous. C’est un projet que nous voulons rassembleur. Un rendez-vous qui va réunir toutes les sommités du monde de la culture. Et dans cette action, nous avons l’appui des autorités ivoiriennes, à travers le ministre de la Culture et de la Francophonie qui nous a assuré de son concours pour la réussite de ce pari.
Réalisée par Raymond Dibi, coll : BT
L’Intelligent d’Abidjan
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