Oumé Affrontement populations et Frci 7 blessés graves, 2 gamins tailladés

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Oumé Affrontement entre populations et FRCI 7 blessés graves, 2 gamins tailladés à la machette

Le sang a encore coulé récemment à Zangué, localité située à 2 kms de la ville de Oumé. Le conflit foncier opposant les allochtones Baoulé aux autochtones Gouro a fini par dégénérer. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) basées dans la zone sont rentrées en scène pour rétablir l’ordre. Le Bilan s’est alourdi. 5 planteurs blessés grièvement et 2 gamins tailladés à la machette.
«Loukoukro, Botindin, Allangbakro, Broukro, N’guessankro, Djedjinkro, Allanikro, Yaokro … » Ce sont au total presque les 19 campements autour de Zangué, localité située à 2 kms de la sous-préfecture de Oumé, qui étaient tous représentés au plus haut niveau par leurs responsables de communauté, des présidents de jeunesses et d’associations vivants dans la région du « Gboh ». Ceux-ci ont été reçus en audience le lundi 25 mars 2013 dernier à Yamoussoukro par le chef central des N’zipli (communauté baoulé venant de Didiévi). Au centre des débats, les conflits répétés avec les autochtones Gouro, ainsi que la descente musclée des FRCI dans quelques campements. Au sortir de ce conseil qui aura duré un peu plus de trois heures d’Horloge, un point de presse a été animé par le porte-parole des Akans (Agni, Baoulé, Abron…) producteurs de café et de Cacao et victimes de la dernière descente des hommes en treillis. Face aux hommes des médias l’orateur du jour, Konan Yao Luc, a évoqué les multiples causes de la crise qui les oppose aux natifs de la région : « Nos parents sont venus de Bouaké et de bien d’autres villes depuis les années 1930 et 1940. Ils se sont installés ici à Oumé, ont payé des champs avec des Gouro. Et ils vivaient en parfaite Harmonie avec les propriétaires terriens. Lors des dernières élections présidentielles de décembre 2010, notre parti politique le PDCI-RDA nous a demandé de voter pour le RHDP. Depuis ce jour nous n’avons pas la paix. La base du problème est que nous avons voté pour Alassane Ouattara qui était notre candidat. Ce qui a déclenché les hostilités est que nos tuteurs Gouro rentrent dans nos champs et nous empêchent de travailler ; ils mettent des gens que nous ne connaissons pas dans nos champs. Ils vendent nos jachères. » Et de poursuivre en ces termes : « quand nous nous plaignons ils envoient la police qui est poussée par le procureur qui est au-dessus de l’armée. Ils (les FRCI) nous arrêtent de manière arbitraire. Ils nous frappent, nous emprisonnent sans nous dire les raisons de ces arrestations », s’est-il exprimé, criant son ras-le bol. Après quoi, il a situé le contexte de la goutte d’eau qui a fini par faire déborder le vase et conduit à un bain de sang : « Il s’agit d’un planteur Baoulé du nom de Kouassi Edouard qui a cultivé un hectare de maïs. Un Gouro est allé ‘’tuer’’ les plants de maïs à l’aide des herbicides sans nous contacter, afin de planter du Tech (nom de bois). Le planteur Baoulé à son tour a enlevé de terre ces plants de teck. Le Gouro est allé voir le procureur et le préfet qui nous ont envoyé des convocations. Sans nous dire les raisons, au total 15 personnes ont été arrêtées et emprisonnées. Le commissaire nous a laissé entendre que le procureur a dit que tous ceux qui seront arrêtés devraient être emprisonnés. Il y a eu 7 blessés graves dont un enfant. Et ces blessés sont conduits manu militari en prison. Les populations qui ont voulu se défendre ont affronté les FRCI. Et il y a eu 7 blessés graves. Jusqu’à présent il y en a qui ne se retrouvent plus. Ils n’arrivent plus à bien ‘’pisser’’. Parce qu’ils ont reçu des coups de rangers dans le ventre. Donc dans ces conditions on a voulu riposter au lieu de rester là et mourir à petit feu. Nous avons voulu nous défendre puisque les autorités administratives et policières n’ont pas pu faire quelque chose. Après le préfet nous a convoqués. On pensait que c’est pour régler le problème. A notre grande surprise, il nous dit : ‘’vous n’avez pas dit que vous êtes forts ? Regardez les policiers qui sont là. Je suis le représentant du chef de l’Etat ici. Celui qui parle tout de suite retourne en prison.’’ Voici pourquoi nous demandons au président Alassane Ouattara de nous aider, » a-t-il plaidé, en fondant en larmes.

ERNEST KOUASSI
correspondant régional
Le Jour Plus

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