David Cameron s’en prend aux droits des immigrés
LONDRES (Reuters) – Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé lundi un durcissement des lois sur l’immigration au Royaume-Uni, un sujet qui s’annonce comme l’un des thèmes majeurs de la campagne pour les élections législatives prévues en 2015.
« Le solde migratoire doit être drastiquement réduit de plusieurs centaines de milliers de personnes par an à quelques dizaines de milliers », a dit le chef du gouvernement conservateur devant des étudiants à Ipswich, dans le sud-est de l’Angleterre.
Il a ajouté que les immigrés clandestins devraient « prendre la porte ».
« Même si j’ai toujours cru aux avantages de l’immigration, j’ai également toujours pensé qu’elle devait être convenablement contrôlée », a-t-il souligné.
Pour réduire l’immigration, le gouvernement prévoit de limiter l’accès des immigrés au National Health Service (NHS), le système de santé publique, et aux logements sociaux.
Les amendes auxquelles sont exposés les employeurs d’immigrés clandestins seront doublées et les propriétaires de logements pourraient également être visés.
Les mesures, qui doivent prendre effet d’ici le début 2014, ont notamment pour but de décourager la venue d’immigrés roumains et bulgares qui verront expirer l’an prochain les restrictions européennes sur leurs possibilités de séjourner et travailler dans les pays de l’Union européenne.
Le Parti conservateur, dont est issu David Cameron, les libéraux-démocrates, qui forment avec lui la coalition gouvernementale, et l’opposition travailliste ont tous durci leur discours face à l’immigration, alors que la classe politique britannique a longtemps été discrète sur ce sujet qui était laissé aux extrémistes de droite.
« DES INQUIÉTUDES LÉGITIMES »
Les sondages ont en effet montré que le sujet préoccupait fortement les électeurs et la popularité du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) a fortement progressé après que cette formation eurosceptique, à la droite des conservateurs, a fait campagne sur ce sujet.
Les nouvelles mesures anti-immigration – un « message clair », a dit David Cameron – s’appliqueront notamment à tous les ressortissants de l’Espace économique européen – les Vingt-Sept plus la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.
Les nouveaux immigrés devront attendre cinq ans pour pouvoir bénéficier d’un logement social et leur accès au système de santé britannique leur coûtera plus cher, ce qui signifie que leur pays d’origine devra mettre la main au portefeuille pour prendre en charge une partie des dépenses.
Le versement d’allocations aux immigrés sans travail sera stoppé au bout de six mois si les bénéficiaires ne peuvent prouver qu’ils sont en mesure de trouver un emploi.
David Cameron a jugé justifiées les craintes d’une partie de la population britannique face à une immigration incontrôlée.
« Ces inquiétudes ne sont pas seulement légitimes – elles sont motivées et c’est le devoir des hommes politiques d’y répondre », a-t-il lancé.
A Bruxelles, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré que l’exécutif de l’UE allait s’assurer de la légalité des nouvelles dispositions prises par le gouvernement de Londres.
David Cameron, pour sa part, a fait savoir qu’il s’opposerait « très fermement » à toute contestation de la part des instances européennes.
Avec Ethan Bilby à Bruxelles, Julien Dury et Guy Kerivel pour le service français
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