ABIDJAN (Xinhua) – La jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) entreprend une tournée de mobilisation et d’information de ses militants sur le mot d’ordre du parti les invitant à ne pas prendre part aux élections régionales et municipales prévues le 21 avril en Côte d’Ivoire.
Conduite par son secrétaire général intérimaire, Justin Koua, la jeunesse du FPI a constitué dimanche 33 délégations qui vont sillonner les départements et communes du pays pour appeler au « respect du mot d’ordre du parti ».
Jeudi, la direction du FPI a appelé ses militants à ne pas prendre part de « quelque manière que ce soit » aux opérations de vote du 21 avril qu’il a décidé de ne pas reconnaître.
Le FPI estime avoir été exclu du processus électoral par le gouvernement qui n’a pas satisfait à ses préalables relatifs notamment à l’adoption d’une loi d’amnistie, à la libération de tous ses responsables en détention dont Laurent Gbagbo, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le FPI réclamait également le retour de tous ses militants exilés et la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI).
« Le FPI n’est pas concerné par ces élections, nous invitons nos bases à se mettre à l’écart des organisations et de la tenue desdites élections », précise Justin Koua dans un communiqué transmis lundi à Xinhua.
« La JFPI (Jeunesse du FPI) met en garde tous ses militants qui vont se mêler à ces élections, tout contrevenant au mot d’ordre du parti répondra de ses actes », prévient le communiqué.
Il ajoute que « tant que tous les prisonniers politiques resteront dans les prisons, tant que les exilés ne retourneront pas de façon apaisée et sécurisée en Côte d’Ivoire, tant que la sécurité ne sera pas garantie pour chacun des Ivoiriens, le FPI n’est ni de près ni de loin concerné par ces élections ».
« Qu’aucun militant ne s’avise à se mettre dans un staff de campagne ou à s’inscrire sur une liste quelle qu’elle soit au risque de s’exposer aux sanctions disciplinaires prévues pas les textes du parti », menace encore Justin Koua.
Le FPI n’a pas participé aux élections législatives organisée après la crise post-électorale de 2010 et 2011.
Au moins 3 000 morts ont été enregistrés suite à la présidentielle marquée par de violents affrontements ponctués par une guerre de deux semaines à Abidjan consécutive à la décision du président sortant Laurent Gbagbo de ne pas reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara.
Après l’arrestation de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011 et la prise du pouvoir par Alassane Ouattara, la justice ivoirienne a arrêté plusieurs dizaines de responsables politiques et militaires de l’ancien régime, lancé des mandats d’arrêts internationaux contre d’autres hauts responsables en exil comme des dizaines de milliers de partisans de M. Gbagbo.
Le parti de Laurent Gbagbo ne cesse de dénoncer une « justice des vainqueurs » et appelle à la libération de toutes les personnes détenues suite à la crise post-électorale pour une réconciliation « vraie » dans le pays.
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