4 questions à Fabrice Lhomme pour comprendre la… door lemondefr
Sarkozy: l’UMP crie au complot, la gauche défend l’indépendance de la justice
Le Point.fr – La mise en examen, jeudi soir, de Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse » dans le dossier Bettencourt a suscité la colère de l’UMP, qui a dénoncé « un acharnement judiciaire », tandis que la gauche est restée plutôt discrète tout en défendant le travail de la justice. L’Élysée, pour sa part, a opposé un non catégorique aux demandes de réactions.
Premier à donner le ton à l’UMP , le député Lionnel Luca, par un tweet accusateur : « La seule chance de FH (François Hollande) en 2017, c’est d’éliminer par tous les moyens la possibilité d’une candidature du seul adversaire qui peut le battre. » En moins de 140 caractères, Lionnel Luca a mis en cause le vainqueur de Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier, ouvrant la porte à la théorie du complot. Un credo repris, avec moins de virulence toutefois, par Geoffroy Didier, coprésident du collectif UMP La droite forte, qui s’est dit sur BFM TV « choqué » par « l’acharnement judiciaire contre Nicolas Sarkozy ». Pour lui, il y a « un traitement à part à l’endroit de Nicolas Sarkozy, un homme parfaitement intègre ». « Sans doute pour avoir dit un certain nombre de vérités, sans doute pour avoir condamné les dérives du milieu judiciaire, aujourd’hui, certains ont décidé de régler des comptes personnels avec Nicolas Sarkozy », a-t-il accusé.
Sur la même ligne, l’ex-ministre et président de l’association des Amis de Nicolas Sarkozy Brice Hortefeux a estimé vendredi que la mise en examen de l’ancien chef de l’État tombait étrangement « bien à propos ». Dans un message sur le site de l’association, Hortefeux souligne : « Depuis maintenant plusieurs semaines (…), au travers de plus d’une dizaine d’enquêtes d’opinion allant toutes dans le même sens ou encore la multiplication impressionnante des adhésions que nous enregistrons, une confiance croissante envers Nicolas Sarkozy apparaît clairement et fortement. Or, aujourd’hui, alors qu’après les perquisitions multiples et des auditions particulièrement longues tout paraissait clarifié, voici qu’une mise en examen bien à propos voudrait remettre en cause cette confiance grandissante. Comment ne pas y voir l’acharnement de quelques-uns, de tous les instants, qui, d’ailleurs, ne peut me surprendre tant il est apparu constant et permanent tout au long de ces dernières années ? Comment ne pas s’étonner d’un traitement aussi exceptionnel et exclusivement à charge ? »
Le juge « a déshonoré la justice »
Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice et membre de l’association Les Amis de Nicolas Sarkozy, a dénoncé des « méthodes au relent politique évident » en ajoutant toutefois « espérer que la justice de notre pays ne permettra pas longtemps encore l’instrumentalisation de cette affaire ». Il a fait remarquer que la mise en examen de Nicolas Sarkozy était intervenue « 48 heures après la mise en cause d’un ministre socialiste », Jérôme Cahuzac, contraint de démissionner de son poste de ministre du Budget. « Sans doute pour faire compensation », a glissé Christian Estrosi.
L’ancien Premier ministre UMP François Fillon a, lui, estimé que la mise en examen de Nicolas Sarkozy était « aussi injuste qu’extravagante ». « Je suis stupéfait par cette décision de mise en examen qui m’apparaît aussi injuste qu’extravagante », a écrit François Fillon dans un message à l’Agence France-Presse.
Henri Guaino, proche de Nicolas Sarkozy, a déclaré que le juge Jean-Michel Gentil avait « déshonoré la justice » en mettant en examen l’ex-chef de l’État pour abus de faiblesse. « Je conteste la façon dont il fait son travail », a lancé le député UMP et ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Élysée sur Europe 1. « Je la trouve indigne, je trouve qu’il a déshonoré un homme, les institutions, la justice. Est-ce qu’on pouvait imaginer une qualification plus grotesque, plus insupportable ? » s’est emporté l’élu des Yvelines. « Aucun homme sensé dans ce pays ne peut imaginer un instant que Nicolas Sarkozy s’est livré sur cette vieille dame richissime à un abus de faiblesse. Ce serait risible si cela ne salissait pas l’honneur d’un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même », a tonné l’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy.
La mise en examen de Sarkozy comme un coup de massue pour l’UMP
Le Point.fr – Le principal parti d’opposition, déjà meurtri par la guerre fratricide de cet hiver, risque de voir son champion pour la présidentielle de 2017 disqualifié.
La mise en examen surprise, jeudi à Bordeaux, de Nicolas Sarkozy, est un coup de massue pour l’UMP, qui, déjà fragilisée par la crise de cet hiver, apparaît désemparée face au risque de disqualification de son champion dans la perspective de la présidentielle de 2017. Après plusieurs heures de confrontation avec des membres du personnel de Liliane Bettencourt, au palais de justice de Bordeaux, dans le cabinet du juge Jean-Michel Gentil, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a été mis en examen jeudi à Bordeaux pour abus de faiblesse à l’encontre de l’héritière de L’Oréal Liliane Bettencourt. Une première en ce qui le concerne, au terme de cinq ans de procédure ayant troublé sa présidence et alors qu’il n’excluait plus un éventuel retour en politique.
« Je ne crois pas au hasard de calendrier », a affirmé l’ancien ministre Laurent Wauquiez. Selon lui, cette mise en examen a été « annoncée dans des conditions juridiques plus que contestables sans que rien ait pu la laisser présager ». La réaction du vice-président de l’UMP est partagée par nombre de personnalités de droite, visiblement prises de court alors que le nouveau rendez-vous de Nicolas Sarkozy avec le juge Jean-Michel Gentil était resté secret. « Je suis surpris ! » s’est exclamé son ancien collègue au gouvernement Benoist Apparu. Un autre ancien ministre, Thierry Mariani, député UMP des Français de l’étranger, s’est demandé « s’il n’y a pas un certain acharnement de certains juges sur certaines personnalités ».
« Acharnement » : un mot que l’on retrouve dans la bouche de Geoffroy Didier, coprésident du collectif de l’UMP La Droite forte, qui s’est dit « choqué » ou dans celle de Valérie Debord, déléguée générale adjointe de l’UMP. Presque tous font le lien avec la situation de Jérôme Cahuzac, qui a démissionné après l’ouverture contre lui d’une instruction judiciaire, en demandant à la gauche de respecter la « présomption d’innocence » de Nicolas Sarkozy, comme elle-même le fait avec l’ancien ministre socialiste du Budget.
Problème de calendrier
Pour la droite, c’est une nouvelle donne, même si une mise en examen ne signifie pas nécessairement renvoi en correctionnelle et encore moins condamnation. L’UMP se relève cahin-caha de la crise qui a failli la briser en deux cet hiver, sans faire émerger, pour le moment du moins, une personnalité incontestable en vue de la prochaine présidentielle. La lutte acharnée que se sont livrée cet hiver Jean-François Copé, président de l’UMP, et l’ancien Premier ministre François Fillon a fortement dégradé leur image. Dans ce contexte, les sympathisants de droite ont continué de plébisciter Nicolas Sarkozy, qui demeure, de sondage en sondage et dix mois après sa défaite, leur champion incontesté. Mais l’avenir incertain de l’ancien chef de l’État est désormais le leur.
D’autant que le calendrier judiciaire est loin de coller au calendrier politique. Les délais nécessaires aux appels et aux pourvois en cassation après la clôture d’un dossier par un juge ne permettent pas d’envisager un procès en première instance avant fin 2014. Ce procès, comme c’est souvent le cas dans les affaires politico-financières, sera vraisemblablement suivi d’un autre en appel, puis encore de nouveaux pourvois en cassation. Le tout mènera l’affaire pas très loin de la prochaine présidentielle… De quoi donner des sueurs froides aux partisans de Nicolas Sarkozy.
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