ABIDJAN (Xinhua) – En Côte d’Ivoire, les mois précédents ont été marqués par une ébullition du front social en raison des grèves déclenchées par des syndicats de travailleurs de plusieurs secteurs.
Des agents de santé aux enseignants en passant par les ingénieurs et les fonctionnaires, tous avaient débrayé pour des revendications essentiellement salariales.
Force est de remarquer que ces structures syndicales n’ont pas fermé la porte au dialogue, ce qui a permis de mener plusieurs discussions avec les autorités étatiques.
Après une interruption et des reports pour raison de calendrier, le gouvernement ivoirien a repris depuis plusieurs jours le dialogue avec des structures syndicales, notamment avec celles du secteur de la santé.
COMPROMIS RASSURANT
A l’issue d’une rencontre lundi dernier avec le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, l’ardeur du responsable du collectif des syndicats du secteur de la santé Ernest Atté Boka semblait tempérée, ce qui augurait d’un compromis rassurant avec le gouvernement.
« La rencontre avec le Premier ministre a été fructueuse. Nous sortons de la Primature avec des résultats concrets. Il y a une prise en compte des points de revendications que nous avions », avait énoncé de manière laconique le docteur Boka, annonçant pour les prochains jours une assemblée générale des médecins, infirmiers et sages-femmes.
Pour plusieurs observateurs, ce dialogue direct avec les syndicats était nécessaire en vue d’une embellie sociale.
« Lorsqu’il y a grève, les activités sociales sont paralysées et la population subit le contrecoup. Le dialogue est donc louable et je souhaite qu’il se poursuive avec les autres travailleurs mécontents », a noté la présidente de l’ONG » Espérance » Eugénie Trazié.
UNE DÉCRISPATION DURABLE ?
A l’instar de Mme Trazié, plusieurs Ivoiriens souhaitent une extension du dialogue à d’autres formations syndicats qui fulminent de colère, afin d’aboutir à une décrispation durable.
« Il y a les enseignants dont les préoccupations concernent des indemnités, il y a aussi les fonctionnaires qui réclament une revalorisation salariale, sans oublier les agents municipaux des zones Centre-nord-ouest (CNO) qui accumulent de nombreux mois d’arriérés de salaires et dont la grève paralyse aujourd’hui les mairies », a énuméré Emile Assalé, président d’une association de parents d’élèves de Yopougon (ouest d’Abidjan).
Toutefois, pour celui-ci, l’espoir est d’autant plus plausible que le gouvernement ivoirien a, à plusieurs occasions, exprimé son engagement à mener un dialogue social avec les travailleurs pour un climat social apaisé.
En août dernier, un forum social avait été organisé à l’initiative du gouvernement pour écouter les travailleurs et examiner leur situation.
Au cours de ce forum, les centrales syndicales, les syndicats, les associations de la société civile et les organisations patronales avaient passé en revue les préoccupations « essentielles » des travailleurs en vue d’y apporter de façon consensuelle des solutions d’ensemble à la fois réalistes et réalisable. Les acteurs sociaux du pays scrutent ainsi l’horizon, dans la perspective d’une embellie sociale qui garantirait à tous la sérénité et la jouissance des droits fondamentaux tels que le droit à la santé et le droit à l’éducation.
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