Source Soir info
Cinq (5) jours après l’attaque du village de Zilebly qui a fait 07 morts dans la Sous-préfecture de Blolequin, perpétrée par un commando d’au moins 20 assaillants lourdement armés, venus du Libéria, précisément de Touzon, village de Samuel K. Doé, ancien chef de l’Etat Libérien, on en sait, aujourd’hui, un peu plus sur les visées et les objectifs de ceux qui ont attaqué.
Le cerveau du commando se nomme « Colombo », un ancien chef de guerre pro-Gbagbo, originaire de Bloléquin, qui a trouvé refuge, dans le village de Touzon. Les membres du commando sont issus du camp de refugiés de Douhodji-town, dans le conté de Grand-Gedeh au Libéria. Certains membres du commando, selon des renseignements, travailleraient dans l’usine de transformation de bois que ce village abrite. Ils sont ouvriers le jour, et assaillants la nuit. Selon l’un des rescapés de l’attaque de Zilebly, Bangny Zoba Raphaël, ce commando est composé essentiellement d’ex- miliciens autochtones et de mercenaires libériens.
Certains s’exprimaient en langue locale et d’autres en anglais. Ils avaient pour principal objectif de chasser par tous les moyens, « tous les non Ivoiriens qui occupent illégalement leurs terres ». Ils envisagent donc de prendre tous les villages frontaliers et de retrouver leurs terres occupées depuis la crise de 2002. Selon le rescapé, certains assaillants parlaient anglais et d’autres chantaient en langue locale. « Nous allons revenir, nous allons revenir, ce n’est pas fini… Nous reviendrons chasser tous les occupants illégaux de nos terres…
Aussi longtemps qu’ils occuperont nos terres, nous attaquerons jusqu’à ce que le dernier d’entre eux s’en aille », proféraient-ils. « Il est temps de libérer les terres de nos ancêtres occupées dans toute la zone de l’ouest par les étrangers qui ont profité de la crise post-électorale pour s’installer » ont-ils fait savoir. Cet état de fait explique d’ailleurs les cibles humaines visées par ces assaillants. Les victimes étaient des allogènes et des autochtones qui sont du cotés de ceux-ci, notamment des ressortissants de l’espace Cedeao.
Au moins quatre d’entre eux ont péri dans cette attaque. « Ce sont nos frères Ivoiriens qui se sont réfugiés au Libéria à la faveur de la crise postélectorale et qui ont décidé de revenir chasser tous ceux qui occupent leurs terres », a précisé Bangny. Et d’ajouter : « les assaillants nous disaient de sortir de nos cachettes si nous étions garçons. Une manière de nous inviter aux combats ».
Prises de peur, les populations ont fui des villages pour se réfugier dans la brousse. Toujours selon ce rescapé, les assaillants avaient attaché des banderoles blanches à leur tête pour ne pas se tirer dessus. Toutes les maisons ont été incendiées, les tôles emportées dans le village de Zilébly. Le chef du village Zoué Kpaha Pierre et son fils Doh Armel sont introuvables après l’incendie du village. En tous cas, le chef est considéré par les assaillants, comme celui qui favorise l’occupation des terres par les étrangers.
C’est d’ailleurs l’avis du préfet de Blolequin, Yao Dinard, qui pense, qu’au-delà des visées politiciennes de ces attaques récurrentes, se cache un réel problème de conflit foncier qui est en passe de déboucher sur un conflit intercommunautaire, entre les autochtones et les allogènes. Et l’implication des mercenaires libériens face à l’incapacité du gouvernement à trouver une solution définitive est un réel motif d’inquiétude pour les populations.
Aussi, Nalo Ato Gaston, chef du village d’Oulaitahibly, demande-t-il au gouvernement de mettre en place une région militaire pour décourager tous ceux qui veulent attaquer le pays. Actuellement tous les villages sont vides, les renforts militaires effectuent sur place des patrouilles. Malgré cela, les populations ont toujours peur et préfèrent se réfugier à Blolequin en attendant des jours meilleurs.
Chancelle Goudalé (correspondant régional)
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