Affrontements Frci-Burkinabé: 11 morts

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Comme nous le signalions déjà dans notre édition d’hier, l’attaque de la position des Frci à Zilebly par des inconnus armés (frontière ivoiro-libérienne dans le département de Bloléquin, 600 km extrême ouest de la Côte d’Ivoire) se justifie par un grave problème foncier. 24 h après les événements de Zilebly qui, de sources bien informées, ont fait 11 morts et non 8 morts. Les langues se délient donc. Battant en brèche la thèse faisant état d’une attaque rebelle en provenance du Liberia. «La réalité que tout le monde ne connaît pas parce que c’est une affaire militaire, c’est qu’il n’y a pas 8 morts composés de 2 Frci, 4 Burkinabé, une femme et 1 supposé assaillant. Il y a eu plutôt 11 morts composés de 4 Frci et 7 civils burkinabé, dont une femme. Il y a certains cadres autochtones qui ont installé illicitement, dans la forêt classée du Cavally, de nombreux allogènes burkinabé moyennant de l’argent au moment où l’Etat n’existait pratiquement plus après la crise postélectorale de 2010-2011. On y dénombre plus de 1500 Burkinabé. Mais, aujourd’hui, il y a eu un arrêt préfectoral recommandant le déguerpissement de ces derniers qui ont maille à partir avec les autochtones. L’arrêté devrait entrer en vigueur en mars 2013. On ne sait pas qui a donné exactement l’ordre aux Frci qui ont entrepris une action de déguerpissement qui a dégénéré. Puisque, visiblement, c’est cet arrêté préfectoral qui a été exécuté étant entendu que ledit arrêté dit clairement que ceux qui ne quitteraient pas cette forêt dans les délais de déguerpissement prescrits allaient être contraints à partir. C’est pourquoi les hommes du commandant Zoulou basé à Bloléquin ont mis le pied dans le plat. Mais les Burkinabé concernés par l’opération dans la forêt en question pensant tirer une légitimité de leur installation par des autochtones ont décidé d’opposer une résistance, d’où cet affrontement avec les Frci», ont soutenu, hier, plusieurs sources au sein des populations locales et des autorités administratives. Ces populations qui, petit à petit, regagnaient, hier, la zone du canton Boo, abandonnée momentanément à cause des scènes de violence. «L’histoire relative à des mercenaires et miliciens qui seraient venus du Liberia voisin est un grossier montage. Personne n’est arrivé du Liberia pour nous attaquer contrairement à ce qu’on tente de faire croire. La vérité éclatera. C’est une affaire de forêt. Des gens nous ont vendu des portions de terre et ont donc pris notre argent. Il se trouve que nous n’arrivons pas à entrer en possession de notre dû. C’est ce qui explique cette bagarre avec les Frci», témoigne un citoyen burkinabé concerné par le conflit, interrogé hier par téléphone à Bloléquin. La thèse portant sur une attaque d’hommes armés, miliciens ou mercenaires venus du Liberia est également battue en brèche par le préfet de Bloléquin, interrogé en fin de journée. « Le calme est revenu dans la région. Nous maîtrisons la situation. Je ne connais pas ceux qui ont attaqué. L’ennemi n’est pas encore identifié. C’est maintenant que l’enquête commence. Excusez-moi, on se rappellera par rapport à votre question relative à l’arrêté portant sur le déguerpissement dans la forêt classée », a expliqué Mr. Yao Kouakou Dinard en fin de journée. Quand une autre source indépendante insiste que ce remue-ménage militaire vise à empêcher le retour des réfugiés ivoiriens qui s’apprêtent à quitter le Liberia le 25 mars prochain. Pour tenter de récupérer leurs terres occupées en Côte d’Ivoire.

David Merlot
Notre Voie

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