Alain Bouabré sourceSoir info
C’est finalement le 3 avril 2013 que le commandant de gendarmerie Jean-Noël Abéhi, ancien patron de l’escadron blindé d’Agban, sera devant le tribunal militaire d’Abidjan. Le commissaire du gouvernement, le colonel Ange Kessy, l’a fait savoir à son cabinet du 17e étage de la Tour A de la cité administrative (Plateau), hier jeudi 14 mars 2013.
Selon le procureur militaire, le commandant Abéhi « est poursuivi pour désertion à l’étranger ». S’il est reconnu coupable au terme du procès, « il risque 5 ans ou 20 ans de prison, selon l’appréciation du tribunal quant au moment où est intervenue cette désertion », a ajouté le procureur militaire. Le lieu où se tiendra le procès n’est pas encore déterminé.
Cependant le chef du parquet militaire a laissé entrevoir que l’école de police ou l’état-major des armés,e abritera le jugement. Le colonel Ange Kessy a, par ailleurs, expliqué que le commandant Abéhi est impliqué dans une autre affaire en cours d’instruction et relative à l’incident survenu lors de la marche sur la Rti, lors de la crise post-électorale. Exilé au Ghana, depuis plusieurs mois, le commandant Abéhi a été mis aux arrêts par le service de la surveillance du territoire ghanéen et extradé le mardi le 5 février 2013 vers Abidjan. Les autorités ivoiriennes qui voient en ce commandant de la gendarmerie « une menace constante » pour la sûreté nationale de la Côte d’Ivoire, l’ont donc mis à la disposition du parquet militaire. Jean-Noël Abéhi resté au camp Agban, même après la chute de l’ex-président de la République, était l’un des hommes forts de l’appareil sécuritaire du régime de Gbagbo.
Quand le 16 mai 2012, à la Primature, Abéhi rencontre Soro Guillaume, alors premier ministre, grâce aux bons soins de Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), on croyait l’officier supérieur désormais à la disposition des nouveaux dirigeants du pays. Pendant deux heures, en effet, le chef de l’Escadron blindé, accompagné de quelques uns de ses éléments, a échangé avec l’ancien chef du gouvernement. Le modérateur de la rencontre, Charles Konan Banny, avait lui, à ses côtés, Nanan N’Goran Koffi II, chef de canton Fafoué, et chef de Bouaké. « Le commandant Abéhi qui a eu à livrer des combats contre d’autres Ivoiriens, est venu se mettre à la disposition de la République. Les débats ont été francs, les vérités ont été dites et il y a eu la repentance. Le retour de Abéhi dans la République est un signe. Je ne peux pas prétendre apaiser les cœurs, si ce n’est Dieu qui peut le faire. Je demande aux Ivoiriens de prier pour la réussite de ma mission », avait déclaré à la presse le président de la Cdvr, au terme des échanges, avec la satisfaction morale d’avoir joué un grand rôle dans ce rapprochement entre Abéhi et le premier ministre d’alors.
Mais quelques semaines plus tard, Abéhi quitte Abidjan et s’installe au Ghana où la plupart des pro-Gbagbo se sont exilés après la chute de l’ex-président, donnant l’impression de fuir le régime actuel. Qu’est-ce qui s’est donc passé ? Difficile d’y répondre. L’homme vivait donc caché à Accra, lorsque le grappin lui a été mis dessus.
A.BOUABRE
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