Frontière avec le Liberia fermée, la vérité sur l’attaque de Bloléquin

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On en sait un peu plus sur l’attaque meurtrière survenue dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 mars 2013 dans la localité de Zilébly, sous-préfecture de Bloléquin.
Le calme revenu, les langues commencent à se délier pour donner les raisons profondes de cette crise « qui est loin d’être terminée », selon le fils de la région avec qui nous avons échangé hier jeudi 14 mars. Il s’agirait, à l’en croire, d’une histoire de forêt et de terre, qui oppose depuis longtemps les populations étrangères burkinabé à leurs hôtes, les Guérés, principalement les jeunes. A la suite de la crise post-électorale, et fuyant les combattants des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui luttaient pour donner l’effectivité du pouvoir à Alassane Ouattara, des jeunes autochtones Guérés, identifiés à des miliciens proches de Laurent Gbagbo, ont pris la fuite, abandonnant villages, plantations et forêts. Ils ont trouvé refuge soit à Abidjan, soit dans les pays frontaliers, notamment au Liberia voisin.

Passés les moments de braise, et de retour dans leurs villages, ces personnes exilées constatent que leurs terres et plantations abandonnées ont de nouveaux propriétaires, en l’occurrence des populations burkinabé. Les jeunes Guérés prennent alors la décision de reconquérir leurs biens perdus. Ils sollicitent et obtiennent, pour cette expédition, l’appui d’autres jeunes Guérés, devenus de véritables chiens de guerre à la faveur de la guerre civile au Liberia. C’est cette coalition de jeunes Guérés et d’ex-combattants de la guerre du Liberia, conduite par le dénommé Oulaï Tako, qui a donné l’assaut du mardi dernier contre le village de Zilébly, le premier situé à la frontière en venant du Libéria.

Alertés, les autres villages sur cet axe, Oulataïbly et Diboké, ont commencé à se vider de leurs populations. Celles-ci convergent vers Bloléquin, qui se vide à son tour. Tout le monde se dirigeant alors vers Guiglo qui semble être la localité la plus sécurisée. Dans cette situation déjà difficile pour les populations, les transporteurs font de la surenchère. Les frais de transport qui étaient de 2000 fcfa entre Bloléquin et Guiglo, deux villes distantes de 60 km, sont passés à 5000 fcfa, selon nos sources. La frontière entre la Côte d’Ivoire et son voisin, le Liberia, d’où seraient venus les assaillants, a été bouclée. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui ont perdu des éléments pendant cette attaque, poursuivent les ratissages pour débusquer les membres du commando de mercredi dernier.

Hamadou ZIAO

L’Inter

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