Face à face Sleiman – Ouattara, la mort d’Ezzedine Ibrahim à l’ordre du jour ?

Ezzedine

L’on se souvient qu’après la prise du pouvoir à Abidjan par le RDR, une vague d’instabilité et de règlements de comptes avaient plané sur la Cote d’Ivoire. Les règlements de comptes dont les plus flagrants se sont faits à l’encontre de certains puissants opérateurs économiques pour la plupart des non-nationaux. Parmi eux, figurait le défunt milliardaire Ivoiro-Libanais Ezzedine Ibrahim, sans oublier le cas d’accident d’avion de Nady Rayess, PDG du groupe Olympe, éditeur des quotidiens ivoiriens Soir-Info et l’Inter, un proche parmis les proches de Laurent Gbagbo.

Ezzedine Ibrahim

Considéré comme l’un des plus gros importateurs de riz en Afrique de l’Ouest et le N°1 en Cote d’Ivoire, Ezzedine Ibrahim est mort le 21 février 2012 des suites d’une crise cardiaque, en plein jogging. Une mort dont la cause officielle n’est pas acceptée par la plupart de ses proches. A la vérité, avant son décès, au cœur de la crise postélectorale, des membres du clan Ouattara qui résidaient au Golf Hôtel, accusaient Ezzedine de pactiser avec Laurent et Simone Gbagbo. Une accusation jugée «infondée» selon les proches d’Ezzedine Ibrahim. Mais, qui n’a pourtant pas empêché Alassane Ouattara d’activer son réseau et de l’inscrire sur la fameuse liste des «sanctionnés» en faisant géler les avoirs d’Ezzedine Ibrahim, en Côte-d’Ivoire et en Europe.

Laurent Gbagbo déchu du pouvoir en avril 2011, Ouattara a désormais la gestion du pays dans toute son entièreté.

Personne n’ignore que certains valets qui trainent toujours autour du président ivoirien ont un penchant démesuré pour les affaires. Mais l’importation du riz reste l’activité la plus convoitée. Au milieu de ce cocktail de flou, «c’est désormais une proche d’Alassane Ouattara qui détiendrait le monopole de la commercialisation du riz en terre d’Eburnie», révèle un informateur introduit dans « le secret des dieux » à Abidjan. Ce, après la mort d’Ezzedine Ibrahim.

A l’analyse, même si la visite du président Libanais apparaît comme un signal d’apaisement de la tension qui fut très haute entre Beyrouth et Abidjan à l’annonce du décès d’Ezzedine, il n’en demeure pas moins que «les circonstances de la mort de ce dernier sont inscrites à l’ordre du jour du tête à tête prévu entre les deux Présidents», révèle une source proche du protocole Présidentiel à Abidjan. Qu’à cela ne tienne, la partie ivoirienne avait de source digne de foi proposé de régler «l’énigme Ezzedine» par téléphone. Mais elle aurait essuyé un refus poli en provenance du Liban. A en croire notre même source, le certificat de décès et le dossier médical du défunt auraient été faxés au Liban, via sa représentation diplomatique.

Ezzedine Ibrahim est parti avec un pincement au cœur. Le 5 octobre 2011, des forces de l’ordre s’étaient mobilisées autour des bureaux de sa société dénommée Global Manutention, située à la rue le Havre en zone portuaire d’Abidjan. Ce, dans le but de l’expulser dudit local. L’affaire du lot N°30 VB du domaine portuaire d’Abidjan qui l’opposait à l’homme d’affaire ivoirien Bley Anondo des années auparavant, venait ainsi de resurgir brusquement et avec brutalité. Ezzedine Ibrahim avait tenté de s’y opposer. Mais sa garde rapprochée fut maitrisée et lui-même rudoyé de coups, avant d’être embarqué manu-militari avec certains de ses collaborateurs pour la gendarmerie du Port Autonome d’Abidjan. De rapides tractations entre la Primature d’alors dirigée par Guillaume Soro, l’ambassade du Liban et les différentes autorités politiques eurent lieu. Mais face au «laxisme» du Premier Ministre Guillaume Soro sur le dossier, Henri Konan Bédié, président du PDCI, entre en scène. Il plaide le cas de celui qui selon des sources, s’engagera plus tard à construire un hôpital de plusieurs milliards de CFA au bénéfice des malades du rein, à l’actif de l’ONG SERVIR de l’ex-first Lady Henriette Bédié.

Le projet ne verra certainement plus le jour.

« Toute la République l’a escroqué, de Bédié à Gbagbo et Ouattara en passant par feu Guéi Robert, malgré les plus de 5 mille ivoiriens qu’il emploie à travers ses différentes sociétés», commente un de ses proches toujours amer.

Avec ses 72 heures de visite une seule question trottine l’esprit des uns et des autres. Quels marchés va octroyer Alassane Ouattara de gré à gré à son homologue Libanais et aux hommes d’affaires qui l’accompagnent, dans le but d’apaiser la tension entre Beyrouth et Abidjan.

Hervé d’Anvers | Le Journal de Connection

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