par ASSANE NIADA
source L’inter
Le tandem Ouattara-Bédié est de plus en plus sujet à des coups de boutoir qui risquent de le fissurer, à défaut de le faire voler en éclats.
Le président du Pdci est, en effet, en butte à la fronde d’une bonne frange de ses partisans qui ne supportent plus sa collusion avec son cadet de chef de l’Etat. En privé, comme à l’occasion de rares rencontres officielles du parti, ces cadres et dignitaires ne cachent plus leurs récriminations contre leur allié du Rdr, auquel ils reprochent sa propension à réserver au Pdci, une portion congrue du pouvoir.
Au bureau politique, qui s’est tenu l’année dernière, ils ont déploré vertement cette façon qu’a leur allié du Rdr de s’accaparer les parties les plus viandées du pouvoir en s’offrant la plupart des postes juteux. Leur parti, ont martelé bien des intervenants, en présence de Bédié, ne saurait s’accommoder de cette relation entre »le cheval et le cavalier », dans laquelle le Pdci semble confiné à être chevauché.
Depuis, les mêmes récriminations reviennent, mais cette fois, c’est Bédié lui-même qui est pris à partie. Des militants sans grade aux dignitaires, ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer dans les salons, sa tendance à tout céder à son cadet, au détriment du Pdci qui, affirment-ils haut et fort, a été déterminant dans l’accession de Ouattara au pouvoir. De plus en plus, ces grognons s’insurgent contre ce qui ressemble à un partage léonin du pouvoir, dont le Pdci est le grand perdant. Et cela, par la faute d’un Bédié soupçonné d’être l’unique bénéficiaire d’un deal destiné à garantir tranquillement à Alasane Ouattara, un second mandat en 2015. D’où le combat, par procuration, engagé par des frondeurs pour pousser dehors l’inusable président du Pdci.
C’est le sens des sorties de ceux qui réclament à cor et à cri, la tenue du congrès du parti, dans l’espoir d’en profiter pour mettre Bédié en congé du Pdci. Pour ces frondeurs, le Rdr s’accaparant tout, mieux vaut procéder à un désapparentement d’avec ce parti pour préparer la présidentielle de 2015. Et dans cette perspective, réfléchir à un candidat qui devra affronter Ouattara. Pour les instigateurs de ce scénario, Bédié apparaît comme un verrou à sauter. Confronté à la grogne des siens, le président du Pdci subit également la pression de son cadet de président et ses partisans.
Il nous revient en effet qu’Alassane Ouattara interpelle souvent son aîné sur l’attitude des cadres du Pdci, qui tendent à se braquer contre les décisions et choix du parti au pouvoir. Comme ce fut le cas quand les députés Pdci se sont dressés contre la loi sur le mariage. Une »rébellion » qui a provoqué l’ire du chef de l’Etat et failli faire voler en éclats, le tandem Bédié-Ouattara. Passé cet épisode, la collusion entre le président du Pdci et le chef de l’Etat sera encore mise à rude épreuve quand il a fallu négocier la désignation des candidats Rhdp aux prochaines élections municipales et régionales.
Une fois encore, le premier gentlemen’s agreement conclu par Ouattara et son aîné, a été remis en cause par des partisans de Bédié ; ce qui a conduit les deux poids lourds du Rassemblement des républicains pour la démocratie et la paix(Rhdp) à se rencontrer pour revoir leur copie. Une initiative qui a tourné court, conduisant Bédié à produire un communiqué officialisant le désaccord. Là encore, le chef de l’Etat a tenté de forcer la main à son aîné pour le faire céder aux desiderata de son camp.
Le parti au pouvoir aurait réclamé notamment le contrôle de 19 régions sur 31, un partage jugé léonin par des cadres du Pdci. La pression de Ouattara sur Bédié n’y a rien pu faire. On le voit donc, le président du Pdci est l’objet d’un tiraillement, pris comme il est, entre la grogne d’une frange de ses partisans et les constantes interpellations de son allié du Rdr.
Assane NIADA
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