Touba, 13 mars (AIP)- De violentes manifestations ont éclaté mercredi à Touba après l’arrestation de trois jeunes villageois de N’golodougou (situé à 15 km de Touba), sur ordre du procureur local, faisant 54 blessés dont 13 agents des forces de l’ordre, a constaté l’AIP sur place.
Dès les premières heures de la matinée, plus de 400 personnes venues de N’golodougou, village à 15 km de Touba ont pris d’assaut le tribunal de la sous-préfecture de Touba pour exiger la libération de trois jeunes dont le président des jeunes de leur village, Dosso Daouda, arrêtés mardi sur ordre du procureur, Séka Kokogni.
S’opposant à un refus du procureur d’accéder à leurs exigences, ces habitants de N’golodougou se sont attaqués aux bureaux de la sous-préfecture qu’ils ont fortement endomagé, en dépit de la médiation des chefs traditionnels et du sous-préfet central, Koua Bérima Georges.
La tension devenant de plus en plus vive, la police et la gendarmerie ont tenté d’intervenir pour calmer les esprits mais la situation a dégénérée pour se transformer en affrontement entre eux et les manifestants.
Ces incidents ont fait au moins 54 blessés dont 41 civiles et 13 policiers et gendarmes. Parmi ces forces de l’ordre, neuf ont été atteints par balles à l’aide des fusils calibre 12, a précisé une source médicale à l’AIP.
Le calme était de retour à la mi-journée dans le centre ville de Touba, où trois cargo de Forces républicaines de Côte d’Ivoire sont arrivés de Man en renfort au forces locales.
D’après des témoignages recueillis par l’AIP, tout est parti d’un litige foncier entre N’golodougou et Mahana, deux villages de la sous-préfecture de Touba, situés sur l’axe Touba-Odienné.
Ces sources indiquent que les populations de N’golodougou qui reprochaient à celles de Mahana d’avoir installé des ressortissants burkinabès sur leurs terres, ont exigé le départ de ces derniers qui auraient refusé de partir. Parce qu’ayant fait des plantations de cacao sur ces aires. Face à cette situation, des habitants de N’golodougou font lundi une descente dans les plantations des Burkinabè où ils s’en prennent à plusieurs hectares de cacaoyers.
En réaction, des jeunes de Mahana se sont rendus le soir du même jour à N’golodougou pour avoir des explications à ces actes, mais ceux-ci sont à leur tour pris à partie par leurs hôtes avant de se voir arracher cinq moto.
Les populations de Mahana vont par la suite porter plainte au tribunal de Tabou contre les jeunes de N’golodougou. Le chef du village de N’golodougou, Chérif Tiémoko accompagné de ses notables et trois jeunes se rendent mercredi au tribunal pour répondre à la convocation. Le procureur, après les avoir entendus, ordonne l’arrestation des jeunes de cette délégation. Ce qui a déclenché un mouvement de colère au sein des populations de N’golodougou.
(AIP)
dm/sn/tm
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