L’arrivée et la visite à Abidjan du Président libanais Michel Sleiman mobilisent plusieurs Ivoiriens d’origine libanaise. Parmi eux, Chairman Mohamed Salamé, administrateur de sociétés, connu pour son engagement en faveur des jeunes, du social, du monde des arts, du sport et de la culture.
Quels sentiments vous inspire la visite de 48 h qu’effectue en Côte d’Ivoire SEM Michel Sleiman, Président de la République du Liban?
Né en Côte d’Ivoire, à Abengourou, je suis doublement heureux de cette visite importante, d’abord en tant qu’Ivoirien, et ensuite, en tant que Libanais d’origine. Cette visite prouve une fois de plus encore l’excellence des relations entre la Côte d’Ivoire et le Liban. L’ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire, et tous ceux qui ont œuvrent à la réalisation de la visite auront réussi un grand coup, à porter aussi bien à l’actif du Président Michel Sleiman, que de celui de SEM Alassane Ouattara, qui montre une fois de plus, sa grande vision, celle de privilégier le développement de son pays, dans la fraternité. Si ma mémoire est bonne, le dernier Président du Liban à avoir foulé le sol ivoirien est, Elias Hraoui. Ce n’était pas une visite officielle, mais un voyage de solidarité de quelques heures, à l’occasion des obsèques du Président Félix Houphouët-Boigny.
Selon vous, quelles peuvent être les retombées de cette visite?
Les retombées sont énormes au niveau diplomatique. Cette visite qui fait suite à celle du Président Goodluck du Nigeria est le signe de ce que le pays est à nouveau fréquentable. Sur le plan économique, il faut savoir que les Libanais en Côte d’Ivoire, constituent après le Nigeria et le Sénégal, la troisième communauté hors du Liban. Le pays est connu pour avoir de grosses pointures financières, de grands business men. S’il y a des hommes d’affaires qui viennent dans le sillage du Président libanais, cela signifie qu’ils s’intéressent à l’Afrique de l’Ouest, en particulier à la Cote d’Ivoire.
Quels commentaires vous inspirent les conditions de l’organisation et les préparatifs de cette visite?
Rien à dire au niveau du protocole d’Etat ivoirien, et des compétences des autorités de la Côte d’Ivoire en la matière. Par ailleurs, tout à l’heure j’ai salué la contribution de l’Ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire. Cela dit, je déplore que l’ambassade, ou bien l’Union culturelle libanaise Mondiale, dirigée par Zaher Naguib, n’ait pas davantage associé aux préparatifs et à l’organisation, cette frange de Libanais ivoiriens, nés ici, ou ayant grandi en Côte d’Ivoire. Cela donne un goût d’inachevé et tend à brider l’élan d’intégration et de rapprochement entre nos deux peuples et cultures. Il me paraît important de soulever cela, et de souhaiter que la Présidence libanaise, ainsi que l’Ambassadeur en soient informés.
Une question qui fâche peut-être. Que pouvez-vous dire concernant les allégations de pratiques de corruption, attribuées à des membres de la communauté libanaise en Côte d’Ivoire?
D’abord, je pense que ce n’est pas tout à fait une question qui fâche, puisque les Libanais n’ont pas le monopole de la corruption dans le monde, ou en Côte d’Ivoire. Ensuite, il s’agit d’une visite de travail et d’amitié. Des questions étatiques et d’ordre général seront évoquées. Croyez-vous que cette question d’ordre particulier, relatif à la corruption dont les Libanais n’ont pas l’apanage peut être au cœur des entretiens entre les deux hommes d’Etat? Cela dit, s’il y a des Libanais qui essaient de jouer au plus malin, de ne pas respecter les lois et les bonnes pratiques, c’est à leurs risques et périls, ainsi qu’à ceux de leurs complices, puisqu’il n’y a pas de corrupteurs sans corrompus ou sans une personne corruptible. Un Libanais qui corrompt en enfreignant les règles et les lois, et qui porte de fait, préjudice à l’Etat ainsi qu’à la collectivité, doit être traité comme tout autre citoyen ivoirien ou du monde le serait, en cas de forfait avéré et indiscutable.
Par Ismael Dembélé
L’Intelligent d’Abidjan
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