« A plusieurs occasions, j’ai interpelé certains ministres, le ministre chargé de l’Energie par rapport aux coupures d’électricité ; le ministre des Infrastructures pour les problèmes d’eau à Yopougon et ailleurs (…)» Le président Alassane Ouattara a mis, mardi, le doigt là où les Ivoiriens ont très mal en ce moment. En attendant les réponses que l’équipe du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, compte donner à ces « manquements » au sortir du séminaire gouvernemental, nous ouvrons, pour notre part, le débat sur le cumul des postes, véritable gangrène qui menace la bonne gouvernance. Comment être efficace quand on est à la fois ministre d’un département aussi stratégique et vaste que celui des Mines, de l’Energie et du Pétrole, député (même si l’on ne siège pas au Parlement) et se battre, bec et ongles, pour se faire réélire maire d’Abobo, une métropole d’environ deux millions d’habitants?
Présider les réunions du conseil municipal, assurer sa mission de contrôle de l’action gouvernementale, ainsi que toutes les autres missions de représentations, tout cela nécessite des cumulards un travail à plein temps. Avec l’avènement de Ouattara au pouvoir, après tant de sacrifices, nombreux sont les Ivoiriens qui ont rêvé de voir la fin de l’accaparement durable des pouvoirs par une poignée de cadres. Voilà plus de deux ans que le drôle de manège continue. Le chef de l’Etat qui a tapé du poing sur la table en interpelant certains de ses ministres, doit envoyer des signes forts de changement dans la vie politique nationale. En mettant fin au cumul des postes. En effet, tiraillés entre les nombreuses charges et leur élection ou réélection en tant que maire ou président de conseil régional, nos cumulards n’ont pas le temps matériel pour s’occuper du quotidien des populations ivoiriennes ballotées entre cherté de la vie, insécurité grandissante, coupures intempestives d’eau et de courant. « Même Dieu, le Tout Puissant, a délégué une parcelle de pouvoir aux Anges. C’est toujours les mêmes qu’on nomme. Ils sont ministres, députés, maires, et bientôt pour certains, président de conseil régional ou gouverneur de district », se désole un partisan de Ouattara, dépité. À l’heure où toutes les énergies doivent être mobilisées pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, il faut des cadres pleinement investis et dévolus à la défense des intérêts qu’on leur confie. Il faut en finir au plus vite avec le cumul des postes. C’est une question de bonne gouvernance !
Jean Roche Kouamé
L’Expression
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