Par ARMAND B. DEPEYLA source Soir info
Soro Guillaume qui s’est couvert du parapluie de l’immunité parlementaire était loin d’imager un tel scénario
Dans la tête du chef du parlement ivoirien, Soro Kigbafory Guillaume et dans celle de ses compagnons, un mot résonne en ce moment. Pétrin !
C’est qu’on prend très au sérieux, cette saisine, par l’avocate de Michel Gbagbo, des tribunaux français, d’une plainte contre Soro Guillaume, qui s’est pourtant couvert du parapluie de l’immunité parlementaire en Côte d’Ivoire. Cette affaire intervient à un moment où Soro Guillaume, dans son costume de Dauphin Constitutionnel, semblait tirer un trait sur la crise ivoirienne et était loin d’imaginer qu’il se retrouverait dans une situation aussi embarrassante qu’inextricable.
Un juge d’instruction français a du reste été désigné pour examiner cette plainte pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants », déposée en juin 2012 par le fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, Michel Gbagbo, détenu au nord de la Côte d’Ivoire. Cette affaire est d’autant plus gênante qu’elle vient ramener Soro Guillaume aux réalités tangibles des violations des droits de l’homme dont on accuse, à tort ou à raison, ses troupes lors de l’offensive sur Abidjan qui a abouti à la capture de Laurent Gbagbo dans son bunker, le 11 avril 2011. Arrêté « parce qu’il était auprès de son père », selon l’ancien Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio, Michel Gbagbo est depuis en détention à Bouna.
Au-delà du fait que sa plainte en France va gravement écorner l’image de Soro Guillaume, elle aura pour conséquence immédiate de le loger dans la ligne de mire des Ong de défense des droits de l’homme. Une arme dont Michel Gbagbo et son conseil peuvent user pour couler Soro. Une autre arme, non moins redoutable, c’est que le fils de l’ancien chef de l’Etat ivoirien possède aussi la nationalité française. La France pourrait avoir son mot à dire, dans ce dossier qui touche l’un de ses citoyens. On le voit, Soro est pris entre trois feux. La France, les Ong de défense des droits de l’Homme et la justice française.
Après une première plainte simple qui avait été classée par le parquet de Paris, Michel Gbagbo a déposé en juin 2012 une plainte avec constitution de partie civile pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants ». La plainte de Soro vise par ailleurs neuf commandants des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ne sont pas en odeur de sainteté avec la communauté internationale. La justice française qui a désigné un juge d’instruction, va maintenant s’atteler à « faire la lumière sur les graves sévices dont il (fils de Gbagbo) a été victime », selon Me Habiba Touré. Dans le camp du président du parlement ivoirien, on dénonce un « pamphlet politique » tout en soulignant qu’ »à ce jour » le patron des députés ivoiriens « n’a été destinataire d’aucun document ou acte judiciaire de quelque nature que ce soit ».
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