Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense, qui effectue depuis jeudi une visite surprise au Mali a confirmé, vendredi, sur Europe 1 qu’un djihadiste français avait été fait prisonnier ces derniers jours dans la vallée de l’Ametettai au Mali où les forces franco-tchadiennes mènent une offensive contre les groupes islamistes armés. « Nous avons fait un prisonnier français qui va être extradé vers la France dans les moments qui viennent », a déclaré le ministre de la défense, confirmant l’information révélée par Libération.
« Cela montre qu’il y avait là la constitution d’une espèce de filière terroriste de guerre qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d’un destin radical comme certains ont pu aller auparavant en Afghanistan ou en Syrie », a souligné Jean-Yves Le Drian. Concernant le djihadiste français présumé originaire de Rhône-Alpes, arrêté en novembre au Mali et expulsé mardi vers la France, il s’agit d’un homme qui était « recherché par les services de police qui a été retrouvé par la police malienne », a précisé le ministre de la défense.
Les autorités françaises estiment qu’une dizaine de djihadistes français ou franco-africains sont partis au Sahel pour rejoindre des combattants islamistes. Plusieurs ont été arrêtés dans la bande sahélienne ces derniers mois, notamment Cédric Labo Ngoyi Bungenda, un Franco-Congolais de 27 ans, interpellé en août 2012 par la police nigérienne. Jean-Yves Le Drian a assuré vendredi que le nombre de djihadistes français ayant rejoint les rangs des combattants islamistes au Mali était relativement réduit. « Ils sont peu nombreux, pour l’instant, nous n’en avons identifié que deux », a-t-il dit.
COMBATS RAPPROCHÉS ET ÉVACUATION DE BLESSÉS
Le ministre de la défense a aussi souligné la violence des combats. « Nous avons affaire à des terroristes tout à fait déterminés, armés, qui provoquent des combats significatifs avec des dégâts importants que nous avons pu leur infliger », a-t-il déclaré. « Les combattants sont pratiquement face-à-face, ils se voient, et donc c’est à portée d’homme, ça se passe au sol dans des conditions extrêmement dures », a-t-il dit, saluant « des forces françaises très déterminées, très professionnelles. Ils ont vraiment la pêche ».
« Nous avons fait une grande partie du travail », a poursuivi le ministre. « Il n’est pas complètement fini, il reste les deux poches » de résistance des islamistes dans le nord du pays et « à sécuriser » la zone de Gao. « Les groupes sont quand même très nombreux », a relevé le responsable à propos des combattants d’AQMI (Al-Qaida au Maghreb islamisque). « Au moment où nous parlons, des interventions supplémentaires dans les montagnes ont lieu et par ailleurs des patrouilles se poursuivent ».
Une trentaine de soldats français ont été rapatriés jeudi en France après avoir été victimes de blessures légères, notamment d’entorses, et de coups de chaleur lors des opérations au Mali, a indiqué l’état-major des armées françaises. Le rapatriement de ces soldats illustre les difficultés d’opérer dans ces zones en raison du climat et du relief qui rend leur accès difficile, souligne l’état-major des armées.
L’opération « Serval », lancée le 11 janvier pour repousser des groupes islamistes armés qui menaçaient la capitale malienne, Bamako, mobilise 4 000 soldats français sur le terrain. Quatre militaires français ont été tués depuis le début des opérations.
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook