République de Côte d’Ivoire
Union-Discipline-Travail
Assemblée Nationale
Deuxième Législature
de la Deuxième République
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Participation à la cérémonie d’ouverture de la 1èreSession Ordinaire 2013 de l’Assemblée nationale du Burkina Faso
Discours de
Monsieur Guillaume Kigbafori SORO
Président de l’Assemblée nationale
OUAGADOUGOU, le 06 mars 2013
Honorables Députés,
Mesdames, Messieurs,
Le 26 septembre dernier, en cette même enceinte, j’avais eu l’honneur et le plaisir de répondre à l’aimable invitation de Monsieur le Président Christian Roch KABORE et des députés, pour assister à la Cérémonie d’ouverture de la deuxième Session ordinaire de votre Assemblée.
L’occasion m’avait été offerte ce jour-là, de rappeler à quel point la qualité et la pérennité des relations fraternelles qui unissent la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso étaient importantes et, disons-le, indispensables, pour que le développement durable et harmonieux de nos deux pays nous permette de construire ensemble le meilleur des avenirs possibles pour nos Peuples respectifs.
En ce 6 mars 2013, soit à peine 6 mois plus tard, vous avez bien voulu, Honorables Collègues Députés du Parlement Burkinabé, me renouveler cette invite, exprimée et diligentée par Monsieur Soungalo Apollinaire OUATTARA, votre tout nouveau Président.
C’est avec un plaisir et un honneur ravivés que je me trouve à nouveau parmi vous.
Soyez-en, Monsieur le Président et chers Collègues, chaleureusement remerciés au nom de la Représentation nationale ivoirienne.
Je vous adresse également les remerciements du Président de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Alassane OUATTARA qui s’honore des relations cordiales avec le Peuple Burkinabé.
Naturellement, je suis porteur de son message de salutations très fraternelles à son Homologue et frère, le Président du Faso, Son Excellence Blaise COMPAORE.
Mesdameset Messieurs les députés,
A la suite de ces salutations et de ces remerciements je voudrais vous transmettre les vives félicitations de vos collègues députés ivoiriens pour l’élection ou la réélection de chacun et de chacune de vous dans vos circonscriptions électorales respectives.
Il est vrai qu’au cœur de cet espace privilégié de concertation équitable et de décision consensuelle que constitue désormais votre Assemblée nationale, les parlementaires ivoiriens qui aspirent aussi à une démocratie parlementaire apaisée trouvent en vous un exemple.
En effet, en cette même enceinte, l’occasion m’avait été donnée de m’émerveiller des 20 années d’existence apaisée de votre Parlement.
Depuis lors, votre Institution a continué sa marche en avant et, avec la régularité d’un métronome démocratique, en scandant les étapes de votre chronogramme institutionnel.
Au pays des Hommes Intègres, le transfert périodique régulier et pacifique des pouvoirs, selon l’autorité souveraine de la Constitution, est devenu une sorte de routine, à telle enseigne que nombreux sont ceux qui ont tendance à oublier à quel point le peuple Burkinabé est, en ce sens, privilégié.
Nous qui avons fait l’amère expérience d’un transfert de pouvoir douloureux ne pouvons que vous exhorter à préserver ce privilège.
On a parlé de « miracle économique Ivoirien », pour désigner cette période de croissance exemplaire dont notre pays la Côte d’Ivoire a pu bénéficier pendant les 3 premières décennies qui ont suivi son accession à l’indépendance.
Dans le même esprit, je parlerais volontiers aujourd’hui de « l’exemple politique Burkinabé », pour qualifier ces 3 décades prodigieuses qu’il vous est donné de vivre en termes de stabilité politique.
Et quel meilleur exemple que celui des élections législatives qui viennent de se dérouler et dont chacun s’accorde à reconnaître qu’elles se sont tenues dans la transparence et la paix ?
Quand le destin des hommes rejoint les desseins de Dieu, l’histoire se met en marche et les responsables de nos Nations nous dirigent dans la bonne direction.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
C’est ici le lieu et le moment pour moi de saluer votre brillante élection, à la tête du Parlement Burkinabé, et de souligner que cette reconnaissance, par vos Pairs, de vos éminents mérites, s’est déroulée dans les mêmes conditions de transparence démocratique que je viens d’évoquer plus haut.
Je tiens à vous présenter, au nom de la représentation nationale de Côte d’Ivoire et du peuple Ivoirien tout entier, nos plus vives félicitations.
Nous avons entendu que vos électeurs vous désignent volontiers comme « l’enfant de KOUMI », pittoresque village traditionnel en terre rouge que les touristes visitent pour s’abreuver aux sources de l’authenticité.
C’est dire que l’enracinement n’est pas seulement pour vous une ambition mais d’abord une vocation, confirmée par les premiers pas de votre carrière politique qui fit de vous un proche collaborateur du Président du Faso.
Le long processus initiatique qui a été le vôtre à travers les hautes fonctions antérieures que vous avez occupées auparavant vous a certainement préparé à assumer un jour les fonctions législatives les plus élevées.
Honorable Soungalo Apollinaire OUATTARA
Je voudrais aussi, sous le contrôle du Président de l’Assemblée nationale du Gabon M. NZOUBA,vous souhaiter la cordiale bienvenue, en tant que votre ainé dans la fonction (et bien que vous soyez mon ainé en âge), au sein du cercle très ouvert des Présidents d’Assemblées nationales d’Afrique.
Nous vos Doyens, sommes persuadés que votre riche expérience sera d’un grand atout pour consolider la vitalité de la démocratie parlementaire dans votre pays.
Vos premières déclarations, au lendemain de votre élection, allaient d’ailleurs dans ce sens, puisque vous affirmiez que vous seriez, et je cite, « un Président respectueux des valeurs de l’Assemblée nationale et loyal envers les valeurs de la République » et que vous vous proposiez de « mener une action parlementaire à la hauteur des attentes des populations ». Fin de citation.
Honorable Président, chers Collègues, Mesdames, Messieurs,
A ce stade de mon propos, je voudrais revenir aux sources de notre engagement au sein de nos Parlements respectifs et partager avec vous ma conviction profonde, celle dans laquelle j’ai inscrit l’ensemble de mes actions pour la durée de la législature ivoirienne.
Ma conviction, Chers Collègues : être Député, c’est embrasser un métier et c’est aussi prendre un engagement. Ce que j’exprimerai en disant que nous sommes à la fois des Instituteurs politiques, et des Pèlerins laïcs :
C’est un métier, car nous sommes des « Instituteurs politiques » et il nous revient d’expliquer sans relâche les enjeux des discussions que nous avons et de justifier le bien fondé des décisions que nous prenons dans l’Hémicycle, auprès de populations peu accoutumées à se livrer à de telles spéculations et mal préparées quelquefois à saisir la portée nationale des dispositions législatives que nous prenons.
C’est un engagement, car nous sommes également des « Pèlerins laïcs » ; il nous incombe de répandre dans nos circonscriptions la bonne parole de la cohésion nationale. Pour être sincère et durable, celle-ci doit s’appuyer sur les réseaux de proximité et sur le système des alliances traditionnelles, qui mérite d’être réactivé, si l’on veut échapper au cercle infernal de la violence et du ressentiment.
Comment susciter l’espoir, quand la conjoncture économique et le climat social transforment le quotidien de nos parents en épreuve de survie et que, pour nos enfants, se profile à l’horizon des lendemains qui chaque jour, semblent devenir encore plus incertains ?
De la pertinence de nos réponses dépend l’efficacité de notre médiation : la récompense sera le fruit mérité de la patience, pour celles et ceux qui auront su faire renaître la confiance.
Le noble métier de Député se décline sur le double registre de l’instruction politique et de l’édification morale. Notre objectif commun est de contribuer à la formation sociale et citoyenne de nos électeurs.
Il nous faut donc trouver à chaque instant le juste milieu entre la modestie et l’ambition :
– Il nous faut rester modestes, car notre action personnelle n’est souvent qu’une goutte d’eau qui, selon les lieux et les saisons, se perd dans le sable ou se noie dans la mer ;
– Il nous faut faire preuve d’ambition, car notre mission est importante, auprès des populations que nous représentons.
Comme le disait l’autre, « le temps est venu pour nous de travailler plus dur, de travailler plus harmonieusement et d’aller de l’avant avec nos objectifs de construction de grands projets avec lesquels le monde entier sera fier de s’associer ».
Ce conseil avisé, je voudrais le partager avec vous chers collègues puisqu’il résume de façon fort à propos, le fond de ma conviction, à savoir que nos parlements doivent être de vrais acteurs de développement, aux côtés et en parfaite synergie avec l’Exécutif.
Par exemple, dans le cadre de la coopération entre nos deux pays, il convient de faire remarquer que les projets de développementsconvenus entre nos Gouvernements demandent à être accompagnés par nos Parlements, si nous voulons qu’ils se traduisent en des réalisations concrètes au service des populations.
L’actualité commune à nos deux Pays en ce moment, c’est bien l’activation du « Traité d’Amitié et de coopération », signé en 2008 à Ouagadougou.
Dans le cadre de la préparation du prochain sommet relatif à la mise en œuvre de ce traité, nos deux Gouvernements ont identifié une dizaine de projets de développement.
Nous observons donc que l’Exécutif a donné le ton en déroulant un calendrier cadencé pour faire avancer la mise en œuvre du Traité d’Amitié. Le Premier Ministre Burkinabé, Monsieur Beyon Luc Adolphe TIAO, était récemment à Abidjandans le cadre d’une visite de travail sur cet important dossier.
Honorables députés,
Il me semble que nos parlements ne devraient pas rester en marge dece mouvement.
Ne devrions-nous pas imaginer une plate-forme commune, une sorte de convention, à l’image de l’Exécutif, qui rapprocherait davantage nos deux Assemblées.
Nos députés pourraient, main dans la main, consolider l’amitié qui lient nos deux Peuples depuis des siècles.
Mesdames et Messieurs,
La politique d’ouverture prônée par ce traité d’Amitié entre la Cote d’Ivoire et le Burkina Faso est une invitation aux Peuples Africains à résolument faire abstraction des frontières héritées de la colonisation pour faire preuve de solidarité entre eux.
Et c’est fort de cette solidarité que nous pouvons faire face aux menaces sécuritaires sur le continent.
Honorables députés,
Telles sont les réflexions qui me sont apparues appropriées à partager avec vous.
Rassurez-vous je vais conclure mon propos sur de belles notes.
En effet je veux saluer la performance des Etalons lors de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des Nations.
Une plaisante anecdote se rappelle à moi pour illustrer mon propos : face à la débâcle de l’équipe nationale ivoiriennelors de cette Coupe, un indulgent journaliste a bien voulu nous consoler en affirmant que « La Haute Côte d’Ivoire était en finale de la CAN » !Et il avait raison !
C’est avec un sentiment de fierté non dissimulé que les Ivoiriens, comme un seul homme, à Yopougon, à Abobo et j’en passe, ont fêté, dansé et applaudi les Étalons du Burkina Faso.
Votre performance nous a permis d’atténuer notre déception suite à l’élimination des Eléphants.
Voyez-vous, le Peuple lui-même nous montre le chemin à suivre. Celui du rapprochement.
Monsieur le Président,
Je compte sur vous pour qu’à l’occasion, vous transmettiez à vos talentueux footballeurs, toute l’admiration du Peuple Ivoirien.
Honorables Députés,
Tout en souhaitant plein succès à la session parlementaire qui s’ouvre, je voudrais, en mon nom personnel et au nom de la délégation qui m’accompagne, vous exprimer ma profonde gratitude l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.
Je vous remercie.
Guillaume Kigbafori SORO
Président de l’Assemblée nationale
de la République de Côte d’Ivoire
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