Soro fait des révélations sur la crise postélectorale

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Devant les députés ivoiriens réunis en session extraordinaire, le Président Goodluck Ebélé Jonathan a exposé sa vision en matière de bonne gouvernance dans une Côte d’Ivoire secouée par une décennie de crise sociopolitique. «En Côte d’Ivoire, que tu sois Bété, Baoulé ou Dioula, tu appartiens à une nation unie. C’est la même chose au Nigeria, que tu sois Ibo, ou Yorouba, ou Fulani, ou Haoussa ou que tu appartiennes à un groupe minoritaire comme le mien, Ijaw. Ensemble, nous devrions construire nos nations sur la base de nos diversités et permettre l’inclusion et la participation équitable de tous pour assurer la coexistence paisible et la stabilité politique», a indiqué le Président Goodluck Jonathan. Président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest au moment de la crise postélectorale ivoirienne, le Président de la République Fédérale du Nigeria a expliqué aux députés ivoiriens les motivations de sa prise de position lorsque Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara se déclaraient chacun, vainqueur de l’élection présidentielle. «Nous avons décidé de rester avec le peuple de Côte d’Ivoire pour que les résultats du scrutin soient respectés», a-t-il dit. A ce sujet, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a fait cette révélation : «A la demande de votre homologue Alassane Ouattara encore sous le blocus au Golf, vous m’avez accordé une audience à Abuja, malgré votre calendrier extrêmement chargé (…) A peine avais-je commencé à donner les résultats des urnes que vous m’avez interrompu en ces termes : «M. Soro, je sais qui a gagné les élections en Côte d’Ivoire ; vous n’avez pas à prêcher à un convaincu (…) Le problème en Afrique est que certains chefs d’Etats se prennent pour des rois. Ils veulent être Président de la République à vie. En tant que Président du Nigeria, je n’accepterai pas la forfaiture qui a cours chez vous. Pour moi, Alassane Ouattara est le Président démocratiquement élu de la Côte d’Ivoire et c’est non négociable. Avec la Cedeao, nous rétablirons la vérité des urnes». Des députés ont accepté de livrer leurs sentiments à la fin de la cérémonie. «A partir du moment où nos pays ont opté pour la démocratie, il est important que le respect du verdict du scrutin soit l’un des fondamentaux», a commenté Yasmina Ouégnin, député de Cocody. Pour le député Soro Jean-Paul, le Président Goodluck Jonathan mérite l’hommage qui lui a été rendu. «Nous avons une histoire commune avec le Nigeria, c’est pourquoi nous devons sortir de tout ce qui peut retarder le décollage économique de la sous-région ouest africaine», a-t-il déclaré.

Olivier Dion

L’Intelligent d’Abidjan

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