Par Yacouba Doumbia source: L’inter
Deux chefs guerre des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont pris la poudre d’escampette, après que les autorités judiciaires ivoiriennes ont lancé un mandat d’arrêt contre eux.
Du moins, c’est l’information que nous a communiquée une source judiciaire proche du dossier. Il s’agit des deux chefs impliqués dans les tueries du camp des réfugiés de Nahibly, le vendredi 20 juillet 2012. On se rappelle que ce camp de réfugiés, surveillé à l’époque par des soldats de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), avait été attaqué par un demi millier de personnes à Duékoué. Et ce, au motif que certains des résidents en sortaient nuitamment pour perpétrer des braquages meurtriers sur des populations.
En fait, ce camp de déplacés, voisin de Duékoué et abritant surtout des autochtones d’ethnie guéré, avait été attaqué par des jeunes en représailles à la mort de quatre personnes, tuées durant la nuit par des inconnus à Kôkôma, un quartier de Duékoué, peuplé principalement de Malinké (originaires du nord du pays). Les autorités ivoiriennes, choquées par de tels actes à l’époque, avaient ouvert une enquête pour faire la lumière sur ce drame. Selon une source proche du palais de justice, à l’issue des enquêtes, deux responsables des FRCI, à l’époque en fonction à Duékoué, ont été épinglés. Un mandat d’arrêt a donc été lancé contre eux. Mais contre toute attente, ces soldats ont pris la fuite, sans doute pour échapper à une éventuelle condamnation. Qui sont-ils et où se trouvent-ils? Sur ces interrogations, nos sources judiciaires sont restées muettes, pour les besoins de l’enquête. Toujours est-il que la justice est sous pression en ce moment, dans la mesure où, informé, le président Alassane Ouattara veut voir ces chefs militaires répondre de leurs actes. Le chef de l’Etat est d’autant plus embêté qu’il fait face aux dénonciations de ces tueries par les Ong internationales de défense des droits humains.
Dans son avant dernier rapport, Amnesty international avait dénoncé cette attaque, exigeant des enquêtes. Dans un communiqué, Bert Koenders, le représentant spécial des Nations Unies en Côte d’Ivoire, avait condamné « avec force l’attaque perpétrée par environ 300 individus » contre « un camp de personnes déplacées à Nahibly, dans la préfecture de Duékoué, qui s’est soldée par sept morts et 13 blessés ». « Ce qu’il faudrait surtout demander, c’est l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale quant à la mort de ces personnes de kokoma, et ensuite, il est faux de dire que les miliciens ont utilisé le camp de Nahibly pour perpétrer des exactions », croit savoir le chercheur pour Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest, Gaetan Mootoo.
Dans une interview qu’il a accordée à la radio onusienne en Côte d’Ivoire (Onuci.fm), hier dimanche 3 mars 2013, M Mootoo est revenu sur l’attaque du camp de Nahibly, exigeant une enquête internationale en vue de savoir ce qui s’est réellement passé. « Pourquoi ce camp n’a pas été protégé, pourquoi les gens sont restés les bras croisés quand ce camp a été attaqué, je n’ai pas la réponse à ces question. Nous, à Amnesty international, nous demandons une enquête internationale », a longuement soutenu Gaetan Mootoo. Au sein des FRCI, la question est sensible et personne ne veut en dire plus, pour ne pas gêner l’enquête. L’un des éléments de l’Armée estime, pour sa part, que les personnes contre lesquelles des mandats ont été lancés sont activement recherchées.
Y. DOUMBIA
Titre: Le Journal de Connectionivoirienne.net
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook