PARIS (© 2013 AFP) – L’ancien patron d’Elf Loïk Le Floch-Prigent, inculpé au Togo pour « complicité d’escroquerie », est rentré mercredi matin en France, au lendemain de sa libération pour raisons médicales après cinq mois de détention provisoire à Lomé.
Il est arrivé vers 6H30 à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle dans un vol Air France en provenance de Lomé, a-t-on confirmé de source aéroportuaire.
Arrêté en septembre 2012 à Abidjan puis extradé, M. Le Floch-Prigent, 69 ans, avait été incarcéré à la gendarmerie de Lomé dans le cadre d’une enquête ouverte en 2011 par la justice togolaise sur une plainte pour escroquerie d’un homme d’affaires émirati. Depuis lors, l’ancien patron n’a cessé de clamer son innocence.
Ses avocats et sa famille avaient plusieurs fois demandé son évacuation sanitaire d’urgence vers la France en raison de la dégradation de son état de santé, un appel relayé par le ministère des Affaires étrangères.
Le parquet de Lomé a finalement annoncé mardi soir la libération de l’ancien grand patron « pour des raisons de santé » et précisé qu’il allait prendre dans la foulée un vol pour Paris. Selon ses proches, M. Le Floch-Prigent souffre de carcinomes (une forme de cancer de la peau) à la jambe qui doivent être suivis pour éviter le développement d’un cancer généralisé.
Bilan médical
Il aurait dû subir une opération chirurgicale en septembre et son état de santé s’est considérablement dégradé pendant sa détention, selon sa famille, qui s’est réjoui mercredi matin de son retour en France. « Il va enfin pouvoir être examiné par ses médecins dans la journée », ont déclaré dans un communiqué à l’AFP son épouse Marlène et ses enfants Fanny et Vincent.
« Un bilan précis de son état de santé doit être établi au plus vite avant de programmer les opérations chirurgicales nécessaires », ont-ils ajouté, en remerciant par ailleurs « tous ceux qui ont été autour de nous dans ces moments difficiles ».
Alors que le parquet de Lomé avait communiqué mardi soir sur la « libération provisoire » de Le Floch-Prigent, Me Klugman s’est élevé mercredi matin contre cette présentation des faits. « Il ne saurait s’agir d’une libération provisoire mais d’une détention provisoire qui a pris fin », a-t-il dit à l’AFP. « Je ne sais s’il s’agit d’un lapsus ou d’un aveu des autorités judiciaires du Togo sur le peu de soin avec lequel elles ont instruit cette affaire qui aurait dû les amener à constater l’innocence de mon client. »
Il s’est dit mobilisé pour que M. Le Floch-Prigent soit totalement mis hors de cause au Togo, précisant qu’il demanderait notamment une expertise psychiatrique du plaignant.
Dans une interview à l’AFP fin janvier, Loïk Le Floch-Prigent avait affirmé que cette histoire n’avait « ni queue ni tête », et accusé le plaignant d’avoir versé des pots-de-vin pour obtenir son arrestation.
« Le plaignant a voulu arnaquer mais s’est fait arnaquer. Mon rôle, tel qu’il le mentionne, est vraiment marginal », avait déclaré M. Le Floch-Prigent. « Son projet était de blanchir de l’argent en utilisant la corruption ».
Il a déposé plainte en France pour corruption et le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.
M. Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à 5 ans de prison dans l’affaire Elf et a passé environ deux ans derrière les barreaux pour des malversations financières.
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook