Drogba: un attaquant contre le paludisme

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Huffingtonpost

Je suis fier de ma carrière. Comme attaquant, j’ai conduit mon équipe, le club de Chelsea, jusqu’à la victoire en Ligue des champions de l’UEFA en 2012, et, avant cela, nous avions remporté trois fois le Championnat d’Angleterre de football. Sur le terrain, je suis capable de courir, de passer la balle et de marquer plus rapidement que n’importe qui d’autre.

Pourtant, il n’y a pas si longtemps, une maladie que l’on peut parfaitement prévenir m’a sorti des terrains et a menacé ma carrière. J’ai raté des matches et je n’ai pas pu jouer pendant deux longs mois. Tout cela, à cause d’une banale piqûre de moustique qui m’avait laissé le paludisme en souvenir.

Je ne suis pas le seul dans ce cas. Bien loin de là.

Chaque année, 174 millions de personnes souffrent du paludisme et près de 600 000 en meurent, rien qu’en Afrique. La maladie tue avant tout des femmes et des enfants de moins de cinq ans. En réalité, elle tue un enfant par minute en Afrique. Oui, le paludisme tue des gens, mais ce n’est pas tout ce qu’il fait. Chaque jour aussi, le paludisme empêche des femmes, des hommes et des enfants d’aller au travail ou à l’école. Même une fois le risque mortel passé, on peut rester des mois dans un état de grande faiblesse physique et de profonde fatigue. Je peux en témoigner. Imaginez, vous êtes à l’entrainement, vous avez un match important et vous êtes à bout de force avant même de commencer à chausser vos crampons. Comment vous entraîner dans ces conditions ? Imaginez maintenant l’énergie qu’il faut pour nourrir le bétail de votre ferme, travailler dans les champs, vous lever pour aller travailler 8h sur une chaine de montage dans une usine ou tout simplement aller à l’école. Et que dire lorsqu’il s’agit de prendre soin de la famille, des enfants ?

J’ai eu la chance de pouvoir me payer les médicaments qui m’ont sauvé la vie, mais dans bien des familles, là d’où je viens, le paludisme pèse lourdement sur le budget familial. Il oblige les parents à choisir entre une moustiquaire capable de sauver des vies ou du grain supplémentaire pour les récoltes dont dépend leur famille, entre des soins contre l’infection ou les frais de scolarité. Cette maladie affaiblit les économies nationales et empêche des parents, des étudiants, des athlètes, des pays entiers d’atteindre leurs objectifs.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons des outils reconnus et efficaces au regard de leur coût pour prévenir, diagnostiquer et traiter le paludisme. Mais nous devons travailler ensemble pour les mettre à portée de tous et veiller à ce que chacun puisse les utiliser régulièrement et correctement.

C’est pour toutes ces raisons que je suis fier de faire officiellement partie de la campagne « Unis contre le paludisme », qui œuvre avec plusieurs des partenaires de « Faire reculer le paludisme ». J’y ai retrouvé d’autres footballeurs, comme Samuel Eto’o, Christopher Katongo, Steven Pienaar et Degu Debebe. Ensemble, tout au long des matches joués en Afrique du sud lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations Orange 2013 nous avons pu diffuser des messages de prévention, des moyens simples et efficaces pour lutter contre ce fléau. Nous avons dit : oui il est possible de vaincre le paludisme.

La Confédération africaine de football (CAF) a fait de la campagne « Unis contre le paludisme » une cause sociale officielle pour la Coupe d’Afrique des Nations Orange 2013. Grâce à la CAF, nous avons profité de l’événement le plus populaire sur le continent africain pour faire passer à des milliards de personnes un message vital pour la prévention et le traitement du paludisme chez elles.

Mais le mouvement ne s’arrête pas seulement là : nous collaborons avec des dirigeants africains, comme les Présidents Compaoré (Burkina Faso), Ouattara (Côte d’Ivoire), Sirleaf (Liberia), Kikwete (Tanzanie) et Museveni (Ouganda), pour nous assurer que les responsables politiques, les chef d’états et de gouvernement non seulement en Afrique mais partout dans le monde entendent clairement leur message d’engagement dans la lutte contre le paludisme, la nécessité de faire plus.

Ensemble, nous avons unis nos voix pour que les Africains et le monde entier sachent que nous pouvons vaincre le paludisme. Nous pouvons le prévenir ; nous pouvons le traiter ; et nous pouvons exiger de nos dirigeants qu’ils investissent dans des programmes et des politiques qui sauvent des vies. Il nous faut faire un pas supplémentaire, un « big push » pour éliminer le paludisme.

Je crois en une Afrique libérée du paludisme. C’est mon rêve. Nous sommes à une étape charnière de notre victoire sur la maladie, mais nous devons unir nos forces pour garantir que les gens se protègent contre le paludisme, que chaque foyer dispose d’une moustiquaire imprégnée. Je suis fier de l’équipe qui m’a déjà rejoint dans ce combat et j’espère que vous en ferez partie, nous avons besoin de votre soutien. Ensemble, nous pouvons vaincre le paludisme et nous le vaincrons.

Didier Drogba.
Footballeur international

Pour plus de renseignement, consulter le site www.UnitedAgainstMalaria.org

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