Luis-Moreno Ocampo a passé la main à Mme Fatou Bensouda, au terme d’un mandat de neuf (9) ans qui a débuté le 21 avril 2003, date de son élection en tant que premier procureur de la CPI. Le procureur Ocampo, dont l’affaire Laurent Gbagbo constituait la dernière de sa carrière es-qualité, aura travaillé sur ce dossier pendant de longs mois, effectué des voyages en Côte d’Ivoire pour rencontrer les autorités ivoiriennes. Cette débauche d’énergie avait pour objectif de présenter un dossier en «béton» devant les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI) et établir la responsabilité de Laurent Gbagbo, poursuivi pour quatre chefs d’accusation dont des crimes contre l’humanité. Mais, Luis-Moreno Ocampo n’a pas eu le temps d’aller jusqu’au bout de la procédure. Les reports successifs des audiences et le spectre de la fin de son mandat, le 16 juin 2012, sont autant de facteurs qui ont empêché le procureur argentin d’être en ce moment à la barre pour présenter le «fruit» de son travail. Les failles décelées par la défense lors des premiers jours du déroulement de l’audience, suscitent des interrogations : Mme Fatou Bensouda a-t-elle bien mené la suite des enquêtes, depuis le moment où elle a su qu’elle succèdera à Luis-Moreno Ocampo jusqu’à l’ouverture de l’audience de confirmation des charges, le 19 février dernier ? Etait-elle vraiment prête à affronter Me Altit, dans une affaire aussi cruciale que celle de Laurent Gbagbo contre la CPI ? En reconnaissant qu’elle a reçu «par mégarde» une vidéo sur des faits qui se sont déroulés au Kenya, Mme Fatou Ben-souda prêtait ainsi le flanc à tous ceux qui pensent que Luis-Moreno Ocampo devait rester encore quelques temps à la CPI pour terminer lui-même ce qu’il avait commencé et éviter une débâcle de l’accusation, c’est-à-dire le Bureau du Procureur.
O.D
L’Intelligent d’Abidjan
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