Doua Gouly Fraternité Matin
Le conflit à la frontière entre la Côte d’Ivoire et la Guinée est en voie de résolution. Les militaires guinéens qui occupent le village de Kpéaba, dans la sous-préfecture de Sipilou, ont quitté les lieux, jeudi dernier, peu avant la tombée de la nuit. Mais… leur drapeau continue de flotter sur le village.Les choses bougent positivement à Kpéaba. Le recensement des populations annoncé depuis une semaine, par les militaires guinéens, n’a plus eu lieu. Hier, le préfet de Sipilou, M. Assamoi Florentin, s’est rendu sur les lieux pour constater les faits. Il a été accueilli par des populations, certes anxieuses, mais qui avaient le sourire aux lèvres. Leurs bourreaux des trois dernières semaines ont levé le barrage à l’entrée du village de Kpéaba. Les tentes ont également été démontées. Le seul signe du passage de ces soldats guinéens qui reste encore visible est le drapeau de ce pays sur place.
Le préfet a expliqué, à l’occasion de cette visite, les décisions du dernier Conseil des ministres qui retrace les pourparlers en cours entre les deux gouvernements. Notamment, le paragraphe qui demande le retrait des militaires des deux pays dans la zone litigeuse. « Le gouvernement suit de près tout ce qui se passe ici. Il a entrepris des discussions avec la République de Guinée et d’ici peu, les choses vont évoluer positivement », a –t-il dit.
M. Assamoi Florentin a aussi évoqué le point qui tient à cœur aux populations, à savoir le tracé définitif de la frontière entre les deux pays en ces termes : « Le gouvernement est décidé à ce que ce tracé définitif de la frontière entre les deux pays ait lieu dans les jours qui suivent. Soyez rassurés que ce vieux problème connaîtra bientôt un règlement définitif ». Le préfet de Sipilou a donc appelé ses administrés de Kpéaba et Koulalé au calme. « Faites confiance au gouvernement », a-t-il ajouté.
A propos des doléances des habitants de Kpéaba par rapport à l’état de la route et à leurs biens pillés, le premier responsable de l’administration à Sipilou a indiqué qu’il les a transmises à la hiérarchie.
Quant au fait que le drapeau guinéen flotte à Kpéaba, le préfet Assamoi Florentin a dit : « Cette question va se résoudre aussi rapidement que possible. Laissons les choses aller pas à pas ».
Le lieutenant Soro, commandant des Forces républicaines de Côte d’Ivoire à Sipilou, estime pour sa part que par le passé, Kpéaba n’était pas un poste militaire. « C’est la présence militaire qui envoie des problèmes. Et les choses vont se clarifier avec la délimitation définitive qui va suivre. A Gbinta, les militaires ivoiriens et leurs frères d’armes du Liberia postés à Logatouo sont face-à-face. Mais chacun d’eux connaît les limites exactes du territoire de son pays », a-t-il soutenu.
Les populations de Kpéaba ont donc commencé à retourner. Même si elles ont quelques appréhensions. Comme elles l’ont souhaité d’ailleurs, elles sont ravies de regagner leurs village et campements. « Nous nous sentons maintenant libérés », a commenté Koné Mamadou dont le frère a quitté Kpéaba sous la menace des militaires guinéens. Le chef du village se dit heureux, lui aussi, de retrouver « sa maison occupée depuis trois semaines et son village qu’il a abandonné malgré lui».
Le soulagement est aussi grand à Koulalé qui a accueilli les déplacés de Kpéaba. Son chef espère que les choses vont se passer comme annoncé par le préfet Assamoi Florentin.
Doua Gouly
Envoyé spécial
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