Après l’annexion du village ivoirien de Kpéaba, les militaires guinéens installent de nouvelles autorités coutumières
M’Bra Konan
source: Soir info
Le détachement des Forces armées guinéennes (Fag) qui s’est emparé, le vendredi 8 février 2013, du village de Kpéaba situé à une quinzaine de kilomètres de Sipilou (département de Biankouma à l’ouest de la Côte d’Ivoire) a décidé de changer la tête de la chefferie.
C’est ainsi que, selon plusieurs sources villageoises sur place, le chef du détachement a débarqué le chef du village de Kpéaba avant « d’introniser » un nouveau chef.
La nouvelle autorité coutumière et ses notables doivent rendre compte directement au chef du détachement, avancent nos sources. La cérémonie qui s’est déroulée le week-end du 16 février 2013, marque la main mise totale de ces militaires sur la localité de Kpéaba, ont confirmé les mêmes sources qui soutiennent que les hommes en armes commencent à se montrer un peu plus menaçant envers des villageois « suspects ».
Selon les premiers fuyards de Kpéaba arrivés à Sipilou, le retour dans leur village natal pourrait ne plus être possible. « Nous serons considérés comme des infiltrés. Nous allons rester ici en attendant. Nous doutons fort que nos habitations et plantations ne soient occupées », a expliqué un paysan déplacé, la mort dans l’âme.
Rappelons que depuis le vendredi 8 février 2013, l’armée guinéenne a fait une incursion dans le village ivoirien de Kpéaba pour revendiquer l’appartenance de cette localité à la « République de Guinée », en dépit du tracé qui attribue à la Côte d’Ivoire l’espace couvrant le village de Kpéaba. Ce litige qui date de 1999 n’a pas encore eu de solution définitive.
M’BRA Konan
M’Bra Konan source Soir info
Depuis le vendredi 8 février 2013, un impressionnant détachement des forces armées guinéennes ( Fag) s’est emparé du village de Kpéaba, situé à une quinzaine de kilomètres de la ville frontalière ivoirienne de Sipilou, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, dans le département de Biankouma.
Cette incursion de l’armée guinéenne, en territoire ivoirien est la résultante d’un vieux litige frontalier qui oppose les deux pays. La Guinée revendique son appartenance sur cette terre, malgré un tracé de frontière qui attribue à la Côte d’Ivoire cette enclave qui couvre le village de Kpéaba.
Selon des sources villageoises et sécuritaires, les militaires guinéens tiennent, fermement, actuellement les différentes positions sur les pistes dessertes pour éviter toute riposte de la part des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Ces militaires guinéens qui, selon des sources, attendent des renforts dans les prochains jours en territoire ivoirien, (8 février) s’emploient à consolider leurs positions. En territoire conquis, ils patrouillent, de jour comme de nuit dans le village, exigent des villageois de la nourriture et d’autres besoins. Devant cette situation de quasi occupation, des habitants ont fui en brousse. « Mes voisins et mes cousins ont fui depuis vendredi à l’arrivée des soldats guinéens ici. Ils n’ont pas assez de moyens à donner et pour éviter tout problème, ils ont préféré fuir en brousse.
D’autres personnes ont également fui et actuellement, il n’y a plus assez d’hommes ici dans le village. C’est une occupation inacceptable », nous a confié, très écœuré, un habitant de Kpéaba, originaire de Sipilou.
Les Frci qui y étaient déployées ont opéré un repli tactique avant l’arrivée des soldats guinéens. Ce « repli stratégique » s’explique, à en croire les sources militaires, par la volonté des autorités politiques et militaires ivoiriennes, d’éviter un conflit ouvert pouvant déboucher sur un affrontement entre militaires entre les deux armées sœurs. « Il y a le problème malien qui engage des armées de la sous-région. Donc nous n’avons pas voulu jeter de l’huile sur le feu. C’est pourquoi, nous avons demandé à nos hommes de replier. Mais tout cela va se régler avec la visite des responsables de grands commandements en provenance d’Abidjan, dans les prochains jours », nous a confié un officier des Frci que nous avons joint à Man.
Pour l’heure, les militaires guinéens, tiennent solidement leurs positions. Une situation difficilement acceptable par les populations de Kpéaba. « Il faut trouver une solution définitive à ce problème qui date de 1999 au moment où le Général Guéï Robert était au pouvoir. Certes, la frontière ivoiro-guinéenne ici n’est pas matérialisée, mais que nous ne soyons pas pris entre deux feux ou victimes d’exactions des militaires guinéens », s’est emporté un habitant sur place.
M’BRA Konan
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