« Nous allons mettre en prison les parents des écolières excisées »

Ane Ouleto (12)

« A partir de cette année 2013, nous allons demander à ma collègue de l’Education nationale de procéder à un contrôle médical systématique sur les petites écolières. Si on en trouve qui ont été excisées, nous allons jeter leurs parents et les complices de ceux-ci en prison », a annoncé la ministre de la solidarité, de la famille, de la femme et de l’enfant, Anne-Désirée oulotto. A l’occasion de la cérémonie commémorant la Journée internationale de la lutte contre les mutilations génitales féminines, tenue le 10 février dernier, au palais de la Culture. «Je trouve que la loi N°98-755 du 23 décembre 1998 interdisant les mutilations génitales féminines n’est pas assez forte pour punir les auteurs de ces pratiques inhumaines et barbares. Il faut donc revoir cette loi et d’ailleurs, la stratégie nationale de la lutte contre les mutilations génitales féminines est en passe d’être adoptée par le gou-vernement», a indiqué la ministre. Qui était visiblement remontée contre «ces pratiques qui datent d’un autre siècle» et qui brisent, à l’en croire, la vie et l’avenir des petites filles et des femmes. Selon les statistiques données, à cette cérémonie, par l’unfpa, les mutilations génitales féminines concernent, en Côte d’ivoire, les femmes qui ont entre 15 et 49 ans et qui sont reparties dans l’ordre de 70% au Nord du pays, 57% à l’ouest, 50% au Centre et 21% à l’est. pour l’imam Cissé Djiguiba, qui parlait au nom du Comité interafricain de lutte contre les mutilations génitales féminines, «La loi sur ces pratiques doit être appliquée dans son intégralité parce qu’elle n’est pas assez sévère». Il révèle que 100 à 140 millions de femmes sont touchées dans le monde par ce fait ancestral, pendant que 3 millions risquent de le subir en Afrique. Quant à l’association des femmes juristes de Côte d’ivoire, elle a indiqué que cette pratique est assor-tie d’une peine d’emprisonnement allant de 1 à 5 ans, avec une amende de 360.000 à 2 millions F Cfa. une peine de 5 à 10 ans est prévue pour les médecins coupables, avec radiation.

Sylvain Takoué
Le Nouveau Réveil

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