Nous avons appris avec consternation le sort qui a été réservé à nos concitoyens ayant osé utiliser « le légitime droit de grève » commun à tous les citoyens ivoiriens libres et égaux devant la loi par la constitution ivoirienne en son article 18.
Le code du travail dans son article 83.1 prévoit que les travailleurs ivoiriens peuvent revendiquer leurs droits en faisant acte de grève. Comment se fait-il donc que de simples fonctionnaires (personnels soignants et ingénieurs, personnels enseignants) subissant les revers d’une politique de croissance appauvrissante – ponctuée par une inflation sans pareille, et dont les effets sont aggravés par des pillages systématiques des Frci, se fassent séquestrer pour avoir utilisé le droit de grève ?
Il ressort dans le pays de Dramane Ouattara, que mieux vaut tuer et massacrer impunément pour des objectifs politiciens que de faire grève pour tenter d’améliorer la situation des travailleurs, ceux-là même qui ont été pris en otages lors de la crise post-électorale.
Après s’être attaqué à leurs portefeuilles –parce que l’argent travaille au lieu de circuler – voilà que Dramane Ouattara s’attaque au droit de grève. Il espère ainsi tuer complètement toute forme de protestation venant du peuple de Côte d’ivoire, avec la complicité de certains pseudo-politiciens qui ont déserté le champ politique pour celui de la peur. Ou sont donc passé tous ces partis politiques et hommes politiques qui se sont construit en soutenant les grèves des enseignants et des étudiants, et ceux qui dénoncent la criminalisation de l’état.
Même les soi-disant amis des ivoiriens, les communistes français qui ont récemment invité le fpi à leur congrès, – et qui prétendent se battre pour tous les travailleurs même africains, ont-ils perdu leur langue face à la plus grosse violation du droit de grève des travailleurs ivoiriens. Aimé Césaire serait en droit de dire : « et les chiens se taisaient ! »
Je voudrais donc rassurer les travailleurs de Côte d’ivoire qui ont montré le courage de faire grève, et leur exprimer le soutien du CRI-Panafricain et de tous les ivoiriens et Africains dans cette épreuve. Nous sommes à vos côtés et souffrons avec vous ! Et particulièrement au personnel de santé qui a été bafoué pour être entré en grève, certains allant jusqu’à les incriminer de laxisme envers les patients ; ceux-là même qui hier soutenaient l’embargo sur les médicaments imposé par Dramane Ouattara à la Côte d’ivoire pour étrangler le pays lors de la crise postélectorale. L’exigence de cohérence laissant place à l’outrecuidance. Honte à ceux qui ont tenté d’intimider nos travailleurs !
Ouattara prend acte ici que l’on ne tue pas la soif de liberté et de lendemains meilleurs d’un peuple, en emprisonnant ses leaders ou en le terrorisant, pour ensuite le réconcilier à coup d’amnistie. La quelle amnistie nous laisse penser que Dramane Ouattara se bat pour s’amnistier lui-même. En emprisonnant les leaders politiques proches du Président Laurent GBAGBO pour ensuite leur coller le même délit que les seigneurs de guerre (Wattao, Cherif Ousmane, Foffié, Soro Guillaume et les autres…) Ouattara veut ainsi utiliser « l’amnistie » des leaders politiques proche du Président Laurent GBAGBO pour ainsi blanchir aux yeux de la communauté internationale, ceux qu’il a toujours protégé et refusé de livrer à la Cour Pénal Internationale (CPI).
Le doit de grève en Côte d’Ivoire est un droit à valeur constitutionnelle.
La lutte sera longue mais nous vaincrons.
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et ses travailleurs !
Fait à Paris le 11 février 2013
Abel NAKI, Président Fondateur du CRI-Panafricain
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook