BBC Afrique
Des combats opposant des soldats maliens à un commando d’islamistes infiltrés ont éclaté dimanche après-midi dans le centre de Gao, la plus grande ville dans le nord du Mali, après un attentat-suicide.
Les échanges de tirs entre soldats et islamistes ont éclaté près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes du Mujao occupaient Gao.
La fusillade, nourrie puis intermittente, a vidé les rues de Gao, contraignant les habitants à se terrer dans leurs maisons pour éviter les balles de fusils d’assaut Kalachnikov et de mitrailleuse lourde de calibre 14,5 mm.
Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, était l’un des groupes armés qui ont contrôlé le nord du Mali, et imposaient une conception rigoriste de l’Islam.
Ces affrontements surviennent après un attentat-suicide samedi à 23h00 visant un poste de contrôle à l’entrée nord de Gao, le deuxième en deux jours.
La route menant vers le Nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n’était autorisé à l’emprunter.
Trois mines antipersonnel ont aussi été découvertes dans la zone, selon un militaire français, qui a précisé que l’armée allait les faire sauter au moyen d’une explosion contrôlée.
L’attentat de vendredi avait été revendiqué par le Mujao, qui avait menacé d’attaquer des convois, de poser des mines, et d3’utiliser des « kamikazes ».
« Nous nous engageons à augmenter les attaques contre la France et ses alliés. Nous demandons à la population de se tenir loin des zones militaires pour éviter les explosions », a averti le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui.
Gao, la plus grande ville du Nord malien, située à 1.200 km de Bamako, a été reprise le 26 janvier par les armées française et malienne aux groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, dont le Mujao.
La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de le gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à proximité, blessant légèrement un militaire malien.
Les effectifs ont été doublés et le poste est désormais protégé par deux murs de sacs de sable séparés de 300 mètres. Les arbres alentours ont été rasés pour améliorer la visibilité et des mitrailleuses lourdes placées en batterie.
En ville, soldats maliens et nigériens, qui prennent au sérieux les menaces de nouveaux attentats, patrouillent continuellement dans leurs pick-up.
Selon des sources militaires, française et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes.
Deux jeunes portant des ceintures bourrées d’explosifs ont aussi été arrêtés samedi matin à 20 kilomètres au nord de Gao.
Et des mines ont été posées sur les routes alentours: quatre civils maliens ont été tués mercredi par une mine au passage de leur véhicule entre Douentza (centre) et Gao.
Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.
Les deux hommes qui se sont fait sauter, de même que les jeunes arrêtés avec leurs ceintures d’explosifs, appartenaient aux communautés arabe et touareg, qui constituent la majorité des combattants des groupes islamistes.
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